Presque plus intéressantes que ses périodes de pseudo-gouvernement, les vacances de Macron à Brégançon restent très révélatrices jusqu’au moment de leur clôture festive, exploitée par le « couple présidentiel » aux fins d’une autopromotion couplée – façon « influenceurs Instagram » – à une opération de retape pour le sport nautique français et ses fabricants.
A cette soirée organisée « en l’honneur de quatre entreprises de sports nautiques », l’homme assis sur le trône de Clovis a fait savoir toute la satisfaction que lui avait, pendant ces jours bénis de Brégançon, procurée sa nouvelle planche de surf (type : foil électrique) – en présence de son fabricant, invité pour l’occasion.
BFMTV, dans son après-vente dédié, précise que l’heureux élu ne s’attendait pas à une telle invitation : ressort classique des récits féériques de la presse people (le quidam sortant de son néant au contact des stars), qui, en l’occurrence, pourrait d’ailleurs même correspondre à la réalité – qu’importe.
Car, bien plus qu’une planche de surf, et même plus que leurs personnes diversement chétives, ce dont « le couple présidentiel » assure avant tout la promotion, c’est la France, telle qu’eux la conçoivent : cette France LVMH dont j’ai parlé précédemment, et dont toute l’ambition est de devenir la baraque la plus joyeuse du camp davosien – comme on disait de la Hongrie de Kádár qu’elle était la baraque la plus joyeuse du camp socialiste.
Les foils électriques du Nouvel Ancien Régime
Car, en dépit d’occasionnelles logorrhées sur le thème d’une insaisissable réindustrialisation – il est bien évident que les choix stratégiques de la France macronienne (qu’on les appelle « UE », « solidarité ukrainienne » ou « Green Deal » : ce sont les petits noms de Davos) rendent une telle option impraticable.
Parallèle au scintillement de l’Instagram présidentiel depuis Brégançon, l’obsession des JO (parrainés par LVMH), en revanche, expose clairement les projets d’avenir réels de la Macronie : se faire une niche dans la partie de l’activité économique mondiale (luxe, hospitalité, gastronomie, tourisme haut-de-gamme) que le reste du monde ne veut pas nous disputer (puisque, pour peu qu’il veuille, Macron cède). Devenir la maison de vacances, la boutique de luxe, le musée (et, plus discrètement, le bordel) de la Caste.
En termes historiques, pour la France, cela signifie revenir à la veille de la révolution industrielle : Ancien régime, économie du luxe.
Au fait, la construction promise de nouvelles centrales nucléaires, c’est pour quand?…
“En termes historiques, pour la France, cela signifie revenir à la veille de la révolution industrielle : Ancien régime, économie du luxe.” Assertion pour le moins malvenue, car justement, comme l’on sait, “les démocraties ont remplacé le faste par le luxe” (Georges Braque).