Les élections européennes ouvriront une phase cruciale de quelques semaines où des postes-clés seront distribués. Les Français le savent peu, mais, au-delà de la présidence de la Commission actuellement détenue par le Luxembourgeois Juncker, d’autres postes stratégiques seront répartis entre les Etats-Membres. Pour la première fois depuis longtemps, l’Allemagne pourrait vouloir s’arroger la part du lion dans ce curieux mercato. La France de Macron paraît mal préparée à l’exercice.
Plusieurs postes sont en lice pour les semaines à venir.
La présidence de la commission après les élections européennes
Le premier poste attribué sera celui de président de la Commission. C’est le poste le plus exposé et le plus médiatisé. Il donne un pouvoir important sur l’initiative législative, détenue par la Commission. Certains plaident pour l’attribution de la présidence au chef du parti qui remporte les élections européennes (le SpitzenKandidat), procédure qui déplaît à la France. A ce titre, l’allemand Manfred Weber, leader des conservateurs européens, est donné favori.
Mais la France verrait bien Michel Barnier, par exemple, prendre le poste.
La présidence du Conseil européen
Instance qui regroupe les chefs d’Etat européens, le Conseil est doté d’un président (en l’état le polonais Donald Tusk). Ce poste politiquement sensible pourrait être confié au représentant d’un petit pays… ou plutôt à une représentante.
Un temps, le nom d’Angela Merkel a circulé pour la fonction.
La présidence de la Banque Centrale Européenne
Autre poste sensible: la succession de Mario Draghi à la tête de la banque centrale européenne à Francfort. Actuellement, Draghi mène une politique de souplesse monétaire qui agace son rival allemand Jens Weidman, mais qui allège le fardeau de la dette en France et en Italie.
Weidman lui succèdera-t-il? Si tel était le cas, cela constituerait un indice fort sur le resserrement monétaire à venir.
La haute représentante de l’Union aux affaires étrangères
Federica Mogherini, socialiste italienne, a inauguré ce poste en 2014. Il est moins exposé que les autres, la diplomatie demeurant une prérogative des Etats. Néanmoins, la fonction est sensible dans un univers où le retour aux frontières est souvent évoqué. Ce poste pourrait donc prendre de la valeur dans les semaines à venir et constituer un lot de consolation majeur pour des Etats soucieux de garder une influence…
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