Aux USA, les complications de santé associées à la consommation d’alcool ont connu une hausse significative chez les femmes d’âge moyen pendant les premières années de la pandémie de COVID-19, selon une étude récente publiée dans la revue JAMA Health Forum. Les femmes âgées de 40 à 64 ans, ont connu les plus fortes augmentations mensuelles pour toutes les affections, ainsi que pour les maladies hépatiques liées à l’alcool (ALD) . si le Covid-19 a affecté physiquement les individus, il a également mis en exergue la hausse des syndromes d’addiction et de dépression. La «politique enfermiste » prônée par l’administration Biden a largement favorisé les risques liés aux addictions, à savoir la consommation d’alcool.
Selon une nouvelle étude publiée dans la revue JAMA Health Forum vendredi, le nombre de visites à l’hôpital suite à des affections liées à l’alcool chez les femmes d’âge moyen a augmenté au cours des premières années de la pandémie, c’est-à-dire entre avril 2020 et septembre 2021. La plupart des patientes étaient atteintes de maladies hépatiques liées à l’alcool (ALD). Selon les auteurs de l’étude, les causes sont tout simplement inconnues. Pour autant, les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont récemment publié des données alarmantes révélant une augmentation significative des décès liés à la consommation d’alcool , en raison du stress et de l’isolement liés à la pandémie de COVID-19.
Une autre recherche sur la consommation et les méfaits de l’alcool
D’avril 2020 à septembre 2021, les visites à l’hôpital pour des affections liées à l’alcool ont explosé, avec une augmentation notable chez les femmes âgées de 40 à 64 ans. Les maladies hépatiques liées à l’alcool ont été particulièrement préoccupantes dans ce groupe démographique.
Selon le professeur adjoint à la division de médecine interne générale de la faculté de médecine de l’Université de Pittsburgh et auteur principal de l’étude, le Dr Bryant Shuey, auteur principal de l’étude, souligne que ces résultats mettent en lumière les défis persistants en matière de prévention et de traitement des troubles liés à l’alcool.
À travers cette étude, le Dr Shuey et son équipe ont voulu comprendre les éventuels liens entre la hausse de la consommation d’alcool et la pandémie. Ils ont donc décidé de mener une nouvelle étude sur le sujet. Les résultats ont été publiés dans la revue JAMA Health Forum. Pour mener cette étude, les chercheurs ont utilisé la base de données Clinformatics Data Mart d’Optum.
L’étude, basée sur l’analyse de la base de données Clinformatics Data Mart d’Optum d’assurance de 14,6 millions de personnes âgées de 15 ans et plus entre mars 2017 à septembre 202, révèle une augmentation régulière des affections liées à l’alcool, en particulier chez les femmes d’âge moyen.
A partir d’avril 2020, les visites à l’hôpital pour troubles liés à la consommation d’alcool ont augmenté. En effet, les diagnostics des patients des services d’urgence, des unités d’hospitalisation et des unités d’observation ont révélé que 57 à 66% d’entre eux souffraient d’ALD, 29 à 37% étaient en sevrage alcoolique ou présentaient un trouble de l’humeur lié à l’alcool, 3 à 4% souffraient de cardiomyopathie liée à l’alcool et 1 à 2% atteints de gastrite liée à l’alcool avec saignement.
Cette tendance, bien que complexe, soulève des questions sur les facteurs sous-jacents à cette augmentation, notamment la consommation d’alcool pendant la pandémie et les obstacles aux soins.
Les taux de ces affections ont fortement augmenté au cours des premiers mois de la pandémie. Une hausse de 8 à 19% a été constatée durant quatre mois. La plupart des patientes concernées étaient des femmes âgées de 40 à 64 ans et le nombre de victimes d’ALD était particulièrement élevé. Notons que cette maladie du foie est très grave selon le Dr Shuey et elle peut apparaître des années plus tard.
Les causes de la hausse des troubles liés à la consommation d’alcool chez les femmes
Selon l’auteur de l’étude, la hausse de la consommation d’alcool durant la pandémie a peut-être accentué les symptômes d’ALD chez les femmes qui en souffraient déjà. Mais il est tout aussi probable que ce soit de nouveaux cas diagnostiqués.
Le Dr Shuey souligne que la stigmatisation entourant les troubles liés à la consommation d’alcool peut conduire à une sous-déclaration des habitudes de consommation d’alcool chez les patients hospitalisés. De plus, les limitations de la base de données utilisée dans l’étude pourraient sous-estimer l’ampleur réelle du problème, en excluant les personnes non assurées ou sous-assurées.
En d’autres termes, les chercheurs ne connaissent pas vraiment la cause de cette montée en flèche des méfaits de l’alcool chez les femmes.
Toutefois, ils espèrent que cette étude sera prise au sérieux par les professionnels de la santé publique. L’écart entre les hommes et les femmes qui subissent les méfaits de la consommation d’alcool est de plus en plus réduit. Selon Shuey, certaines personnes pensent que cela pourrait avoir un lien avec la normalisation de la consommation d’alcool. De plus en plus de campagnes publicitaires sur les boissons alcoolisées ciblent les femmes actuellement. Mais tout cela n’est que spéculation, a-t-il ajouté. L’équipe prévoit de mener une nouvelle étude sur l’effet de la pandémie sur l’accès au traitement de l’ de troubles liés à la consommation d’alcool (AUD).
Par ailleurs, selon les CDC US, entre 2016-2017 et 2020-2021, l’abus d’alcool était l’une des principales causes de décès aux Etats-Unis. Selon les données des CDC, le nombre moyen de décès liés à l’alcool est passé de 138 000 à 178 000 par an entre 2016-2017 et 2020-2021. Au pic de la pandémie, cela représentait environ 488 décès par jour, mettant en évidence l’ampleur de la crise.