Et si l'on avait choisi de ne pas confiner la population, que se serait-il passé ? Bernard Beauzamy, PDG de la société de calcul mathématique, répond logiquement à cette question.
Chacun de nous a des décisions à prendre et se pose en général la question sous forme rationnelle : si je fais A, quels seront les avantages et les inconvénients, et de même si je fais B. Bien sûr, les éléments de décision ne sont jamais parfaitement connus, mais la décision a tout de même un fondement rationnel.
L’épidémie de coronavirus et la sincérité des décisions publiques
Lorsqu’il s’agit de décisions publiques, prises par des responsables politiques, le bon sens et l’honnêteté intellectuelles voudraient que fussent présentées toutes les données et tous les raisonnements.
Or, dans l’épidémie de coronavirus que nous connaissons aujourd’hui, cela n’a pas été le cas. Les responsables politiques, en très petit nombre, se sont précipités vers des conclusions extrêmes, incluant un confinement pour le plus grand nombre et l’arrêt de la plus grande partie de la production industrielle. L’alternative était : nous ignorons l’épidémie et nous ne faisons rien. Elle n’a jamais été prise en considération. Pourtant, comme nous allons le montrer, elle est parfaitement raisonnable et, de toute façon, elle aurait dû être alimentée. Insistons-y bien : les décideurs politiques sont tenus de justifier leurs choix et, en particulier, de montrer pourquoi les solutions alternatives ont été écartées.
Quelle question posons-nous ?
Précisons donc bien notre interrogation ; nous avons le choix entre deux hypothèses :
- Comme le fait le gouvernement aujourd’hui, on prend toutes sortes de mesure pour lutter contre l’épidémie, la plus visible étant le confinement de la population, la fermeture des magasins, restaurants, cinémas, etc., et l’arrêt de la production industrielle.
- On ne fait rien : on ignore cette épidémie et on continue à vivre comme d’habitude.
Le premier argument qui vient s’opposer à 1) est d’ordre religieux et moral : si on ne fait rien, des gens vont mourir, que, dans certains cas, on pourrait sauver. Un mort est un mort de trop ; le sauver justifie tous les sacrifices.
Le confinement sauvera-t-il vraiment des gens ?
Cet argument, en apparence très noble, est en réalité complètement dépourvu de contenu : on ne sauvera personne, on ne fera que retarder le décès. En effet, l’espèce humaine est mortelle (et ne semble pas en avoir pris conscience) ; qu’on le veuille ou non, il y a environ 1500 décès par jour en France. La plupart, bien sûr, sont des gens âgés morts de mort naturelle.
Si on veut une approche rationnelle, on est donc amené à regarder les tranches d’âge qui sont touchées par le coronavirus. Or voici ce qu’écrivait le journal « Le Parisien », dimanche 22/03/2020, à propos de l’Italie, pays particulièrement touché par le virus :
« Selon des statistiques de l’Institut supérieur de la santé (ISS) basées sur 3.200 patients décédés et testés positifs au Covid-19, leur moyenne d’âge est de 78,5 ans, dont près de 30% sont des femmes. L’immense majorité de ces personnes décédées se trouve dans la tranche d’âge 70-79 ans (1134 morts) et 80-89 ans (1.309 morts).
« Neuf personnes seulement de moins de 40 ans sont mortes : sept présentaient de graves pathologies avant leur décès, précise l’ISS, tandis que les données ne sont pas disponibles pour les deux autres.
« Sur les 3.200 morts, 48,6% avaient trois ou plus de pathologies sur une dizaine de pathologies les plus courantes relevées sur les personnes décédées, et seulement 1,2%, six personnes au total, ne présentaient aucune pathologie. »
Un statisticien, regardant les chiffres de décès par jour et comparant 2020 et 2019, ne verrait probablement aucune différence, aucun « pic » sensible. Ce n’est pas toujours le cas : lors de la sécheresse de l’été 2003, on a constaté environ 12 000 décès « prématurés » sur deux semaines ; essentiellement des personnes âgées, vivant sous les toits dans des locaux insalubres. Un remède est disponible ; il s’appelle la climatisation, mais cela consomme de l’énergie et, dans le cas présent, la préoccupation de santé publique passe au second plan.
Dans l’état actuel des choses, rien ne permet de dire que l’épidémie de coronavirus, laissée à elle-même, aurait été plus terrible que les épidémies de grippe que nous connaissons régulièrement ; elles tuent plusieurs dizaines de milliers de personnes, mais personne ne s’en inquiète ; tout au plus recevons-nous un courrier : faites-vous vacciner.
Sur la mutation possible du virus
On dira encore, pour justifier le plan A) : mais le virus pourrait muter, se propager beaucoup plus vite, infecter tout le monde !
Dans le cadre d’une argumentation rationnelle, de tels énoncés sont exclus. Nous devons nous référer à l’historique disponible : aucune épidémie, en France, depuis la guerre, ne s’est révélée dangereuse et l’espérance de vie à la naissance ne fait qu’augmenter. Que le virus puisse muter et contaminer tout le monde est une hypothèse catastrophiste, que rien ne vient étayer ; on peut aussi dire, et c’est beaucoup plus vraisemblable, que l’épidémie, quoi qu’on fasse, s’éteindra d’elle-même, comme cela a toujours été le cas par le passé.
Bien sûr, quantité de « modèles » existent, qui vont montrer comment le nombre de morts va augmenter de manière exponentielle : les prêcheurs d’apocalypse sont familiers de tels arguments, mais ils n’ont aucune base scientifique. On voit des films d’horreur sur ce thème : des zombies infectés, la bave aux lèvres, attaquant les trains et sodomisant le bétail…
Nous avons donc une réponse assez claire à ce qui se serait produit si nous avions choisi l’hypothèse B) : ne rien faire. Il suffit de suivre le déroulement de l’une quelconque des épidémies précédentes : un certain nombre de gens sont morts, mais le pays tout entier n’en a pas souffert et son économie n’en a pas été affectée.
Critique du confinement
Analysons maintenant de manière critique la solution A), actuellement mise en œuvre par le gouvernement. On constate d’abord qu’elle ne repose sur aucune donnée fiable : on ne connaît pas le nombre de personnes réellement touchées (la plupart ne développent aucun symptôme). On ne connaît pas non plus le nombre réel de décès, mais tous les chiffres disponibles montrent qu’il s’agit de personnes vulnérables et très âgées.
Rien ne permet de penser que la mesure de confinement mise en place aura la moindre efficacité. La population avait paniqué, en 1910, lors du passage de la Comète de Halley. Certaines villes avaient mis en place un confinement. Celui-ci s’est révélé efficace, puisque la comète est finalement partie. Il en sera de même lorsque cette épidémie-ci se terminera : le gouvernement clamera haut et fort que ses mesures ont été efficaces, mais rien ne permet de conforter cette hypothèse. Comme disait Claude Bernard, pour montrer qu’un médicament est efficace, il ne suffit pas de dire que le malade est guéri, parce que la Nature guérit de toute manière.
Les conséquences négatives du confinement
Les conséquences négatives de ce confinement sont, en revanche, parfaitement évidentes : depuis plus d’une semaine, la plus grande partie de l’activité économique est à l’arrêt et ceci va se prolonger, selon toute vraisemblance, pendant plusieurs semaines encore, le temps que la comète reparte, pardon, que l’épidémie s’estompe. Bien entendu, ceci sera la cause de faillite pour d’innombrables entreprises, de suicides, de dépressions, etc. On pourra ici paraphraser Winston Churchill « Never was so much owed by so many to so few » (20 août 1940), insistant sur le rôle de la Royal Air Force dans la Bataille d’Angleterre. A l’inverse, chez nous, jamais, dans l’histoire du pays, un si grand nombre de gens n’auront dû leur malheur aux décisions funestes prises par un aussi petit nombre.
En résumé :
L’hypothèse A), actuellement mise en œuvre par nos dirigeants, ne repose sur aucune base scientifique ; elle conduit le pays à la ruine, sans qu’on ait l’assurance que l’épidémie cessera plus vite qu’elle ne l’aurait fait naturellement.
L’hypothèse B), on ne fait rien, aurait conduit à une épidémie selon toute vraisemblance semblable aux épidémies précédentes : il y aurait eu quelques milliers ou dizaines de milliers de morts selon la durée (rappel : par mois, il y a 45 000 décès naturels en France) et l’économie aurait continué son travail normal.
Le solutionnisme politique en question
En entendant ceci, le Citoyen Modèle se dresse avec indignation : Comment ! vous nous annoncez 10.000 morts et vous voudriez que le Gouvernement ne fasse rien ! C’est scandaleux, c’est inadmissible ! Vous êtes un criminel. On devrait vous poursuivre pour crime contre l’humanité, vous reléguer, vous confiner, vous dégrader !
Moi, Citoyen Modèle, je me nourris de bio, je roule en voiture électrique, j’économise l’énergie, je lis les chroniques de Jancovici et je vote écolo. Je défends la planète. J’ai des parents à chérir, des enfants à élever. Je suis majoritaire et donc j’ai raison. J’exige que le Gouvernement fasse quelque chose pour me protéger, peu m’importe que les entreprises ferment : de toute façon, elles polluent. Je ne veux pas être dans les 10 000 !
Mais ce n’est pas ainsi que les choses se passent, délicieux Citoyen Modèle. Ta survie, le succès de ton confinement, tout ceci dépend des lois de la Nature, que le mathématicien seul a vocation à transcrire et je l’ai fait plus haut, en « mêlant mon ironie à ton insanité ».
Bernard BEAUZAMY
PDG de la Société de calcul mathématique
Bien vu! Bravo, c’est cela la logique : imparable. Mais cela doit être inconnu de nos dirigeants, mis en place dans un autre but…
Le Monsieur qui fait péter sa science pour parler avec une confondante légèreté d’une question qui touche la vie de milliers de personnes. Et vous avez la bêtise d’applaudir à cet amas de conneries.
C’est quand qu’on tue tous les cons?
Et tu en fais manifestement partie, vu d’ici en Avril 2022 !
La suède à décidé de laisser ses citoyens décider eux-même et ont conclus à la même chose. Nous verrons bien au final qui s’en sort le mieux…
Et Il en pense quoi le camarade Martinez , généralissime de la force de proposition sociale !
La prolongation annoncée du confinement général jusqu’au 15 avril (au lieu du 31 mars) est un coup terrible pour nos entreprises et pour tous les forces actives de ce pays.
En Italie du nord, où le confinement est observé depuis 4 semaines , celui-ci ne donne pas du tout, les résultats escomptés.
Donc le confinement général d’une population, ça ne marche pas ! ! !
Le confinement est la méthode des pays du tiers-monde.
L’approche de la Corée (ou un mix de celle de la Corée et de Hong Kong) est infiniment préférable, aucun doute la-dessus.
Ceci étant posé, dire que le confinement ne sert à rien est totalement faux. C’est la dernière des méthodes à utiliser, la plus coûteuse, mais elle n’est pas inefficace.
La preuve : des régions, des municipalités ont utilisé le confinement de la population durant l’épidémie de grippe espagnole, il y a un siècle ; ceci est bien documenté (cf sites de santé publique américains). La comparaison du nombre de victimes avec les zones n’ayant pas pratiqué le confinement est édifiante. Pour un mathématicien, cela ne devrait pas poser de problème de compréhension.
La Chine communiste a vaincu, ou plus précisément contenu le Covid-19, en appliquant un confinement strict : étudiez les courbes de l’épidémie à Wuhan d’une part, dans le reste de la Chine (confinée elle aussi), et constatez. C’est une méthode brutale, non souhaitable (la méthode coréenne étant de très loin préférable), mais dire que le confinement ne marche pas est inexact.
Par ailleurs, tenir le raisonnement consistant à dire que les morts du Covid-19 ne sont jamais que des gens mourant un peu prématurément : c’est une blague ? Et les gosses ou adultes atteints de différentes maladies infectieuses qui en meurent, juste des gens qui meurent prématurément ? Et les personnels soignants, dont la raison d’être est de soigner et de sauver les gens qui peuvent être sauvés, vous leur dites quoi : restez les bras croisés quand vous avez affaire à un malade du Covid-19 ? Ou : ne soignez que les gens de moins de 75 ans ?
Par ailleurs, l’auteur oublie ou ignore que la particularité du Covid-19 est que les malades gravement atteints souffrent d’une forme de pneumonie nécessitant une assistance respiratoire, disponible uniquement en hôpital. Ce qui veut dire que si on ne fait rien, on se retrouve vite comme en Italie (et dans l’est de la France désormais), avec des hôpitaux débordés, des gens laissés mourir dans les couloirs, donc une surmortalité.
Je ne suis certainement pas en train de dire, encore une fois, que le confinement serait un remède miracle. À notre époque, on devrait pouvoir s’en passer, à condition de prendre le problème très tôt, de dépister massivement, d’encourager le port du masque, d’éviter les contacts inutiles avec autrui, de pouvoir utiliser la chloroquine en amont chez les malades. Votre propos est simpliste, inexact et même cynique.
Cela dit, compte tenu de nos connaissances actuelles de la maladie, un confinement réservé aux seules personnes vulnérables aurait sans doute suffi à juguler l’épidémie, et surtout à éviter la submersion des services de réanimation des hôpitaux (et à permettre aux soignants de travailler dans des conditions correctes), donc à limiter les pertes humaines, ainsi qu’à limiter fortement les pertes économiques. Cela, en accélérant en parallèle la fabrication de tests de dépistage et de masques, pour emprunter aussi rapidement que possible la voie coréenne.
Mais « ne rien faire » aurait été très problématique, c’est évident . À la fois pour les malades vulnérables (ce que vous appelez des considérations morales… tant que ça ne vous touche pas personnellement), pour les personnels soignants et même l’économie, puisque cela aurait engendré pas mal de malades dans le pays, donc d’arrêts de travail.
Si les gouvernements depuis + de 30 ans avaient; comme doit le faire tout chef de famille, prévu, anticipé, compris ce qu’est un soignant: un alter égo, une personne en responsabilité d’un vivant, avec ses soucis personnels, sa conscience, et qui passe la majorité de son temps à se pencher cet alter égo. Nous avons opéré des patients autrement plus contagieux… Personne n’est dcd dans les blocs.
Si nous sommes en confinement c’est bien le m’enfoutisme de tous les GVTs droite et gauche depuis Mitterrand l’amateurisme et l’incompétence de notre nain inconséquent, qui gère à côté de la plaque dans toutes ses décisions. Lui aussi; comme certains qui serait trop long de nommer ici, projette à travers l’angle obtus de son inexpérience, la façon d’envisager les réformes à court terme sans réfléchir à tous les paramètres qui nous précipitent dans l’angoisse c’est à dire qu’il aggrave systématiquement ce qu’il touche, sans repères et à courte vue.
En ce qui concerne notre sujet: incompétence de terrain- autant des Ministres que des nulliputiens parlementaires. Ainsi: manque de matériels de base (jusqu’à affirmer que les masques sont inutiles!!!)
Pourtant Mr le Pr RAOULT dans sa grande modestie, avait communiqué en 2006, qu’il y aurait forcément une pandémie un jour mais on ne sait où, ni quand. Mais c’est ainsi sur notre planète pour toutes les catastrophes.
Il faut donc être prêt au pire en savourant le meilleur dans les périodes de paix et de tranquillité dans l’espace qu’il nous est donné de vivre. Cette impréparation politique reste à leur débit et on ne leur donnera pas quitus pour de multiples fautes gravissimes qui nous précipitent dans un abîme d’insécurité et sans ressource puisqu’il prévoit unedette colossale payée par les mêmes.
La seule parole modérée de sa part est qu’il a exprimé des re-localisations… WAIT AND SEE
Ioannidis, janvier 2021 le confinement n’a pas d’effet sur la pandémie. https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/eci.13484