La réforme de l’Etat n’aura pas lieu. Alors que le gouvernement fait passer un pseudo-projet de réforme de la fonction publique qui devrait faciliter les réductions d’effectifs, il a en même temps renoncer à passer à l’acte. Gérald Darmanin a produit les prévisions de suppressions d’emplois publics d’ici à la fin du quinquennat… On sait maintenant qu’Emmanuel Macron sera jusqu’au bout l’homme des privilèges de l’aristocratie au pouvoir et de la rente d’Etat, loin de l’image libérale que certains cherchent à lui construire.
La réforme de l’Etat se fera sans suppression de postes dans la fonction publique. Comme l’a annoncé Gérald Darmanin, Macron ne profitera pas de la loi sur le statut des fonctionnaires pour préparer des réductions de postes, information qu’on connaissait au demeurant depuis plusieurs semaines.
“Ce sera sans doute autour de 15.000 suppressions de postes de fonctionnaire d’Etat sur le quinquennat, dont moins de 2.000 l’année prochaine, pour l’essentiel à Bercy”, précise Gérald Darmanin.
Dans les collectivités territoriales, “nous devrions tenir l’objectif de 70.000 suppressions de postes”.
Le nombre total de postes de fonctionnaires supprimés serait ainsi “d’environ 85.000” sur le quinquennat, contre les 120.000 initialement envisagés.
2.000 suppressions de postes ne permettent pas de diminuer la masse salariale de l’Etat. On voit que la mise en place du prélèvement à la source ne se traduit guère par des gains de productivité dans la fonction publique. D’une manière générale, la technostructure reste attachée mordicus à ses bataillons de fonctionnaires coûteux et inefficaces.
On retiendra surtout que les services de l’Etat, qui ont transféré de nombreuses missions d’accueil du public aux collectivités locales, entendent bien faire porter sur celles-ci l’essentiel de l’effort et le poids de la promesse faite par Macron en son temps de supprimer 120.000 emplois publics.
Il n’est pas sûr que les élus locaux apprécient tous uniformément cette pilule amère qui devrait être administrée brutalement après les élections municipales. Dans tous les cas, la technostructure d’Etat mène avec acharnement son combat contre les baisses d’impôt demandées par les Gilets Jaunes, et contre toute diminution du train de vie de l’Etat qui pourrait impacter négativement son mode de vie.
Comment demander aux bénéficiaires d’un système de se faire hara kiri? Car la tâche est immense. Il faudrait supprimer aussi les régions, les intercommunalités, le Sénat, et il est clair que ces féodalités ne veulent pas mourir. Le « mille feuille » administratif ne se rendra pas sans combattre. Il faudrait parallèlement encadrer Bercy et lui rendre son rôle d’intérêt général en donnant aux élus le droit d’imposer la voix du politique. Sire, cela serait une révolution. Mais la noblesse d’état, si dysfonctionnelle, doit impérativement être rappelée à l’ordre.