Les obligations craquent, les actions résistent
La très notable remontée courant 2022 des taux d’emprunt de l’Etat (la plus rapide depuis 35 ans) est loin d’être terminée et pourrait même encore prendre de l’ampleur. C’est ce qui ressort de l’analyse du krach obligataire en cours. Arguant d’un très léger relâchement des taux tout début 2023, la plupart des dirigeants occidentaux a laissé croire que le plus difficile était passé et que, désormais, l’heure était au repli durable des taux d’intérêt obligataires. Chacun y est allé de sa petite annonce, alors que, parfois, son propre pays, presque toujours membre de l’Eurozone, continuait (et continue toujours…) de vivre sa plus grave crise obligataire depuis le milieu des années 90, voire, selon les pays, depuis la fin des années 80. Qu’à cela ne tienne : la crise covid nous a appris qu’un mensonge répété en chœur par une kyrielle de pays finit par devenir une vérité, fût-elle passagère.
Parmi eux, un tout petit pays vit un cauchemar qui ne va pas s’arranger. C’est un pays qui connaît à présent une dette publique de plus de 3 000 Mds € et un déficit public et commercial cumulé qui représente près de 11% de son PIB. Mais sa première lettre n’est ni le G, ni le I. Etonnant ? Oui, oui : c’est la France, pays du bien nommé Mozart de la finance ! Entre janvier 2021 et décembre 2022, le 10-ans français est passé de -0,4% à +3,1%, soit +3,5 pts de %. A titre de comparaison, lors du krach obligataire de 1994, ce même taux était passé de 5,6% à 8,4%, soit une tension de « seulement » 2,8 points. Pour retrouver un krach plus grave, il faut remonter à 1986-1987 (allô, Tonton ?), où l’OAT était passée en à peine un an de 7,4% à 11,9%, soit +4,5 pts de %. Va-t-on faire pire en 2023 ? Avec la bande à Bruno, Gaby et les deux Olivier, je crois que c’est possible. Si la conséquence n’était pas d’empêcher les classes moyennes de devenir primo-accédantes, on répondrait volontiers : « Chiche ! » Mais comme on a plus de décence, nous, pauvres gens, qu’une Mamy Bachelot commentant l’affaire Palmade, on se tait, nous, Madame, on se tait (à la façon de Brel dans Ces gens-là).
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Félicitations pour cet article qui bien que technique sur le plan économique donc possiblement hermétique au non initié, se présente clairement, vise juste sur un sujet vital et marie avec aisance l’ironie et la profondeur littéraire, une pépite donc.
Merci !
« Au pain et à l’eau, les Français ? Non, ils n’auront plus ni l’un, ni l’autre » Ça fera moins de retraites à payer. Tu me trompes une fois, c’est ta faute, tu me trompes 2 fois, c’est ma faute. Les français l’ont élu, qu’ils se le mangent, peut-être que ça apaisera leur faim !
Lorsque l’Icare-trop-ciré chutera, j’aurai une question à lui poser :
-“Ô notre divin EMplumé, soit-ce que vous étreigne une optimisation fiscale” ?
Ambiance de fin de règne et d’empire : serons-nous les damnés de l’Histoire selon feu Luchino Visconti ?
Voici une petite histoire financière et fiscale que 2 personnages individus satrapes truculents or peu fréquentables ont vécue lors de leur rencontre.
Bon ! par où commencer ? Ah ! oui, par ceci.
Un contrôleur fiscal s’invite d’autorité chez un particulier qui déclare des revenus financiers très importants par le seul exercice de sa profession : il est parieur ! Comprenons que cela méritait toute l’attention et la perspicacité du fonctionnaire : celui-ci se convoque chez le contrôlé. Lequel le reçoit aussitôt en son domicile, dans son salon privé divinement richement meublé décoré.
S’en suivit la conversation suivante, qui fut brève en somme, brève et savoureuse :
A ‘le contrôleur) :
-“Certes ! vous déclarez des revenus importants sur lesquels vous êtes imposé. Mais être parieur, ce n’est pas un métier, ça” ?
B (le parieur) :
-“Si si ! Je parie sur tout avec qui veut parier” !
A :
-“Oui ! bon. Comment faites-vous ? Comprenez mon ignorance” …
B :
-“Vous allez comprendre. Par exemple : je parie avec vous que vous ne me laisserez pas tâter vos testicules. Et voici ma mise : 10 mille euros que je pose sur le bureau. Ils seront à vous si je perds mon pari”.
A :
-“Holà ! ce n’est pas le genre de la maison”.
B :
-“Réfléchissez à votre aise”.
A :
-“Quoique quoique quoique … vous avez dit 10 mille euros ? Aïe ! mon maigre salaire de fonctionnaire ne me rend pas la vie facile. Surtrout en ce moment de crise et d’incertitude. Mais, mais si je refuse” ?
B :
-“Vous ne perdrez rien. Par contre, si vous acceptez : je perds, et cet argent sera à vous”.
A :
-“Vous êtes sérieux, n’est-ce pas ? Bon ! alors je vous défie, et je parie ces 10 mille euros que vous n’oserez pas tâter les testicules d’un contrôleur fiscal en mission officielle” !
B :
-“Alors ! procédons. Et je vous certifie que cet argent est à vous”.
Le contrôleur fiscal quoi que perplexe s’exécute, baisse son pantalon puis son caleçon. Et le contrôlé lui tâte aussitôt les testicules, puis lui remet les 10 mille euros convenus.
Se rhabillant prestement, bouclant sa ceinture de pantalon, le contrôleur se saisit du gain mirifique et le palpe, puis s’exclame tout réjoui :
-“Ah ! ben ça alors, c’est donc vrai. Je ne savais pas qu’on pouvait gagner tant de pognon en pariant sur une chose aussi bête. Mais là ! cette fois vous, vous avez perdu” !
B :
-“Bien sûr que non ! j’avais parié 50 mille euros avec des amis que je vous tiendrais par les couilles. Et je présume que vous ne déclarerez pas l’origine des gains, n’est-ce pas” ?