Depuis plusieurs mois, des esprits faussement naïfs posent la question du “où est passé le pognon” de l’Etat, levé à grands frais et à grands renforts d’inquisition fiscale. Cette question s’est instillée dans les esprits, comme si cet argent avait mystérieusement disparu dans des paradis fiscaux ou dans des poches percées. Avec Florent Machabert, nous redisons où l’argent est passé… et nous répondons à quelques questions taboues.
Une rumeur persistante voudrait qu’on ne sache pas où est passé le “pognon” de dingue que l’Etat-Providence nous ponctionne chaque année. Nous avons décidé de tordre le cou à cette fausse rumeur en révélant là où est passé l’argent…
- la France est la championne du monde des prélèvements obligatoires (impôts, taxes, cotisations sociales et contributions en tous genres) au profit d’un Etat Providence obèse
- cet Etat Providence s’endette et accumule les déficits pour faire face à ses dépenses courantes : salaire des fonctionnaires, remboursements maladie, paiement des retraites, dépenses somptuaires des administrations
- l’essentiel des dépenses publiques sert à payer les retraites et la santé. Ces dépenses servent donc au “social” et retournent dans les poches des Français
- le budget de l’éducation est d’environ 60 milliards, celui des retraites est six fois supérieur
- en moyenne, la France dépense 5.300€ par habitant pour les retraites, et 4.550€… chaque année
Tôt ou tard, ces dépenses élevées seront “confrontées” à la réalité de nos moyens, et ce réveil sera douloureux.
Avec un PIB non gonflé artificiellement (drogue, prostitution, PIB non marchand..), le taux de prélèvements serait encore plus élevé…
Apparemment, le problème est ancien:
« La vérité est, vérité déplorable, que le goût des fonctions publiques et le désir de vivre de l’impôt ne sont point chez nous une maladie particulière à un parti, c’est la grande et permanente infirmité de la nation elle-même ; c’est le produit combiné de la constitution démocratique de notre société civile et de la centralisation excessive de notre gouvernement ; c’est ce mal secret, qui a rongé tous les anciens pouvoirs et qui rongera de même tous les nouveaux. » (Alexis de Tocqueville)
Saluons au passage les exploits du “Mozart de la finance” ! En effet, la “finance” peut le remercier…
Donc les retraites : quelle est la part en % des trop petites retraites par rapport aux grosses retraites ?
Ah oui ? Et quelle est donc la part de charges (toutes confondues) payée par les “grosses retraites” durant toute leur vie professionnelle au titre de la “solidarité et de la répartition sociale” ?…
Merci pour cette capsule.
Le déficit de l’Etat a plus que doublé par rapport à l’avant COvid. Or il n’y a plus de confinements à indemniser, ni de lutte contre le Covid à financer (le fameux « quoiqu’il en coûte).
Nous avons le même train de dépenses que pendant cette période exceptionnelle. La question est : où va l’argent ? Quels sont les nouveaux postes de postes de dépenses ?
Il faudrait expliquer en gros les 100 millards de dépenses supplémentaires par rapport à 2019.
Les retraites et la maladie sont payées par la sécurité sociale (et AGIRC ARRCO), donc en majorité par les cotisations sociales et non l’impôt. L’Etat faisant même payer par la sécurité sociale des dépenses qu”il a décidé, sans rapport avec la vocation de la sécurité sociale…
Sans compter tous les organismes créés par l’Etat et financés par la sécu (Santé publique France pour plus de 4 milliards d’euros annuel, qui achète des “stocks stratégiques de vaccins COVID, et dont les dépenses sont opaques…).
Bref, ne pas confondre impots (Etat) et cotisations sociales (Sécu).
Pour l’impôt, rares sont les gouvernements qui sont arrivés à réduire le train de vie délirant de l’Etat. Pour mémoire, le budget de l’Elysée et celui de l’Assemblée nationale n’ont pas été respectés l’année dernière…
Je vous rejoins. Pour le Français moyen, les retraites sont payées par les cotisations retraite, les prestations chômage sont payées par les cotisations chômage, les dépenses de santé sont payées par les cotisation sécu. Il s’agit là d’un socle équilibré dans lequel l’Etat n’a pas à intervenir.
Le débat porte en fait sur tout le reste, le sous-ensemble qui est géré par l’Etat et les collectivités territoriales. C’est d’ailleurs ce sous-ensemble qui est responsable de la quasi-totalité du déficit public (173 Mds € en 2023). Et c’est dans ce sous-ensemble qu’il faut trouver des économies. Pourriez-vous nous faire un focus sur cette partie ?
Mon petit doigt me dit que pour le coup dans ce sous-ensemble le retour vers les Français est très faible…
Il me semble que dans les comparaisons entre les pays, il y a un biais qui n’a pas été mentionné: beaucoup de choses en France sont “gratuites”, c’est à dire payées par ces prélèvements obligatoires, là où, dans d’autres pays, les gens doivent payer eux-mêmes: par exemple à l’hôpital, par exemple, l’école et les fournitures scolaires; par exemple le prix très réduit des cantines scolaires et universitaires; et les retraites: il y a aussi des retraites dans les autres pays de l’OCDE. Je ne suis pas pour ce système centralisé et autoritaire mais ça veut dire que le pouvoir d’achat de chacun n’est pas plus élevé dans un pays où il n’y a pas toute cette gratuité et où il y a moins de prélèvements obligatoires. C’est d’ailleurs ce qui ressort de votre conclusion: où va tout ce pognon? Vers la population, globalement.
Mais comment procéder pour faire une comparaison qui tienne compte de cela ?
Alors désolé mais je matériel scolaire est pas payé par les impôts on a de gros frais contrairement aux Suisses par exemple qui fournissent TOUT ce qui peut être demandé à l’élève, feutres crayons de couleur( caran d’Ache svp) cahiers livres seul le sac et la trousse sont a payer par les parents et la Suisse impose a env 20%. En ce qui concerne le prix de la cantine je suis désolé mais suivant ton quotient familial tu payes bonbon pour de la merde industrielle les gosses n’y touchent parfois même pas , viandes bouillie dans de l’eau avec une sauce en poudre, salades défraîchies, fromages industriels sous plastiques individuels, alors que notre pays est le pays de la bonne cuisine nos enfants sont soumis a de la grosse merde et personnellement je cuisine beaucoup et n’achète rien de trop top budget mais je vois pas comment ils s’en sortent a nous faire payer presque 10 euros pour ces flaques de bouillies industrielles sans goût. Donc je ne pense pas que l’école où la cantine puissent servir de réels arguments
Analyse à partir de chiffres (très) bruts et de graphiques globaux.
Je me limiterai à ne donner qu’un exemple dans un domaine que je connais bien; la santé
Pour se limiter au coût , par exemple, d’un seul médicament payé par la communauté : le Lucentis : Scandale financier se montant à environ à 8 milliards pour lequel Novartis a été dans le plus grand secret condamné en France (des mois ou années après que l’ont fait d’autres pays européens) à payer 444 petits millions d’euros (quand l’Italie a réclamé 1,3 milliard). Ce scandale a pu se perpétuer pendant plus d’une décennie grâce à l’intervention directe et menaçante contre les soignants (Chefs de service et pharmaciens centraux des hôpitaux) des politiques et ministre de la santé de l’époque.
Selon votre raisonnement, les français auraient bénéficié de ses 8 milliards !!!
Et ceci que dans le domaine de la santé et pour un seul médicament!
Cela m’intéresserait d’avoir un lieu sérieux établissant le fait que l’assurance-maladie aurait déboursé 8 milliards pour un seul médicament. Avez-vous ce lien ? Et pour le reste ? l’assurance-maladie rembourse des opérations chirurgicales faites avec des bistouris. Donc, comme l’argent va en bout de course au fabricant de bistouri, on explique que la prestation de sécu ne profite pas au patient ? Sérieux ?
Sauf erreur de ma part les retraites par capitalisation ne figurent pas dans le budget de l’État et donc les pays dans lesquels les retraites par capitalisation sont largement répandues font apparaître des dépenses de retraite beaucoup moins élevées.
Si on lit cet article, il apparait que les sommes qui retournent aux Francais sont trop importantes Combien de milliards ont etes envoyes en Ukraine combien?????? Beaucoup d’argent magique mais par pour ceux a qui il appartient. Oui tout a fait elles sont importantes mais elles sont la grace aux cotisations des Francais/ l’Ukraine n’a pas contribue un € et encore beneficie-t-elle de plus d’argent que nous. que cette caste commence par reduire son train de vie soutenu par ceux qu’elle massacre (gilets Jaunes) . Pas meme la reconnaissance du ventre!!!!!Et bien sur les paradis fiscaux encore des milliards d’€ qui disparaissent.
Moins de 4 milliards. Sans commune mesure avec la protection sociale.
Bien sûr…
Mais quand on voit que Bruno Le Maire après avoir tiré tout le jus de cerveau de son ministère, nous annonce un plan d’économies pour 2024 qui permettra de dégager à peine 10 milliards d’euros, on se dit que les 3 milliards destinés à l’Ukraine cette année seraient bons à prendre !
J’ai commencé une thèse sur le thème de la “perceived fairness” (justice perçue) dans le milieu organisationnel. Je retrouve ici des similitudes avec ce même concept adapté à l’imposition en France. Les gens ne perçoivent aucune justice dans le prélèvement de cet impôt. Peut-être qu’il faudrait en passer par un refondement équitable du mode de prélèvement pour retrouver cohérence et l’adhésion des français. Un mode de prélèvement moins haut, mais où TOUT le monde paie un petit peu. Même 10€ histoire de créer un sentiment d’appartenance. Aucune cohérence dans les modes de restitution non plus. Une paire de lunette remboursée 18,60€ alors qu’une opération de changement de sexe est prise en charge. Ces incohérences créent du rejet et la responsabilisation du sujet devient impossible. Il exige tout en se pensant légitime car le fantasme du “pognon sciemment envolé” justifie tout. Les gens (pas tous) consomment le système en étant sûrs qu’ils paient pour. En créant de l’équité dans le système de prélèvement, on pourrait fédérer plus de monde à l’effort national. Aujourd’hui n’est pas envisageable. Tout le monde est persuadé que tout lui est dû. Mais pour cela il faudrait de la transparence de la part du gouvernement et cela demande aussi d’impliquer la population dans le choix des dépenses lourdes. L’armement que l’on offre par exemple. Je ne vois pas de solution sans une refonte totale du système sur base d’équité.