Face à la pénurie de cash qui menaçait les banques américaines, la Réserve Fédérale est massivement intervenue pour ramener le calme sur les marchés. Un tel épisode n’était pas survenu depuis le… 9 août 2007. Il est considéré aujourd’hui comme le signe avant-coureur du grand krach de 2008. En quatre jours, la Réserve Fédérale a injecté près de 300 milliards de dollars pour éviter une paralysie bancaire dans le pays. Un signal de plus envoyé sur l’imminence d’une catastrophe financière.
Les banques américaines se sont dangereusement trouvées à court de cash cette semaine, et l’affaire a failli virer à la catastrophe. Les taux d’intérêt intraday (les taux auxquels les banques se prêtent de l’argent au jour le jour pour couvrir leur trésorerie) ont grimpé au-dessus de 10%, situation jamais vue depuis la grande crise de 2008. La Réserve fédérale a dû intervenir en urgence pour éviter des défaillances. Elle a injecté 270 milliards $ pour rétablir la situation. Depuis cette date, la situation est revenue au calme.
Comment expliquer cette brusque flambée financière, dans un contexte où la FED maintient sa politique de quantitative easing ?
Selon Le Monde, la difficulté tient à la levée de 80 milliards $ par le Trésor américain au moment même où les banques devaient s’acquitter de leurs impôts.
Plusieurs phénomènes se sont cumulés. D’abord, les entreprises américaines devaient payer leurs impôts le 15 septembre – le volume de dollars à disposition sur les marchés monétaires autour de cette date était donc moins important. Au même moment, le Trésor américain a émis pour près de 80 milliards de dollars de titres de dette publique. Pour les acheter, les banques ont augmenté leur demande de cash, accentuant au passage la pénurie.
On trouvera l’explication un peu courte. Dans la pratique, l’intervention de la FED porte sur des volumes très supérieurs aux levées du Trésor. Dans tous les cas, démonstration est faite de la vulnérabilité du système financier américain.
Et Le Monde d’ajouter:
« En vérité, le marché monétaire retrouve un fonctionnement normal. Il n’y a rien d’inquiétant », approuve Patrick Artus, chez Natixis. De tels épisodes de tension sur les liquidités devraient donc se reproduire, et la Fed pourrait envisager de nouvelles mesures pour les limiter, comme celles en vigueur avant la crise.
« Peut-être, mais cela me rappelle désagréablement l’épisode du 9 août 2007 », confie un ancien banquier central. Ce jour-là, BNP Paribas avait gelé les retraits de ses clients dans trois de ses fonds. Dans la foulée, le marché monétaire avait menacé de se gripper, obligeant la Banque centrale européenne à y injecter d’urgence 95 milliards d’euros. « Cet épisode fut l’un des signes avant-coureurs de la crise de 2008 », ajoute-t-il.
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