Le résultats des élections législatives est sans appel. Le président n'a plus de majorité et aucun parti ne peut avoir à lui seul la majorité qui lui permettrait de voter les textes de loi. Parmi les questions posées, que ce soit la nomination d'un gouvernement ou du fonctionnement même du pouvoir exécutif sous la 5ème République, il se trouve que nous disposons, grâce à Alain Peyrefitte, de l'avis même du principal intéressé, le général de Gaulle.
Nous sommes en décembre 1966, à bord du croiseur de Grasse, qui navigue en Polynésie quelques jours avant un essai nucléaire. Les élections législatives sont prévues en mars 1967 et n’apparaissent pas très favorables à de Gaulle. Alain Peyrefitte pose la question à de Gaulle de ce qu’il adviendrait au cas ou il perdrait la majorité.
Échange prophétique
Voici ce dialogue qui figure sur les pages 87 et 88 du tome 3 de « C’était de Gaulle » (éditions Fayard) :
AP – Mais il faut quand même, d’abord, que nous obtenions la majorité aux élections ?
CDG.- Nous avons essayé d’inventer un nouveau régime, une troisième voie entre l’oligarchie et la démocrassouille : le gouvernement du peuple par le peuple et par ceux à qui le peuple accorde et maintient sa confiance.
AP.- Il faut donc que le peuple maintienne aux élections législatives la confiance qu’il vous a accordée en décembre dernier ?
CDG.- Si nous n’avons pas de majorité à l’Assemblée, nous nous en passerons ! A condition, évidemment, que nos troupes ne soient pas complètement écrasées. Cette Constitution a été faite pour gouverner sans majorité. Je ferai appel, comme en 58, à des hommes nouveaux, des techniciens, des spécialistes qui ne se soient pas compromis dans les luttes politiques, mais qui soient respectés pour leur compétence. Des commis de l’État, des gestionnaires.
Ensuite, de Gaulle relativise sur le nombre de députés perdus par la majorité :
On verra, on verra. Cela dépendrait de la force du courant. Si nous sommes battus à plate couture, ce n’est pas comme si vous êtes battu à quelques sièges près.
Alain Peyrefitte commente : à plates coutures, il s’englobe dans cette éventuelle défaite. S’il s’agit de quelques sièges, c’est seulement nous, les candidats, qui serions battus, non lui, vainqueur de l’élection présidentielle.
Conclusions très Gaulliennes
De Gaulle conditionne son attitude à l’étendue de la défaite éventuelle afin de faire la part des choses entre les élections locales et une tendance qui deviendrait nationale et qui remettrait en cause la confiance du peuple français. Et de Gaulle de préciser :
CDG.- Un raz de marée de l’opposition apparaîtrait fatalement comme un désaveu à mon égard. J’en tirerais aussitôt les conséquences. Mais, dans le cas où il manquerait seulement vingt ou trente sièges, ou même cinquante, la Constitution donne au Président les moyens de tenir la barre. Elle est faite pour ça. Je vous l’ai dit, je nommerais un Premier ministre gestionnaire, des ministres techniciens. J’attendrais tranquillement que l’Assemblée censure ce gouvernement. Elle serait avertie d’avance qu’elle serait immédiatement dissoute.
Est-ce transposable en 2022 ?
Sans même aborder le problème de droit constitutionnel, on comprend que la réponse apportée par de Gaulle à cette question de la majorité à l’Assemblée est entièrement subordonnée à la confiance que lui apporte les français et la façon dont il la mesure. Il semble évident pour lui que si cette confiance est perdue, il ne peut plus poursuivre son mandat. Pour lui, cette perte de confiance est analogue à une rupture de contrat. Cela n’échappe pas à Alain Peyrefitte qui lui fait préciser ce poin en rappelant son élection en décembre 1965, soit quinze mois avant les élections législatives.
La situation actuelle a ceci de particulier que l’élection présidentielle est beaucoup plus récente (2 mois) et que la réforme du quinquennat a incontestablement renforcé ce côté « troisième tour » que prennent maintenant les législatives.
Deux éléments viennent en renfort de cette analyse.
Le premier est le taux d’abstention grandissant de ces élections qui présentent pour les électeurs beaucoup moins de portée que les deux tours des présidentielles et force est de reconnaître que le côté « parlementaire » du régime est devenu moins évident depuis le quinquennat puisqu’il apparaît logique de donner une majorité au Président récemment élu.
Les cohabitations n’ont guère satisfait les opinions publiques qui y voyaient l’amorce d’un changement de politique qui devait se concrétiser ensuite. Toutes les cohabitations ont vu les Premiers ministres battus à l’élection présidentielle suivante.
Le second argument réside dans le choix des électeurs de voter non plus pour un représentant local, mais contre le reprèsentant investi par le camp présidentiel.
Le Président peut-il rester en place si la confiance est perdue ?
Théoriquement, oui. Rien ne l’oblige à se démettre. Cependant, on irait vers un régime qui serait difficilement compatible avec la souveraineté du peuple. Dans l’esprit de de Gaulle, le pouvoir doit être exercé par « le gouvernement du peuple par le peuple et par ceux à qui le peuple accorde et maintient sa confiance. »
Tout est dit. On ne peut gouverner que si la confiance perdure.
Évidemment, ce choix n’appartient qu’à Emmanuel Macron et à lui seul. Rien dans les textes ne peut l’obliger à cesser ses fonctions. Mais il n’est pas sûr que son maintien au pouvoir ne débouche pas, et peut-être rapidement, sur une crise de régime. Car tous les ingrédients sont là. La perte de la confiance du peuple envers les élites, la peur des élites envers le peuple et surtout l’appauvrissement des classes moyennes qui se sentent dévaluées. La Constitution doit garder cet aspect sacré. Or, elle est de plus en plus « adaptée » aux circonstances, notamment lorsqu’il s’agit, comme en 2008, de contourner un référendum. Il est d’ailleurs significatif que son usage ait pratiquement disparu.
De toutes les façons, nous entrons dans une zone inconnue et il est de la seule volonté du Président de savoir combien de temps elle durera.
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“Évidemment, ce choix n’appartient qu’à Emmanuel Macron et à lui seul. Rien dans les textes ne peut l’obliger à cesser ses fonctions. Mais il n’est pas sûr que son maintien au pouvoir ne débouche pas, et peut-être rapidement, sur une crise de régime. Car tous les ingrédients sont là. La perte de la confiance du peuple envers les élites, la peur des élites envers le peuple et surtout l’appauvrissement des classes moyennes qui se sentent dévaluées.”
“Tout est dit. On ne peut gouverner que si la confiance perdure.”
Ahhh ça me fait bien rire….déjà ça fait belle lurette qu’on est en “crise de régime” , et à vous lire vous prêtez à l’autre psychopathe de service toute sa tête ? non mais il est en roue libre le poudré..il s’est fait réélire, et vous croyez un seul instant qu’il va prendre ses responsabilités! vous petes comme les injectés en pleine dissonance cognitive! la seule chose qui le ferait quitter le pouvoir c’est à coup de pompes dans le cul! n’est ce pas vladimir? 🙂
Je le redis et je le répète : ON NE TRAITE PAS LES FOUS PAR LA RAISON! ON LES EMPÊCHE DE NUIRE !
Il faudra quand même un jour se poser la vraie question : pourquoi les gens ne vont plus voter ? Ma réponse, c’est qu’ils ont compris (pour la plupart) que la démocratie n’existait plus. Il y a une caste au pouvoir qui tourne en cercle fermé (l’UE en particulier mais pas que).
Recréons les conditions de la démocratie et les gens reviendront aux urnes.
Pourquoi ils ne vont plus voter? …parce que sans doute qu’ils se rendent compte (enfin) que la vraie démocratie est celle ou le CITOYEN vote ses propres lois? (cf; la Suisse et votations) et non pas déléguer à des représentants qui n’en sont pas!
« Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi ; ils n’ont pas de volonté particulière à imposer. S’ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet État représentatif ; ce serait un État démocratique. Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants. » Abbé Sieyès (Discours du 7 septembre 1789, « Dire de l’abbé Sieyès, sur la question du veto royal à la séance du 7 septembre 1789 » cf. pages 15, 19…)
Le pape frappe une monnaie-vaccin
https://nicolasbonnal.wordpress.com/2022/06/21/nouvelle-monnaie-vaccin-de-ce-pape-stricto-sensu-antechristique-quand-ils-toucheront-le-fond-des-enfers-payants-et-chauffes-au-charbon-allemand-e-au-nucleaire-ricain-ils-creuseront-goulument-encore/
Arrêtez de les nommer élites. ceux sont des assassins, des apparatchiks….
Le soir du résultat des élections législatives, j’ai justement fait le parallèle avec les propos du général de Gaulle que je venais de relire dans la semaine. Nous sommes effectivement dans la configuration qu’avait à demi-mot souhaitée de Gaulle, ce qui lui aurait permis de “tester” SA Constitution.
55 ans plus tard ce n’est plus du tout le même contexte. La Constitution a été tellement triturée, l’agenda des élections tant modifié que nous ne sommes plus du tout dans l’esprit gaullien des Institutions. Nous avons basculé dans un système où le Président de la République est le chef du coterie, l’otage consentant de son parti et des arrangements entre “amis”. En clair, retour aux délices de la IVème.
Cette situation désastreuse est accentuée par les personnalités politiques qui sont d’une médiocrité effrayante, le premier d’entre eux en tête. Macron n’a absolument pas la stature d’un homme d’État, c’est éventuellement un pur intellectuel. C’est-à-dire un imbécile selon Bernanos, un homme dont l’intelligence tourne à vide. D’où son immense penchant pour le “en même temps” qui est la marque d’un esprit scolaire inabouti. Selon la fameuse dialectique, il fait “thèse – anti-thèse” mais manifestement il est incapable de faire une réelle synthèse qui puisse aboutir à une décision, une action digne de sa fonction. Et encore, avec Macron, nous avons affaire, peut-être, au haut du panier. Quand je vois certaines personnalités qui sont entrées à l’AN ce dimanche soir, je suis inquiet quant à la qualité des débats et je préfère ne pas lire les propositions de loi qu’elles vont nous concocter.
Donc, Macron n’est pas de Gaulle, c’est le moins qu’on puisse dire et son gouvernement n’a pas l’étoffe des gouvernements qui ont sévi sous le Général, tout comme les députés sont à l’image du niveau scolaire des années 2020.
Cela promet un joyeux ou sinistre bobinard.
Deux quinquennats non renouvelables, élections législatives ou uninominales à un tour, ma préférence car futurs élus issus en général du terroir, ou proportionnelle avec un seuil a 2%, choix de l’un ki des deux approuvé par référendum et inscrit dans la constitution, grosse toilette de la constitution dénaturée fortement de son contenu originel, rédigée par un collège d’éminents juristes. Et pour tout changement à cette constitution , dito collège d’éminents juristes et référendum. Propositions d’un béotien populiste.
La phrase du général de Gaulle, citée dans ce bulletin, est claire : “gouvernement du peuple par le peuple et par ceux à qui le peuple accorde et maintient sa confiance”. De Gaulle considère la confiance entre gouvernés et gouvernants comme une donnée qui doit être permanente et effective et pas seulement ponctuelle et mécanique. Il fonde ainsi la pratique du pouvoir sur le lien de confiance réel. Pour lui, la démocratie est là et non dans une lecture stricte du système représentatif, dont il est conscient de la nature foncièrement oligarchique. Les gouvernants actuels, quant à eux, utilisent au contraire le système représentatif (l’adjectif “représentatif” est d’ailleurs très ambigu) dans toute sa froideur théorique : le mandat représentatif ne requiert aucune obligation de la part de l’élu envers ses électeurs (situation qui faisait dire à Sieyès, en toute lucidité, qu’un Etat représentatif n’est pas un Etat démocratique, comme le rappelle très utilement un commentateur ci-dessus). En quelques décennies, on est passé de la politique classique au management.