Ne parvenant pas à comprendre « l’inflation », les 50 000 employés et experts de la BCE financés par le Très-contribuable compteraient désormais sur l’IA pour s’en sortir. Ou peut-être juste pour espérer pouvoir refiler la patate chaude ?
Alerte spoiler : l’intelligence artificielle n’existe pas. Les systèmes experts auxquels un marketing technolâtre a donné ce nom ne sont en réalité capables que d’une seule chose : traiter de la donnée en quantité industrielle, avec les capacités interprétatives d’un sous-Bruno Le Maire (un Bruno Le Maire qui ne saurait même pas mentir).
Quand des autorités – qu’elles soient économiques ou politiques – parlent d’associer l’IA à leur gouvernance, le seul but qu’elles puissent raisonnablement poursuivre est donc simplement l’espoir d’une dilution de leur responsabilité politique. Ce mouvement désespéré a d’ailleurs été récemment anticipé par l’étrange crise d’humilité de Christine Lagarde, dont le Courrier vous avait informé.
Il se trouve en effet que la donnée, en elle-même, n’a aucun sens. Le sens lui vient des concepts sous lesquels la Raison (forcément humaine : la Vernunft de Hegel) les subsume. Or il se trouve que lesdits concepts, dans le logiciel de politique économique des élites occidentales actuelles, sont truqués.
C’est pas moi, M’sieur, c’est l’IA !
A commencer par ce fameux concept « d’inflation », théoriquement incompatible avec un contexte comme le contexte occidental actuel, de décroissance et de stagnation des salaires nominaux.
Ces causes inexistantes ne produisent donc pas les effets qu’on aurait dû en attendre : tandis qu’une véritable inflation se traduit tôt ou tard par un rééquilibrage entre pensions et revenus productifs (au détriment, notamment, des retraites), dans le monde blanc tout entier – de Macron à Orbán et Poutine –, les leaders davosiens du tous piqués, tous protégés défendent avec acharnement le pouvoir d’achat des boomers – dernière génération du monde blanc dotée d’un comportement politique massif et prévisible.
La solution Malleret – du nom de ce coauteur de Klaus Schwab qui avait copiloté la Perestroïka dans la Russie des années 1990 –, c’est-à-dire le sacrifice des improductifs, étant inapplicable, les gouvernements vont opter pour la « suspension » (sine die) des règles du marché – en un mot : pour le communisme.
Mais que deviennent alors ces autorités de la gouvernance « néo-libérale » (comme la BCE), chargées de veiller sur l’hygiène de notre capitalisme ? Elles se réfugient derrière une IA.
De petits écoliers en formation continue, c’est-à-dire tout au long de leurs vies, mais au coûts énormissimes, tant salariaux (coucou contribuables !) qu’économiques dans les conséquences de leurs décisions iniques.
Pour le plus grand bonheur des peuples, bien sûr…
À quoi sert la BCE, donc ?