Bulletin paroissial des œuvres de charité de la famille Bolloré, le JDD consacre un article misérabiliste à la détérioration de la condition étudiante. Le bourgeois-boomer macronien n’ayant plus beaucoup de compassion pour sa nation (ramassis d’arabes et de cas soc’), ni d’ailleurs pour son continent (allez Ursula ! finis-le !), on a dû se dire qu’il en aurait peut-être un peu en stock pour ses propres enfants : pari gagné ?
Souvent accusé de faire le lit de l’extrême droite, le JDD démontre, à l’occasion de cet article, qu’il est aussi capable d’usiner de la propagande NUPES : qui n’aurait pas envie de taper bien brutalement le Très-contribuable, au vu de ces malheureux étudiants qui, pour « quasiment la moitié (…), ‘ont déjà du limiter voire renoncer à des achats de denrées alimentaires’ » ?
Sous-genre du moralisme, le misérabilisme en partage la caractéristique essentielle, qui est la myopie : sur un continent en proie à un sabotage industriel piloté depuis Washington et couvert par le battage idéologique des khmers verts, dans un pays en voie de rétrogradation accélérée, concentrons-nous plutôt sur la qualité des pâtes que se réchauffe le carabin !
Hémorragie : des cerveaux – ou un peu plus bas ?
Bonne occasion, bien vertueuse, de contourner une fois de plus les questions qui fâchent, et notamment : a-t-on vraiment besoin de tant d’étudiants ? Du moment qu’on accepte Davos, la Macronie, l’UE etc. – donc la décroissance –, à quoi bon multiplier les travailleurs hautement qualifiés ? Aux dernières nouvelles, les « métiers sous tension » se situeraient plutôt du côté de la plonge, de la plomberie, des soins à la personne… A quand le D.E.A. plonge ?
Mais – comme un bon prêchi-prêcha d’extrême-droite n’est jamais complet sans sa strophe féministe –, c’est dans le paragraphe consacré aux étudiantes que le JDD se surpasse réellement :
« Chez les étudiantes, près d’un quart (23%) déclarent ne pas disposer de suffisamment de protections hygiéniques par manque d’argent, malgré (…) la distribution gratuite de protections menstruelles dans les facs. »
On serait, du coup, facilement tenté de conseiller à ces victimes intersectionnelles d’essayer de se rendre à leur fac au moins une fois par mois : à défaut de savoirs que leurs futurs boulots à la con (d’ailleurs menacés par l’IA) n’exigent pas, elles pourront au moins y récupérer leurs Tampax.
Budget téléphone? Fringues?
Nonobstant l’existence d’une vraie pauvreté, je remarque que les plaintes se portent sur le nécessaire une fois acheté le superflu…
Le JDD devrait se pencher sur ces branleurs qui se disent syndicalistes étudiants qui font 7 ou 8 première année en sociologie et qui passent leur temps à pourrir la vie des étudiants qui veulent bosser.
De mon temps, je n’ai connu qu’un seul cas d’étudiante qui se prostituait devant un prestigieux lycée du centre-ville de Toulouse. Un étudiant isolé en cité U s’était jeté dans la Garonne.