D’après Marianne, la nomination (pour ne pas dire : recyclage) de Pap Ndiaye au Conseil de l’Europe « ulcère les diplomates ». Pour autant, leur étonnement scandalisé n’est-il pas un peu factice ?

N’étant plus un Etat souverain, la France – jusqu’à sa dissolution finale, ou sa renaissance qui ne pourra commencer que par un Frexit – n’a, fondamentalement, pas besoin de diplomatie. Et c’est heureux, car des événements récents nous montrent (notamment au Niger) toute l’efficacité de ce grand corps dans lequel on pénètre de plus en plus facilement, par divers orifices.
Il est donc bien naturel qu’Emmanuel Macron s’en serve de plus en plus comme d’une boite à bonbons, pleine de postes de facto honorifiques permettant de rétribuer clients et copains, suivant en cela l’exemple des présidents américains.
La « petite différence », c’est que les USA restent une puissance impériale (certes déclinante), dotée d’une oligarchie nationale. Quand Trump ou Biden font péter une ambassade pour récompenser le zèle de tel ou tel pote, c’est que ce dernier a probablement investi dans leur campagne beaucoup plus qu’il ne pourrait – même avec des moyens d’une légalité douteuse – extraire de l’ambassade reçue en cadeau. En d’autres termes : la démocratie impériale de marque US reste réellement clientélaire (sur le modèle romain), alors que son clone français est devenu parasitaire.
Diplomatie des bons sentiments : à vot’ bon cœur, contribuables !
On comprend donc bien, d’un côté, que le coup de piston propulsant ce « spécialiste d’histoire sociale » dans un univers diplomatique dont il ne comprend pas le premier mot énerve un peu les grognards du Quai, qui attendent en file indienne – certains depuis longtemps – qu’on leur crie enfin « Au suivant ! ».
Mais on comprend aussi que, finalement, les qualifications de Ndiaye le préparent tout aussi bien à cet exercice de prêchi-prêcha humanitaire qu’est devenue la pseudo-diplomatie du pseudo-Etat français. Pour des questions de goût, les hommes du Sérail ont, jusqu’ici, plutôt axé ce prêchi-prêcha sur les vertus récréatives de l’anus – avec, en Afrique notamment, tout le succès qu’on sait. Ndiaye, lui, compte chanter plus de mantras antiracistes :
« Je travaille depuis longtemps sur les questions de racisme et de discrimination. Et dans mes fonctions de ministre de l’Éducation nationale, j’ai aussi prêté grande attention à cela. »
Qu’importe la fonction, pourvu que l’organe soit financé !
Nous avions déjà le PAPE FRANÇOIS au Vatican et maintenant le PAP NDIAYE au conseil de l’Europe, c’est le suicide assisté de notre civilisation.