Avec la stratégie du zéro Covid, l’économie chinoise a vécu au ralenti. La production des usines et les ventes au détail ont beaucoup diminué. La deuxième économie de la planète a enregistré ses pires résultats de ces dernières années. Cette crise économique a conduit la presse occidentale – comme pour se rassurer – à annoncer le déclin inéluctable de l’Empire du milieu en tant que grande puissance économique mondiale. Pourtant en 2024,  les hubs portuaires chinois ont retrouvé un dynamisme avec des performances impressionnantes.

La stratégie zéro Covid, abandonnée par les autorités en décembre 2022, a mis à mal l’économie chinoise. Les confinements sévères et ses restrictions, avait profondément ralenti les ports chinois. Shanghai, Ningbo, Shenzhen, Qingdao, Guangzhou ou encore Tianjin ont vu leur activité décliner au cours des années 2022 et 2023. Cependant, la levée des restrictions a redonné un souffle nouveau aux échanges. Entre janvier et octobre 2024, les ports chinois ont traité 276,4 millions d’équivalents vingt pieds (MEVP), ( 1 EVP correspond à 1 conteneur de 20 pieds de long (environ 6,096 mètres), 8 pieds de large ( 2,438 m) et 9.5 pieds de haut (environ 2,7 m) ) marquant une hausse de 7,6 % par rapport à l’année précédente. Ces chiffres, bien qu’impressionnants, doivent être relativisés par la faiblesse de la base de comparaison en 2023.

Shanghai en tête, mais la concurrence s’intensifie

Le port de Shanghai, leader mondial, confirme son statut avec 43,25 MEVP transportés sur les dix premiers mois de l’année. Toutefois, sa croissance annuelle de +3,8 % reste modérée par rapport à d’autres acteurs comme Shenzhen (+14,9 %) ou le port émergent de Beibu (+14,3 %).

À Ningbo, le deuxième port chinois, la dynamique est également marquée. Proche géographiquement de Shanghai, ce hub profite de son rayonnement et se rapproche de Singapour, le numéro deux mondial, avec une différence réduite à seulement 1 MEVP. La croissance annuelle de Ningbo s’élève à +8,8 %, et son activité en octobre a bondi de 12,9 %.

Shenzhen et Qingdao : la bataille pour la troisième place

Shenzhen, situé dans le delta de la rivière des Perles, connaît un rebond spectaculaire après une période de ralentissement. Avec 27,66 MEVP sur les dix premiers mois, il se maintient devant Qingdao, dont la croissance de +7,8 % témoigne d’une montée en puissance régulière.

En octobre, Shenzhen a affiché une performance impressionnante (+19,7 %), transportant 2,8 MEVP, devançant ainsi Qingdao qui enregistre une progression de +5,7 %.

Moins connu, le port de Beibu, dans le golfe du Tonkin, est le grand gagnant de cette année avec une croissance annuelle de +14,3 %. Ce chiffre contraste fortement avec Xiamen, seul grand port chinois à enregistrer une baisse (-4 % sur l’année et -10,4 % en octobre).

Encore des défis à surmonter

Malgré ces succès, des signaux faibles persistent. Fitch Ratings prévoit une modération de la croissance des volumes portuaires au quatrième trimestre, en raison des faiblesses de la consommation et des investissements intérieurs en Chine. L’élection de Donald Trump, qui pourrait engendrer de nouvelles tensions commerciales avec les États-Unis, ajoute une dose d’incertitude.

Les indices de fret, comme le SCFI et le CCI, après un pic en juillet, ont chuté de près de 40 % à la fin d’octobre, signe d’une volatilité persistante sur les marchés mondiaux.