L’affaire Benalla n’en est-elle qu’à ses débuts ? Au-delà des faits connus, comporte-t-elle des zones d’ombre, et probablement des sujets d’investigation que la Justice refuse délibérément d’explorer? Les confidences de celui qui a aidé Benalla à dissimuler son mystérieux coffre-fort le laissent à penser. Selon toute vraisemblance, le manque d’empressement de la Justice à éclairer ce dossier dans le dossier s’explique par de bonnes raisons… encore cachées.
L’affaire Benalla pourrait connaître un nouveau rebondissement, tout à fait majeur, malgré le désintérêt de plus en plus manifeste de la justice pour ses aspects les moins reluisants.
Ainsi, dix-huit mois après la disparition mystérieuse d’un non moins mystérieux coffre-fort appartenant à Alexandre Benalla, que la police judiciaire aurait dû perquisitionner mais auquel elle n’a pas eu accès puisque Benalla n’avait pas les clés de son appartement lorsque la police est arrivée, et puisque le coffre-fort a été évacué dans la nuit précédant la vraie perquisition, le parquet a décidé d’ouvrir une information judiciaire sur le sujet. Dix-huit mois pour réagir, c’est correct.
Mais, sur ces entrefaites, l’homme qui a évacué le coffre-fort cette nuit-là, se manifeste. Il s’agit de Chawkri Wakrim (déjà évoqué dans nos colonnes), un barbouze en pleine procédure disciplinaire. L’homme est accessoirement l’époux de l’ancienne cheffe de la sécurité de Matignon.
L’un des protagonistes de l’affaire Benalla, le militaire Chokri Wakrim, a insisté ce vendredi 15 novembre pour être entendu dans l’enquête sur le coffre-fort de l’ex-chargé de mission de l’Élysée, assurant disposer d’“informations” sur l’existence d’un second coffre.
Dans une lettre adressée au procureur de Paris Rémi Heitz, cet ancien proche d’Alexandre Benalla assure avoir sollicité à plusieurs reprises les enquêteurs en charge de l’affaire afin d’être entendu, jusqu’à présent sans succès. (…)
“Depuis lors, j’ai contacté à plusieurs reprises” le responsable de la brigade criminelle de Paris chargé de l’enquête “afin de pouvoir être entendu sur ces faits, établir sans ambiguïté ma pleine et entière innocence”, explique dans son courrier Chokri Wakrim.
Le sous-officier de l’armée de l’air précise vouloir également “transmettre des informations” dont il assure avoir été “témoin”, “concernant l’existence d’un deuxième coffre appartenant à Monsieur Benalla, présent à l’Élysée”.
Ce second coffre avait été évoqué en juillet par le militaire dans le magazine “Envoyé spécial”. Il expliquait alors que ce coffre avait été vidé par un garde du corps du président de la République, à la demande d’Alexandre Benalla.
Visiblement, la justice ne se précipite pas pour savoir ce qui se trouvait dans ce deuxième coffre-fort. Pourtant, son contenu promet d’être très intéressant.