C’est le dernier gadget IA qui fait fureur : un bot parlant émulant Emmanuel Macron répond aux questions des internautes, finalement pas plus mal que l’original, et pour tellement moins cher ! Ce préférendum en temps réel nous mettrait-il sur la piste de futures économies ?
Les davosiens craignent le pouvoir personnel, qui, à l’époque du communisme précédent, leur avait – sous les traits du géorgien Staline – causé de menus désagréments. C’est cette angoisse que reflète, plus que quoi que ce soit d’autre, la légende urbaine technocratique qui veut qu’on pourrait finir par confier le gouvernement (naturellement mondial) à une IA. Perspective parfaitement utopique, « l’IA » n’étant que le marketing agressif qui entoure les dernières versions – les plus perfectionnées, certes – de l’aspirateur de Modeste Schwartz.
Dans le cas de Macron, néanmoins, la copie neuronale s’approche en effet très près de l’original, ce qui n’a rien d’étonnant, dans la mesure où ce qu’émule cet algorithme, ce n’est bien sûr pas le raisonnement guidant le gouvernement effectif de la France (d’ailleurs confié, pour plus d’ergonomie, à McKinsey), mais le logiciel de la com’ présidentielle : un boulot à la con de plus, pour employé féminisé/métrosexualisé du tertiaire – et, comme tel, facile à robotiser.
Grâce à l’IA, réalisons des économies de personnel à l’Elysée !
Ce qui – dans le contexte du nécessaire désendettement – fait vraiment rêver, c’est le coût de l’opération : le Huffington post parle de 150€/jour pour couvrir les frais de licence du logiciel de synthèse vocale. On ose à peine se demander combien de minutes de maquillage de « la première dame » cette somme représente.
L’EHPAD macroniste, de toute façon, n’y verra que du feu. Pour lui, la réalité, c’est ce qui traverse le tube cathodique : pandémies imaginaires, apocalypses climatiques toutes les quinzaines – plus, sur la droite de l’écran (pluralisme oblige), un peu de péril nahélien et d’abayas envahissantes, dans ce qu’on finira tôt ou tard par appeler le carré Bolloré.
Du fait du roman Génération P de Viktor Pélévine (qui a déjà plus de 20 ans !), beaucoup de russes sont d’ailleurs convaincus que le Kremlin est une animation 3D, gérée par le gourou de la com’ poutinienne, Vladislav Sourkov. Pour rejoindre son modèle – la « démocratie souveraine » mise au point par Sourkov –, Macron devrait donc consentir à encore quelques efforts de numérisation supplémentaires.
Un bot parlant comme Macron, c’est forcément pour augmenter les bénéfices de Pfizer. Il est tellement agaçant qu’on a besoin d’acheter des antidépresseurs et des psychotropes pour s’en remettre !
“L’EHPAD macroniste, de toute façon, n’y verra que du feu. Pour lui, la réalité, c’est ce qui traverse le tube cathodique : pandémies imaginaires, apocalypses climatiques toutes les quinzaines – plus, sur la droite de l’écran (pluralisme oblige), un peu de péril nahélien et d’abayas envahissantes, dans ce qu’on finira tôt ou tard par appeler le carré Bolloré”
merci, c’est le genre de synthèses dont vous avez le dont Modeste !