Pourquoi le Rassemblement National et Reconquête sont-ils largement inaudibles sur les événements majeurs qui opposent des Européens entre eux à l'est du continent? Comme Edouard Husson ce matin, Jean Goychman pose à la droite les questions qui fâchent. Comment se fait-il que la "droite nationale" soit muette sur la guerre d'Ukraine? Pourquoi s'est-elle laissé imposer les termes du débat avant de s'auto-censurer?
Alors que la géopolitique mondiale est en pleine recomposition, avec l’apparition de plus en plus marquée d’un clivage entre l’Occident et le reste du monde, aucune voix ne semble se faire entendre sur ce sujet qui, d’une manière évidente, surplombe tous les autres, lorsqu’il ne les englobe pas.
Une accélération de l’Histoire
Les premières actions militaires datent de février. Les médias officiels, réputés jusqu’alors moyens d’information, en choisissant d’emblée le camp « occidental » ont agi comme des moyens d’opinion, y compris dans la multitude des débats organisés donnant la parole à des « experts » tant en géopolitique qu’en opérations militaires.
Ces débats, qui auraient dû être contradictoires, se sont transformés en instruction à charge contre la Russie et surtout son président. Peut-être que ces accusations sont justifiées, mais pourquoi avoir délibérément et définitivement écarté le principe, pourtant intangible, du « présumé innocent » ?
Et cette campagne médiatique, car c’est de cela qu’il s’agit, s’est poursuivie en essayant de discréditer ceux qui, dans le passé, avaient pu avoir des relations-naturellement coupables- avec le président russe.
Peut-être que ces personnalités politiques, principalement de la « droite nationale » ont pris peur de la façon dont l’opinion publique trancherait une telle interrogation, ou peut-être étaient-elles elles mêmes convaincues de « l’infréquentabilité » de Vladimir Poutine, toujours est-il qu’elles sont restées muettes sur ce sujet, et ce mutisme s’est étendu à tout ce qui concernait la guerre en Ukraine.
Certains sont même allés jusqu’à soutenir ostensiblement l’Ukraine, pensant peut-être que leur popularité s’en trouverait accrue.
Alors que des décisions engageant fortement l’avenir de notre pays, dans beaucoup de domaines, aucune voix de cette opposition réputée nationale, ne s’est élevée pour demander ne serait-ce qu’un débat sur les raisons qui ont amené le président Macron à mettre notre pays ostensiblement du coté de l’Ukraine. Quels étaient nos intérêts dans cette affaire et quels en étaient les risques ?
D’autant plus que les choses se sont accélérées et semblent encore devoir le faire.
Comment ne pas voir la ligne de partage qui sépare le monde et qui risque de se transformer en fracture irréductible à terme ?
L’analyse des votes à l’ONU et surtout les signes ostensibles de rapprochement de nombre de pays dit « non-alignés » irrésistiblement attirés par ceux qui, de plus en plus nombreux, dénoncent cette hégémonie américaine et la vision mondialiste qu’elle sous-tend, montrent clairement que le vent est en train de tourner.
Les différentes conférences internationales, auxquelles participent les BRICS et les membres de l’OCS, finissent par rassembler des pays dont les populations sont largement majoritaires à la surface de la planète et ceci ne peut pas être passé sous silence.
En 1970, l’Occident représentait 25% de la population mondiale et son PIB 90% du PIB mondial, alors qu’aujourd’hui les chiffres donnent respectivement 12% (incluant le Japon) et 40% du PIB.
On ne peut que constater que l’Occident seul ne peut diriger le monde et que le projet mondialiste
tel qu’il est prévu ne prospérera pas.
Pourquoi la France n’a-t-elle plus de projet ?
Saint-Exupéry, dans « Citadelles »disait :
« Tu veux qu’ils s’aiment? Ne leur jette point le grain du pouvoir à partager. Mais que l’un serve l’autre. Et que l’autre serve l’empire. Alors ils s’aimeront de s’épauler l’un l’autre et de bâtir ensemble »
Bridée de toutes parts par les carcans européens et vassalisée par l’état profond américain, la France ne réagit plus. S’étant résignée à la mondialisation, elle s’était mise en soumission. Des événements qui la touchent directement comme la pénurie d’énergie qui se profile alors que notre indépendance énergétique était un des piliers majeurs, avec notre indépendance militaire donc diplomatique, de la politique de de Gaulle, ne la font plus réagir.
A l’époque, nous avions des projets, donc un avenir. Aujourd’hui, nous nous mettons volontairement des œillères afin de ne pas voir ce qui se passe autour de nous. Nous nous en remettons entièrement à des entités sur lesquelles nous n’avons plus de contrôle. Les responsables politiques qui ont pourtant fait campagne sur les thèmes, ô combien importants, de l’indépendance et de l’autonomie, pré-requis essentiels à notre souveraineté, semblent se confiner sur des sujets purement nationaux. Est-ce par confort ou parce qu’ils n’appréhendent pas la portée de la succession d’événements et leurs conséquences ? Cette attitude amplifie un doute déjà important quant à leur capacité à conduire les affaires de notre pays alors que d’énormes nuages viennent obscurcir l’horizon.
Il n’échappe à personne que, à moins qu’une conflagration mondiale, longtemps exclue, mais moins improbable aujourd’hui vienne bouleverser d’une manière totalement imprédictible nos existences futures, le monde est en train de se régionaliser et c’est du moins l’hypothèse la plus probable.
Que deviendrait l’Europe dans un schéma continental ?
Cette hypothèse d’un monde « continentalisé » est évoquée par Klaus Schwab et Thierry Mailleret dans leur livre « Covid 19 : la grande réinitialisation ». Qui nous en parle ?
Philippe de Villiers lui a consacré une part importante dans « le jour d’après » mais personne de cette droite (nationale ou pas) et pas plus de la gauche ni du centre, ne lui a emboîté le pas.
Or, si l’Europe a toujours été considérée comme un continent, au sens géographique du terme, que deviendrait-elle économiquement et politiquement si la Russie venait à s’intégrer à l’Asie ?
Quelle serait l’indépendance énergétique d’une Union Européenne appliquant de surcroît à la lettre les exigences d’une transition énergétique dont l’imputabilité à l’activité humaine n’est pas réellement démontrée ?
Comment pourrions nous, avec le peu d’industrie et de matières premières qui nous reste, avoir une autonomie protectrice, contrairement aux autres continents , y compris l’Afrique, qui, eux, en disposeront ?
Mais peut-être est-il préférable, et cela arrangerait tout, de ne pas se poser ces questions ?
La question mérite d’être posée. Il est sûr que Marine Lepen qui commença le débat avec Macron en l’en assurant de son soutien pour sa politique en Ukraine a fait très fort.
On pourrait dire que la chose est due à la rivalité avec Zemmour, les courbes entre les deux s’étant croisées sur ce sujet, et Lepen par sa conduite prudente se devait de remercier Macron.
Et puis il y avait ce satané emprunt russe, elle aurait eu du mal à passer à travers.
Mais l’attitude de Zemmour est tout aussi étonnante: il ne cessa malgré sa culture affirmée et démontrée, de se déclarer « incertain » sur la situation, refusant d’assumer l’évidence: un conflit n’est jamais « aux torts » d’une partie. Il fallait refuser de prendre parti, l’Ukraine ne nous étant rien, et le conflit devait être maitrisé, et nous nous y étions engagé à soutenir les accords de Minsk !
Il aurait dû se déchainer contre l’incompétence de Macron et mettre tout de suite la question du gaz en avant ! Il a eu peur, et il a perdu. En fait, il sortit de l’histoire dés sa première intervention, le jour même du déclenchement de l’opération spéciale.
Pourtant le fond de l’affaire est limpide, et le dernier discours de Poutine le montre parfaitement.
La partie du monde qui refuse absolument la morale dominatrice américaine, la parentalité non paritaire et le changement de sexe des enfants vient de faire sécession: l’occident isolé et en déclin n’a plus que quelques mois pour trouver un chemin avant de sombrer dans la récession brutale et profonde qu’il mérite de subir et dont sans doute rien ne pourra le sauver.
Les droites « nationale » en Europe ont-elles les moyens d’imposer le nécessaire et l’indispensable: démission de tous les progressistes, arrêt des sanctions et des livraisons d’armes, reconnaissance du démembrement de l’Ukraine, amende honorable et acceptation d’un simple triplement des prix du gaz pourvu qu’il y en ait ? J’en doute. Donc: vae victis.
il n’y a plus de droite en France depuis au moins 50 ans, juste différentes sensibilités de gauche qui avant tout mangent au râtelier du financement public.
La France est sortie de l’Histoire, en étant incapable de gérer son propre budget et d’avoir des politiques à la hauteur.
Ce n’est pas tant qu’il n’y ait plus de droite, mais que ses porte-paroles les plus sincères soient invisibilisés/discrédités en permanence par les médias de grand chemin, qui promeuvent plutôt des représentants sans danger pour leurs affaires, car guère compétents ni courageux, comme Zemmour ou MLP.
Il est clair que dans l’ « opposition », les bonnes questions ne doivent pas être posées.
Toute la classe politique semble sous contrôle, voilà à quoi a abouti la pseudo démocratie avec le système des partis.
Autrefois, pour conquérir un pays, il fallait une armée, aujourd’hui, il suffit de contrôler les médias et de subvertir les politiques. La vieille solution militaire, c’est pour ceux qui résistent à l’Empire…
Pourquoi la droite reste-t-elle muette sur la guerre?
Parce que les politiciens de droite, de la droite dite « de gouvernement » c’est-à-dire autorisée à gouverner (contrairement à celle qui est diabolisée), donc ces politiciens de droite savent que ceux qui ont déclenché et font durer cette guerre ont aussi la capacité de les empêcher de revenir au pouvoir.
On peut se rappeler au passage que Fillon avait fait part de l’estime qu’il avait pour Poutine en tant que chef d’Etat dont la parole était fiable…
De Gaulle était à la fois politique et stratège. Il suffit de lire « au fil de l’épée » publié en 1932 pour s’en convaincre. Ce livre s’applique aussi bien aux armes qu’au business. Nos fonctionnaires élevés à l’école nationale d’administration ne sont ni l’un ni l’autre. Leur expertise est l’intérêt général avec succès assuré.
C’est une des raisons pour laquelle le business a du mal à prospérer en France: comment investir dans des secteurs dénigrés par l’administration qui a peur de prendre des positions politiques fermes et argumentées pour le développement économique de la nation?
Notre industrie nucléaire a été dénigrée alors qu’elle a su recycler le combustible radioactif jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un déchet de très faible volume. Mais elle n’a reçu aucune autorisation d’enfouir ces résidus vers le centre de la terre lui-même radioactif.
L’administration impose la transition énergétique sans émission de gaz carboné, alors que la chimie du carbone nommée aussi chimie organique, est la base chimique de la vie. La vie ne saurait prospérer sans l’effet de serre de l’atmosphère. On sait par ailleurs que le « forçage radiatif » du gaz carbonique n’a pratiquement aucun impact sur l’effet de serre.
L’administration pure aime naviguer dans le flou où rien ne se perd rien ne se crée.
On ne peut pas dire que le RN est muet sur le sujet; Thierry Mariani est très courageux et s’est exprimé à plusieurs reprises pour réclamer une initiative diplomatique visant à un règlement à l’amiable du conflit. Jean-Lin Lacapelle a pris, lui aussi, la parole à Strasbourg pour demander la même chose et en étrillant au passage l’État corrompu qu’est l’Ukraine.
M. Le Pen et É. Zemmour sont gênés par les positions favorables à la Russie et à Poutine qu’ils ont affichées pendant des années. Enfin, et peut-être surtout, les militants et les sympathisants du RN et de Reconquête sont partagés, les uns étant très pro-Russie et les autres pro-Ukraine. Les conservateurs zemmouriens qui pensent que la Russie est un État néo-stalinien (position très largement partagée au sein de la rédaction de Boulevard Voltaire, par exemple) lui sont farouchement hostiles. Ces conservateurs militent pour le sauvetage de la civilisation occidentale; ils n’ont toujours pas compris que cette dernière, en 2022, est individualiste, mondialiste immigrationniste, sansfrontièriste, libre-échangiste, « mêmiste » (universalisme, théorie du genre, antispécisme) et qu’elle est désormais en train de se convertir au wokisme. Que faut-il conserver là-dedans ?
Ce conflit est un facteur potentiel de clivage au sein des mouvements et partis »nationaux ».
D’accord avec ce commentaire, auquel je rajouterais en plus de Boulevard Voltaire, Valeurs Actuelles et souvent, surtout concernant le RN et MLP, Le Courrier des Stratèges souvent lu.
En accord avec vous mais sur le RN je rajouterais en plus de Boulevard Voltaire, Valeurs Actuelles, le ci-lu Courrier des Stratèges, et surtout Atlantico.
Tout à fait : un certain nombre de conservateurs zemmouriens, ceux de la droite bourgeoise, qui jusqu’ici n’ont pas eu trop à subir les conséquences des politiques désastreuses menées en France depuis 50 ans – avec une accélération depuis Sarkozy et Hollande – croient encore que l’Occident est le modèle indépassable et qu’il finira toujours par retomber sur ses pieds. Grave erreur, car le mondialisme-progressisme est en train de tout emporter, et la décadence occidentale apparaîtra bientôt aux yeux de tous, avec son effondrement.
Il y a cet aveuglement de bourgeois, et aussi la lâcheté et les calculs politiciens : on pense qu’en allant dans le sens du vent on a plus de chances de remporter l’élection, alors qu’en réalité, on montre à tous qu’on n’a pas de convictions. Zemmour comme MLP ont raté le coche (MLP devient une habituée) et il le paiera cher.
Je ne peux qu’acquiescer cette analyse.
Vu par le péquin moyen que je suis, je trouve l’attitude de l’UE vassale des États-Unis, totalement suicidaire. Quarante ans de politique de delocalisation de notre industrie, aucune source d’énergie sauf feu l’énergie nucléaire mise à mal dernièrement par Macron et un mutisme profond à l’égard des causes de cette guerre.
Je me sens totalement abandonné par la classe politique. Aucun n’argumente sur le fait que ce conflit armé a été provoqué par le non respect des accords de Minsk : huit ans de bombardements ukrainiens sur le Donbass et 14.000 morts dans l’indifférence générale à l’Ouest. La France et l’Allemagne s’étaient portées garantes de l’application de ces deux traités : Mou 1er alias Hollande, Merkel et récemment Macron ont laissé pourrir la situation.
C’est ce que je reproche avant tout au RN et Reconquête qui ‘cacaillent’ (désolé) sur les conséquences de ces sanctions suicidaires et ne débattent pas sur les causes.
Le courrier des stratèges censure un article réponse à Guillaud correct et sans insultes maintenant ? Ils prennent le chemin de ceux qu’ils dénoncent.
RusRéinfo aussi, et bien d’autres le contrôle des agents du Nouvel Ordre Mondial est total . Le but est d’abord d’ostraciser, ficher et ensuite agir, l’instant propice, il s’imagine qu’aucune force ne peut agir contre eux, ils ont du mal à se modérer, l’humain certes ne peut pas grand chose, mais l’humain n’est pas tout.
A mon avis, c’est très simple : l’unique fonds de commerce de la droite nationale tourne autour de l »obsession psychiatrique pour l’immigration non européenne.
Pourquoi? Pour 2 raisons selon moi. (1) Il n’y a pas de personnage politique en France ou en Europe de la carrure de Donald J Trump aux USA ou VVP en Russie, personnages plus grands que la vie capables d’entraîner un pays. L’ue a dissous tout ça, quelques traces subsistent au Royaume Uni, en Hongrie, ou en Pologne sans aucune chance de déborder hors de leurs frontières. À titre d’exemple maqueron, notre champion national, est un sous sous zelenski. (2) L’opinion française n’est pas ce que vous décrivez ni même, de très loin, ce que se figurent les furieux sur les rézososses. La comète CDG est partie en 1969 pour ne pas revenir. La France demeure: pays des socialo depuis 150 ans. 50 nuances de rose barbotent dans un territoire devenu lieu d’expérimentation et règlements télé imposés ???? ???? par une caste hors de portée. Nos figures (?) politiques suivent le troupeau, choisissent la nuance de socialo qui assure le meilleur parcours professionnel. Le premier qui bouge une oreille hors de la doxa socialo prend une bastos médiatique, son corps est découpé et dissous à l’acide.
La gauche & la droite? Un jeu de plateau pour enfants comme le Loto des animaux, le Jeu de l’oie, 1 000 bornes, Mikado, le Monopoly. Ce genre. ????
En France, il y a deux partis de gauche dont l’un s’appelle, par convention, la droite.
M. Druon
C’est bien Fillon qui a fait entrer dans son gouvernement Hirsch, Amara, Kouchner et accessoirement Lang.
« une transition énergétique dont l’imputabilité à l’activité humaine n’est pas réellement démontrée »
sérieux ?
Moi le jour où l’on m’explique les causes du réchauffement climatique des planètes voisines de la nôtre, alors qu’elles n’ont pas de voiture ni d’usines, je veux bien croire en la nécessité de la transition écologique forcée
Non seulement cette cause n’est pas démontrée, mais on peut s’étonner que la taxe sur le réchauffement climatique soit née avant qu’on parle dudit réchauffement et avant que le GIEC soit créé en 1988….
Les planètes voisines se réchauffent à cause du développement des panneaux solaires sur Terre. Par haute réflexion elle renvoie la chaleur solaire vers ses voisines. Ce qui montre bien que la Terre n’est pas plate car sinon seulement une partie de ses voisines se réchaufferaient.
Censure !