L’assurance-vie souffre des taux négatifs mis en place par la Banque Centrale Européenne (BCE). La baisse des rendements est inévitable. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, vient de le reconnaître ouvertement dans une interview donnée à la presse. Tout laisse donc à penser que le marché de l’épargne en France entre dans une phase critique.
L’assurance-vie devrait connaître une baisse substantielle de ses rendements. Alors que ceux-ci ont atteint 1,8% en moyenne en 2018, le passage à des taux négatifs sur le marché du refinancement devrait propager son onde de choc aux contrats en euros et provoquer un décollecte nette dans les prochains mois.
Comme nous l’indiquions ces derniers jours, les assureurs vie sont impactés par le phénomène des taux négatifs, tout comme les banques elles-mêmes. Dans la pratique, de nombreux assureurs craignent un phénomène mécanique bien connu de cession massive de contrats en cas de remontée des taux qui les mettrait en difficulté.
D’ici là, les chiffres globaux montrent que si la collecte se tasse, les sorties de contrats suivent le même mouvement:
Les sommes déposées sur ce placement très prisé ont atteint en août un peu plus de 10 milliards d’euros. Ce qui, pour le coup, constitue un montant nettement inférieur à celui des mois précédents.
Les sommes retirées par les assurés ont également affiché un net ralentissement: environ 8 milliards ont été ponctionnés par les clients sur leur assurance vie en août, contre un peu plus de 11 milliards en juillet ou encore 10 milliards en juin. D’où une collecte nette robuste in fine, de 2,1 milliards d’euros, après 2,3 milliards en juillet et en juin et 1,8 milliard en mai.
La collecte annuelle frise les 100 milliards d’euros, soit près de 5% du PIB.
En l’état, il n’y a donc pas de panique à avoir. En revanche, la situation doit être suivie attentivement dans les prochains mois pour éviter de possibles retournements du marché.
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