En dépit de tous leurs tics de langage marxistes, les Mélenchon sont, finalement, un couple bien bourgeois : le chef de famille fait de la politique, non sans talent ; son conjoint s’occupe de philanthropie et écrit des livres qui caracolent en tête des ventes. Curieusement, le parti (serait-ce pour des raisons fiscales ?) a été mis au nom du conjoint écrivain – détail un peu curieux à notre époque, étant donné qu’il s’agit du conjoint biologiquement mâle.
Décidément : pendant que le RN devient le parti du mariage pour tous, LFI fait de plus en plus figure de dernier bastion de la mentalité hétéro-patriarcale. Non seulement l’équipe dirigeante y tolère encore (au grand dam de Clémentine Autain) plusieurs mâles hétérosexuels, mais c’est même l’un d’entre eux (Mélenchon) qui se trouve officiellement à sa tête.
On me répondra qu’en coulisse, en revanche, les mauvaises langues affirment que c’est sa concubine Sophia Chikirou qui gère finances et ressources humaines avec un réalisme entrepreneurial kabyle dont le mingrèle Lavrenti Beria aurait pu être jaloux.
Eh oui, mais : non contente d’être belle et intelligente, cette femme odieusement hétéro (pour ne pas dire : homophobe) choisit d’exercer ce pouvoir à travers un homme – comme à la première Sublime Porte ottomane venue. C’est encore pire !
Jean-Luc aux lettres, Sophia aux chiffres
La politique restant – indépendamment du sexe biologique des acteurs – un art essentiellement viril, c’est donc la Chikirou qui porte les culottes de cavalerie rouge héritées d’oncle Trotski. Pendant ce temps, le faux bourdon Jean-Luc – quand il ne se prend pas pour Coluche – a droit à son ouvroir littéraire : Christophe Barbier écrit sur lui ; mais lui, bien sûr, n’écrit que sur la justice et l’humanité – seuls sujets dignes de l’étude d’une grande bourgeoise (horribili dictu) catholique.
Il est vrai que cette relative effémination passe aujourd’hui largement inaperçue, au milieu d’une classe pseudo-politique massivement reconvertie dans la graphomanie : ses concurrents littéraires s’appellent Juppé, Sarkozy, ou encore Philippe. Lui et Philippe font semblant d’avoir un avenir, les autres essaient de faire oublier qu’ils ont un passé.
Simplement, à mesure que « l’inflation » éloigne l’esprit des masses des belles-lettres, on se demande bien ce que va devenir ce cercle de poètes apparus quand l’odeur de la poudre va devenir entêtante. Heureusement qu’au milieu de toutes ces bonnes femmes, il y a aussi Sophia.