L’effondrement narcissique de la France est devenu une évidence. Nous nous détestons, nous abhorrons ce que nous sommes, et tout particulièrement ce qui ressemble à un mâle blanc aux yeux bleus, taxé de tous les maux imaginables : carnivore, macho, automobiliste polluant, islamophobe, antisémite, et bien d’autres encore. Face à cette ruine morale du pays, les Etats-Unis mènent une active politique d’investissement en faveur de la relève. Invisible à Paris, elle est très active… en banlieue. Elle mise sur les minorités visibles comme alternative d’avenir à ce pays.
L’effondrement narcissique français n’est pas perdu pour tout le monde. On remerciera le Parisien d’avoir ravivé un sujet connu depuis les Wikileaks et enterré depuis : l’activisme américain dans les banlieues se déploie à coup de millions de dollars.
La méthode est simple : elle consiste à financer tout et n’importe quoi, pourvu que l’événement donne une image positive des USA. En l’espèce, ce peut être la venue d’un conférencier sur une scène de banlieue, ou la distribution de cadeaux de Noël par des marines américains dans les rues. Tout est bon pour redorer le blason d’un pays qui transfère son ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem, faisant ainsi un superbe pied de nez aux résolutions de l’ONU sur le sujet. Dans la novlangue contemporaine, cette méthode s’appelle du « soft power ».
Les avantages escomptés sont de plusieurs ordres. Au-delà de l’influence à long terme, il est très probable que la remontée d’informations, plus ou moins discrètes, vers la CIA, soit importante. Elle permet de prendre le pouls des banlieues françaises et d’identifier les futurs ou actuels leaders d’opinion, notamment dans la communauté musulmane. On ne sait jamais, ça peut toujours servir.
Comme quoi, l’effondrement narcissique français n’est pas perdu pour tout le monde. Certains ont bien l’intention d’en profiter pour préparer des lendemains meilleurs, mais à leur sauce.