Pas de bonne comédie sans une soubrette, présente pour exprimer ces « raisons du cœur que la raison ne connait pas ». Mais le père noble remet les pendules à l’heure.
A Davos, la soubrette est bien sûr Ursula, qui monte sur scène en compagnie de Mme Zelenski, pour promettre que « les crimes russes ne resteront pas impunis ». Il faut bien que l’opinion féministe/woke mobilisée par la démagogie de type Renew Europe (la Macronie en France) ait son lot de lutte héroïque contre la « culture du viol russe ».
Deux salles, deux ambiances : pendant ce temps, dans un autre salon de la station alpine, c’est le daron des darons, H. Kissinger, qui, en duplex, fait sa désormais coutumière visite surprise – infligeant au passage un démenti implicite, mais cinglant, aux âneries de la soubrette. Il a en effet insisté sur l’admission de (ce qui restera de) l’Ukraine dans l’OTAN, en soulignant lourdement le fait que ce souhait représente une évolution de sa position. Mais, à part cette « concession » (qui se borne à l’officialisation d’un état de fait : l’OTAN est d’ores et déjà en Ukraine), son discours n’a pas changé d’un iota par rapport à l’article du Spectator de l’automne dernier, ni donc par rapport à son intervention « surprise » de Davos 2022 : l’Etat russe est moins dangereux « pour l’humanité » (comprendre : pour la Caste) entier que divisé – sous-entendu : Non, il n’y aura jamais de Nuremberg de l’Opération Spéciale. Oui, Ursula vous bourre le mou.
Ah, si Ursula savait ! – Ah, si Kissinger pouvait !
Et pourquoi ment-elle ? Cela aussi, Kissinger nous le dit à demi-mots : parce que « l’héroïque résistance ukrainienne » a déjà « porté le plus gros des fruits qu’on pouvait en attendre ». C’est-à-dire, officiellement : « prouver que la Russie n’est pas capable de bousculer l’OTAN dans une offensive conventionnelle » (mais qui en doutait ?). Officieusement : elle a créé les conditions dont Davos avait besoin pour imposer (au moins en Europe) son soviétisme « vert et inclusif ».
Aux amateurs de géopolitique en noir et blanc, on est donc tenté d’adresser la question suivante : de la soubrette et du père noble, à qui, selon eux, le dénouement donnera-t-il raison ?
Davos devra se contenter de l’UE… et remettra le ouvert plus tard. Tant qu’il n’y aura pas contre cette engeance tentaculaire une “frappe de décapitation” (comme disent les Américains), on n’en sortira pas.
Sinon… il suffirait qu’un grand pays (France, Allemagne ou Italie) sorte de l’UE…
“« prouver que la Russie n’est pas capable de bousculer l’OTAN dans une offensive conventionnelle » (mais qui en doutait ?)”
eh bien attendons de voir, car c’est à la fin de la foire que l’on comptera les bouses !
La Russie monte en puissance, je doute que l’OTAN arrive à suivre (pas de mobilisation possible et heureusement d’ailleurs pour éviter l’escalade).
cette réflexion est sacrément culottée…
rappelez-nous qui sont les couillons sans missile hypersonique ?