Contribuant à l’après-vente du verbiage d’Attal sur les « savoirs fondamentaux », Marianne se fend d’un article reprenant le refrain de la baisse de niveau en mathématiques : les petits français ne comprendraient plus les fractions ! L’ennui, c’est que le texte de l’article montre, pour sa part, que les petits journalistes hexagonaux ne maîtrisent plus la langue française.
Ou peut-être les plumitifs de Marianne ont-ils reproduit sans la moindre critique la novlangue tout aussi peu française des technocrates de l’Education nationale, auteurs d’un rapport qui fournit le prétexte de l’article ? Toujours est-il que, dans le français que j’ai (en tant que premier membre francophone natif de ma lignée d’alamans) appris il y a longtemps, il n’est pas possible (comme en anglais) d’« introduire les élèves au sens des nombres ».
Le contenu de l’article (et, fort probablement, du rapport commenté) est hélas à l’avenant de sa forme. Dans l’esprit du collectivisme foncier de l’Education nationale, il propage le mythe du niveau moyen (qui, dans un contexte de divergence des groupes sociologiques, ne veut strictement rien dire), feint de s’étonner de différences (pourtant parfaitement étudiées par la psychologie cognitive) dépendant de l’identité sexuelle, etc..
Le zéro, l’infini et l’Occident : un sacré numéro !
Comme d’habitude, tout est bon pour suggérer une énième urgence – qui permettra de répéter jusqu’à la nausée que l’école n’est pas assez autoritaire, qu’elle manque de fonctionnaires, de moyens etc.. Et ce, alors même que les informaticiens français – probablement à force de ne pas savoir compter – restent parmi les meilleurs du monde (il vaudrait mieux se demander pourquoi ils émigrent tous…).
Il y a, néanmoins, quelque-chose de profondément révélateur dans l’exemple choisi (probablement sans avoir conscience de son importance culturelle) par les auteurs du rapport/article : les nombres fractionnels – dont Oswald Spengler avait justement démontré qu’ils constituent l’apport spécifique de l’Occident à la pensée mathématique (l’Antiquité raisonnait dans le paradigme du nombre entier – auquel la Culture arabe n’a rien ajouté d’essentiel en-dehors du zéro : équivalent mathématique de la transcendance du Dieu infini).
Indépendamment de l’alarmisme intéressé des zélotes de la Rééducation nationale, il serait donc, d’une certaine manière, logique que le décrochage technologique et la nécrose de l’idéologie national/étatiste s’accompagnent du recul de cette catégorie cognitive – dont, effectivement, personne n’a vraiment besoin pour devenir un détenu vert du bagne numérique grand-réinitialisé.
Il est vrai que comprendre les fractions, sera d’une importance capital, si jamais ses sociopathes réussissaient à nous enfermer à ciel ouvert.
Cela permet de parler d’autre chose !!!
Modeste, je vous comprends beaucoup mieux, depuis quelque temps. Vos articles sont moins alambiqués.
La culture arabe a tout de même apporté l’algèbre et les algorithmes , notamment grâce à Al kharizmi dont le terme algorithme découle. C’est donc tout le concept d’équation qui a été apporté par la culture arabe. Certainement, cela ne fait pas partie de la catégorie « essentielle » , qui n’est assurément pas un terme « subjectif » et » arbitraire ».
C’est essentiel les gens se plaignent des algorithmes qui ne vont pas dans le sens voulu.
Pour découvrir le « sens des nombres », les additions et les fractions, rien de tel qu’un bon vieux boulier.