Pour l’instant, l’effondrement économique est invisible en France. Et comme les Français adorent prendre leurs rêves pour des réalités, ils ne manquent pas d’esprits complaisants pour les nourrir dans cette illusion que l’impunité pourrait durer éternellement, un peu comme les nuages de Tchernobyl étaient supposés s’arrêter à nos frontières et intoxiquer toute la planète sauf nous. Je ne compte plus, dans les commentaires que je recueille sur les réseaux sociaux, des appels à une indifférence assumée vis-à-vis de la crise économique qui arrive, vis-à-vis du “dieu argent” et des “valeurs libérales” qui nous gouvernent. Ces appels naïfs sont directement inspirés et confortés par des esprits dont on ne sait s’ils sont dominés par l’incompétence ou par la démagogie. J’y classerai volontiers l’historien Olivier Faure (pas le responsable socialiste, c’est un homonyme), qui a produit une tribune déconcertante dans le Figaro niant l’existence d’une crise majeure, ou encore l’économiste Ginder.
Tous ces gens éduqués sont coupables de faire croire aux Français qui n’ont pas eu accès à la même éducation qu’eux que l’État peut indéfiniment se substituer aux entreprises pour payer les salaires (comme il le fait avec plus de 11 millions de chômeurs partiels) et qu’il suffit de faire payer les riches pour régler les problèmes. Imaginer qu’une perte subite de 10% du PIB, c’est-à-dire pas loin de 250 milliards €, et qu’une augmentation fulgurante de la dépense publique (probablement 200 milliards €) peuvent être gérées sans impact brutal sur la vie de chaque Français relève du mensonge le plus éhonté.
Le monde d’après sera celui de la misère
Il n’a échappé à personne que le débat sur “le monde d’après” avait commencé, et que plein de beaux esprits, là encore, nous expliquent qu’il faudra sortir du capitalisme dès le déconfinement fini, pour opter en faveur d’un monde de bisounours où nous nous aimerons tous. Jésus l’avait proposé avant eux, avec un succès relatif, de même que Pol Pot, Enver Hoxha et Kim Il Sung, ces trois derniers avec des massacres ou des exodes bien plus rapides que ceux des guerres de religion.
Le débat sur le monde d’après part du principe que les mois qui viennent nous permettront de choisir à la carte, comme dans un restaurant de luxe, les plats que nous voulons manger, étant entendu que nous sommes bien décidés à faire porter l’addition au MEDEF et à tous ces accapareurs de biens du peuple qui int les poches bien pleines d’un argent qu’ils n’ont pas gagné et qu’ils ne méritent pas.
Le mensonge qui est vendu aux Français est parfaitement développé par les tribuns de la France Insoumise : les salariés pourront choisir s’ils ont envie de travailler ou pas, et dans quelle proportion. Dans tous les cas, leur salaire et leur sécurité sociale sont garantis par une ponction sans limite sur ces salauds de riches.
La réalité est évidemment tout autre. D’une part, la fin du chômage partiel provoquera des licenciements massifs. La chute de la consommation qui s’ensuivra conduira à la mort par asphyxie (déjà bien entamée) de plusieurs centaines de milliers d’entreprises. C’est le scénario en “L” que nous évoquons régulièrement depuis le 13 mars, et que la Fed a validé à demi-mots (savamment éludés par la presse française) mercredi dernier. D’autre part, l’État devra massivement confisquer l’épargne pour financer ses nouvelles dettes.
Bref, la richesse va faire un grand bond en arrière dans ce pays, et la misère un grand bond en avant.
Insupportable charge de la dette publique
Cet effondrement social n’est pas encore arrivé et, déjà, de toutes parts, les voix s’élèvent pour réclamer des taxes (pour les riches bien sûr) destinées à préserver le niveau de vie de la majorité. Tous ces amis de l’impôt proposent évidemment de se servir des nouvelles recettes fiscales pour renforcer le service public dont les Français ont tant besoin selon eux, alors même que la pandémie a montré que notre État obèse était très handicapé par ses couches de graisse bureaucratique.
La suite de cette stratégie est bien connue. Elle a été expérimentée en Grèce à partir des années 2000, lorsque le pays s’est endetté à tour de bras pour organiser les Jeux Olympiques de 2004, et n’a plus pu, par la suite, se passer des interventions de l’État. Progressivement, la charge de la dette asphyxie l’économie réelle, jusqu’à mettre le pays au bord de la banqueroute, faute de pouvoir encore trouver des contribuables pour payer des impôts confiscatoires. Les investisseurs fuient alors la dette souveraine, et l’État doit emprunter à des taux toujours plus élevés pour les attirer, ce qui rend le déficit encore moins supportable.
L’appel à la dépense publique pour régler la crise, en France, produira les mêmes effets : notre capacité à rembourser deviendra douteuse, et nous devrons promettre une rémunération toujours plus élevée à nos créanciers si nous voulons continuer à emprunter. Progressivement, nous ne vivrons plus que pour rembourser les créanciers. Cette situation nous mettra en position de devoir opérer un choix binaire : soit récupérer la planche à billets et imprimer du cash à tire-larigot pour continuer à faire fonctionner l’économie (c’est la solution Maduro). Soit sabrer dans les dépenses publiques pour réduire la dépense à la dette et rétablir la valeur de la monnaie (c’est la solution Thatcher).
Je suis convaincu que ce choix se posera en ces termes d’ici à la fin 2020.
La France et l’inévitable tentation Maduro
Je ne prends pas beaucoup de risques en affirmant que, dans quelques mois, la petite musique du papa État qui peut tout, déjà passée en boucle par l’intelligentsia française, aura suffisamment résonné dans toutes les têtes pour que tout appel à la modération des dépenses publiques ne devienne inaudible. Il suffit de lire les propos de François Baroin dans le Figaro du 30 avril 2020 pour comprendre que la droite française, qui n’a déjà pas beaucoup d’idées en temps de paix, et en a encore moins en temps de guerre, sera la première à réclamer une solution à la Maduro.
Et allez hop ! on relance l’investissement public, on renonce à la libre concurrence pour créer un marché captif, et on réglemente tout ça au nom de la solidarité et du bien public. Le Vénézuela n’a pas commencé autrement. Et l’on peut faire confiance aux élites françaises (qui expliquaient doctement, pédantesquement il y a un mois, que les masques ne permettaient pas de se protéger du coronavirus) pour ratiociner pendant des pages entières du Figaro et des Échos sur la différence entre leur solution et celle de Maduro. Pendant ce temps, Bernard Arnault et la famille Dassault auront prudemment mis leurs avoirs à l’étranger pour éviter l’impôt révolutionnaire que leurs journaux justifieront par pure connivence avec l’État.
Combien de temps durera le madurisme à la française ?
De notre point de vue, la question n’est donc pas de savoir s’il y aura ou non une expérience maduriste à la française, mais comment, en combien de temps, et en quel état nous en sortirons. Car, en France, comme au Venezuela ou ailleurs, les mêmes causes produiront les mêmes effets. Bien entendu, nous ne manquerons ni d’un Mélenchon, ni d’un Corbière, ni d’une Autain pour nous expliquer que l’échec de cette politique économique suicidaire est due à un complot ourdi par les méchants riches de connivence avec Donald Trump et la CIA.
Mais on connaît par avance les vraies tares des choix portés par tous ces professionnels du mensonge politique. D’abord, l’augmentation colossale des dépenses publiques nourrit une immense bureaucratie improductive qui met le pays en coupe réglée et organise de façon parasitaire son maintien au pouvoir, au nom de l’intérêt général, du bien public, et d’autres bons mots qui font plaisir à entendre, mais qui sont autant de prétextes pour voler le contribuable sans défense. Ensuite, tout ce que le pays compte de force productive, de capacité à entreprendre et à innover, prend ses jambes à son coup et se réfugie là où l’herbe est plus verte (je veux bien ici donner quelques conseils à ceux qui réfléchissent déjà à cette solution). La France demeurera alors seule avec ses fonctionnaires hallucinés et ses syndicalistes toujours prompts à en réclamer plus sans contrepartie. Enfin, la planche à billets qui devra tourner pour remplacer les crédits que plus personne ne voudra nous accorder produira un choc inflationniste majeur, qui appauvrira la population et provoquera d’importants troubles sociaux.
Face à ce désordre, que nous avons déjà connu dans les années 1793 et 1794, le pays tout entier appellera à une alternative politique. Historiquement, la France met un an à la demander, un an à la lancer, et trois ans à la stabiliser.
L’inévitable épisode thatchérien
Lorsque les Français seront allés au bout de leur rêve maduriste et qu’ils auront fait l’expérience concrète de la différence qui existe entre un billet de banque et un billet de Monopoly, ils reviendront aux certitudes de paysan qu’ils n’auraient jamais dû oublier. D’abord, ils prendront acte du trop grand nombre de bureaucrates improductifs qu’ils financent avec leurs impôts exorbitants. Ensuite, ils souhaiteront troquer la monnaie de singe que l’intervention massive de l’État aura créée, après le refus définitif de l’Allemagne d’endosser l’insoutenable endettement français, et donc après l’abandon de l’euro, contre une monnaie stable et dotée d’un minimum de crédibilité internationale.
Ils entreprendront alors une politique sévère de réduction des dépenses publiques dont on connaît déjà les grands traits : suppression de la garantie de l’emploi dans la haute fonction publique, remplacement de la sécurité sociale par un revenu universel, privatisation des hôpitaux non-universitaires.
Bien évidemment, ces mesures inévitables sont aujourd’hui urticantes et inaudibles. Mais il suffit d’attendre pour qu’elles s’imposent d’elles-mêmes. La particularité de nos élites consiste en effet à être incapables, convaincues qu’elles sont de leur propre infaillibilité, de s’adapter à la réalité. On peut donc faire confiance aux Macron, Baroin, Bayrou, Cazenave et compagnies pour nous mener droit dans le mur en dénonçant les fake news et les complotistes qui annoncent la catastrophe.
Nous en serons quitte pour quelques centaines de milliards € partis en fumée entretemps.
Superbe analyse ! Il y a juste un chainon qui manque à mon avis : avant que les taux d’intérêts ne deviennent insoutenables, le gouvernement aura encore la “solution” d’opérer un prélèvement confiscatoire sur l’épargne financière des Français, même peut-être aussi sur l’immobilier (avec par exemple une taxe foncière, déjà très élevée en France, qui doublerait, triplerait, quadruplerait…). D’ailleurs vous avez déjà décrit cette possibilité de confiscation de l’épargne dans plusieurs autres articles. Après, si ça ne se fait pas ou si ça ne marche pas, le reste de votre raisonnement pourra se dérouler.
” Ensuite, tout ce que le pays compte de force productive, de capacité à entreprendre et à innover, prend ses jambes à son coup et se réfugie là où l’herbe est plus verte (je veux bien ici donner quelques conseils à ceux qui réfléchissent déjà à cette solution)”
Svp quelles sont vos disponibilités afin que nous puissions écouter vos quelques conseils? En effet c’est une option qui pourrait m’intéresser fortement.
Bien cordialement,
RV lundi 17h pour un papier, et plus si affinités
EV en super forme. Très grande lucidité qui coche toutes les cases des virus collectivistes qui infectent la France depuis 50 ans, et la conduisent tout droit vers un scénario grec, défaut de confiance, taux à 10% et ruine générale. Si le Thatcher model n’est pas adopté
Je vous trouve très (trop ?) optimiste. Une fois que les bureaucrates ont pris le contrôle d’une société, il est très difficile de s’en débarrasser. Ils ont créé des clientèles, les gens ont pris l’habitude d’être infantilisés.
Assez d’accord avec vous Franck Boizard. Je trouve le scénario de M. Verhaeghe très bien argumenté et construit mais je dirais qu’on ira plutôt vers une argentinisation : ce pays était je crois le 7ème plus riche du monde jusqu’au début des années 30 et a glissé en 2/3 décennies d’hyper socialisme, de démagogie, d’assistanat, de débilité… vers un pays de plus en plus pauvre, de plus en plus assisté, d’où les périodes d’hyperinflation, faillites des années 80 et 2001 et actuellement de nouveau la banqueroute (avant même le virus envoyé par Ci-Jing-Ping).
Je pense donc que la France (qui n’a pas équilibré un budget depuis 44 ans) tend vers l’Argentine et qu’une fois qu’on y sera, ça continuera, longtemps (phase en L de la croissance). Le Vénézuela est un extrême absolu qu’on n’atteindra pas (pie pays n’a pas du tout la profondeur historique de la France qui part de très haut, pas la même richesse intellectuelle et scientifique qui s’était construite sur plusieurs siècles), mais la situation de l’Argentine est déjà dramatique et la pauvreté assez extrême. Je vois bien la France y perdurer des décennies. Quand on voit l’évolution du PIB/habitant, on constate qu’il baisse alors que les journaleux comparent toujours avec l’Allemagne et l’Italie dont les populations baissent ont sont stables alors que celle de la France continue à augmenter de 0,5/0,7%/an sous l’effet de l’immigration invasion (400.000 entrées par an depuis la présidence de Macronovirus, 300.000/an sous Hollandouille).
Cher Monsieur Verhaeghe,
Merci de votre excellent papier, très pertinent et convaincant.
Je me permets d’apporter deux bémols:
1/ Le revenu universel est, en fait, une invention diabolique de socialistes, qui part d’une prémisse , à mon sens erronée: que chacun, du fait qu’il est né, dispose d’une créance sur les autres membres de la société. C’est une machine infernale conduisant à la paresse, à la fraude, puis à terme, à la ruine de la société. Tout revenu, sauf naturellement pour pour ceux qui sont dans l’incapacité de travailler, doit provenir de son travail ou de son capital. Le revenu universel, quelque soit l’emballage astucieux que vous imaginerez, sera un échec, le dernier clou dans le cercueil de la France, perclus d’assistanat.
2/ Comme vous, je pense que l’enchaînement de politiques à la Maduro, puis à la Thatcher est possible, voire logique et rationnel. Néanmoins, vous pouvez constater, comme votre serviteur, que Maduro s’accroche au pouvoir de manière inattendue, voire invraisemblable, eu égard à la situation économique dramatique du Venezuela.
Et encore merci pour vos analyses roboratives.
Bonjour Monsieur Verhaeghe,
Merci pour votre analyse qui est très juste et qui montre le chemin funeste vers lequel nous nous dirigeons.
Et merci également pour tous vos articles qui permettent de mieux comprendre le contexte et la situation dans laquelle nous sommes (même si celle ci est dure à intérioriser), continuez dans ce sens.
J’ai malheureusement l’impression que des décennies de “social ” en tout genre (subventions, allocations …) ont nourri l’illusion pour une grande partie de nos concitoyens que l’argent peut tomber du ciel ou pousser sur les arbres.
Et qu’entre Tatcher et Maduro, beaucoup trop de gens se laisseraient “séduire” par Maduro (il est plus facile de vouloir se comporter en cigale plutôt qu’en fourmi même inconsciemment).
Il est sûr à 100 % qu’une grande partie de notre épargne sera ponctionnée, les incertitudes sont plutôt dans quelles proportions , et quels seront les actifs les plus touchés.
Par contre, de la même manière que ce qui a été écrit dans un précédent commentaire, je me demande dans quelle mesure il sera possible de prendre ses jambes à son coup et se réfugier là où l’herbe est plus verte (même si ce n’est ni dans mes intentions ni dans mes possibilités) ?
Les seuls qui pourront quitter le navire seront les ultra riches ou les très riches, et les leurs.
Superbe et inquiétant papier. Quand vous donnez rv lundi 17 h ça veut dire quoi ? Que vous allez faire un papier sur l’artetla manière de passer à
travers les gouttes ou bien que vous allez donner des conseils personnalisés ?
Superbe et inquiétant papier. Quand vous donnez rv lundi 17 h ça veut dire quoi ? Que vous allez faire un papier sur l’art et a manière de passer à
travers les gouttes ou bien que vous allez donner des conseils personnalisés ?
Ce billet date de 2013 mais je n’ai rien à y changer :
http://fboizard.blogspot.com/2013/03/italie-espagne-argentine-france-le.html
En effet Franck, j’avais déjà lu sur votre blog un autre article de votre part comparant l’évolution de la France à celle de l’Argentine. Quelle clairvoyance !
À vous lire on comprend que vous n’imaginez pas un instant qu’il puisse y avoir de la créativité sociale. Que des innovations économico-sociales puissent apparaître et être à l’origine de bifurcations : impossible, inimaginable.
Le TINA encré au plus profond, malgré la trajectoire funeste d’un point de vue environnemental sur laquelle le système actuel a placé notre avenir à moyen terme.
Qu’auriez vous pronostiqué quelques mois avant la création de la Sécurité Sociale ?
Ah ! je vais répondre à ce commentaire par un billet. Mais, pour éclairer la réponse, quand situez-vous la création de la sécurité sociale ?
Bonsoir,
Ma question portait sur les dispositifs établis à la sortie de la guerre en 1945 et confortés par la Constitution de 1946 ou tout au moins son préambule.
Bonjour
Une question d’un néophyte
La dette engendrée durant cette crise est contractée auprès de la BCE (on a fait tourner la planche à billets et on s’est auto prêté de l’argent ?) ou auprès d’autres pays? Car si toutes les grandes économies impactées ont édité des devises en même temps et dans les mêmes proportions (10, 15 ou 20 points du PIB…) cela laisse un système stable dans l’absolu, puisque l’équilibre relatif n’est pas rompu. Donc on devrait éviter une dévalorisation de la monnaie et l’inflation qui va avec non?
En bref la question est: est-on en train de se faire enfumer encore une fois par le système où est-on réellement en train de couler????
Car bizarrement les bourses sont plutôt stables et elles n’ont pas l’air inquiètent par rapport à la catastrophe économique annoncée.
Merci de votre éclairage
Excellente journée
La BCE conserve son interdiction de prêter directement aux États membres. Les dettes sont donc levées sur les marchés financiers. Ce que rachète la BCE, ce sont des contreparties apportées par les banques de l’UE en échange de prêts de refinancement.
Sétier, il faudrait apporter plusieurs nuances à vos propos : en particulier, tous les Etats n’ont pas décidé de s’endetter de 10 à 20 points de PIB donc les conséquences ne seront pas les même pour tous. De plus, les pays comme la Suède, l’Allemagne, les Pays-Bas,… et les Asiatiques (Corée du Sud, Japon, Taïwan, Singapour et même l’odieuse Chine) qui n’ont pas enfermé leur population bêtement comme la France, Espagne ou Italie verront moins de faillites d’entreprises, donc repartiront beaucoup mieux. Chez nous ça risque de partir en Maduro, donc c’est ça qui nous fera couler.
Papier très intéressant mais peu crédible à mon avis. Le problème c’est la sortie de l’€. Si elle se produit ça veut probablement dire une dévaluation de 20 % minimum et une désorganisation des flux économiques considérable. Et une situation juridique complexe (on rembourse les dettes en € ou en “Nouveaux Francs”?) qui bloquerait probablement l’accès aux marchés financiers. Suivi d’une crise économique majeure car notre économie est très intégrée à celle de l’Allemagne et satellites. Je doute qu’un homme politique prenne ce risque pour sa carrière.
Je pense beaucoup plus probable un déclin à l’italienne 0+ de croissance, 0- par tête et les jeunes quittant le pays. D’ailleurs c’est déjà commencé.
ça peut être une sortie involontaire de l’Euro : les Allemands, Néerlandais, Autrichiens, Finlandais,… quittent l’euro. Donc ils nous virent, ainsi que l’Italie, la Grèce, l’Espagne…
L’économie est la seule science crée par l’homme et qui ne tient par aucune règle, dogme ou autre pilier autour duquel on peut construire qqchose. Et contrairement à toutes les autres sciences, l’économie nous aliène nous en sommes son esclave.
Peut être est’il temps qu’elle aide l’humanité plutôt qu’elle pourrisse la vie a la très grande majorité de l’humanité. Aujourd’hui qui détient assez d’argent pour couvrir réellement toutes ces dettes? N’oublions pas pas que ce ne sont que des lignes informatiques….
Laisser les marchés financiers continuer à financer les dettes souveraines, c’est dans la conjoncture présente le plus
sûr moyen de ruiner les états les plus fragiles et leurs populations.
Ce mode de financement, dont les prémisses en France ne remontent qu’à une cinquantaine d’années n’est pas adapté
à la situation présente et donc il importe que soient modifiés les traités européens pour donner à la BCE le financement
des dettes souveraines.
Cette modification ne peut être obtenue que par l’accord unanime des états concernés, mais dans la mesure où les
dispositifs empêchent toute possibilité d’open bar, l’intervention de la banque centrale non sur les marchés secondaires
mais à l’échéance des prêts contractés, avec notamment l’exonération d’intérêts avec comme contrepartie le remboursement
obligatoire chaque année de par exemple 2 ou 3% du capital dû à la BCE, la fixation d’un montant maximum comme le montant
des dettes souveraines de chaque état au moment de la mise en route du dispositif, la limitation de la possibilité de
financement complémentaire sur les marchés est non seulement souhaitable mais indispensable pour traverser les conséquences
de la crise sanitaire sans endettement supplémentaire mais aussi pour permettre aux économies les plus fragiles de revenir
progressivement à des finances équilibrées.
Les problème actuels peuvent être aussi l’occasion en France de mettre l’accent sur le financement en fonds propres des entreprises
dont on sait -il suffit de lire n’importe quel journal d’annonce légale- à quel point ils sont trop réduits et sont la source de charges financières
et de risques de faillites en cascade en période de turbulence comme actuellement du fait de l’utilisation massive du crédit
fournisseurs. La mise en place d’un dispositif ambitieux pour augmenter de façon très importante les fonds propres des
entreprises pourrait permettre non seulement de rembourser les avances de charges, cotisations et impôts qui ont été
consenties mais encore et surtout de permettre aux entreprises de payer cash leurs fournisseurs et sous traitants.
Ces augmentations de capital pourraient être faites en permettant aux associés et actionnaires de sociétés de pouvoir
bénéficier de prêts à long terme remboursables par mensualités, éventuellement avec un différé d’amortissement de 2 ans
comme en matière immobilière à taux réduit (2 ou 3%), financements qui pourraient être accordés grâce à une utilisation
partielle du Livret A.
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Et si on commençait tout simplement par ne pas prélever d’IS sur les bénéfices réinvestis par les entreprises et non distribués en dividendes!!!
En France, il a existé il y a quelques dizaines d’années un taux réduit d’impôt sur les sociétés sur les bénéfices conservés dans
les entreprises mais je ne sais pas quelles raisons ont prévalu pour sa suppression.
Par ailleurs, beaucoup d’entreprises ne dégagent pas un montant de bénéfice très important, de sorte que le bénéfice tiré d’une
exonération serait pour beaucoup d’entre elles très limité et sans aucune mesure avec les fonds qu’ils auraient besoin de disposer
pour réellement pouvoir régler cash leurs achats.
Il y a aussi une limite on ne va pas pouvoir baisser en permanence les recettes de l’état sans s’inquiéter des conséquences tout
en risquant d’allouer des sommes à qui n’en aurait pas forcément besoin. Les entreprises d’ailleurs seront pour un certain nombre
en perte cette année, de sorte qu’elles pourront si elles le souhaitent demander l’imputation des pertes sur l’exercice précédent et
donc obtenir un remboursement d’impôt sur les sociétés.
Je vous trouve optimiste de voir la France adopter une politique thatcherienne.
Pas convaincu du tout du fait qu’il y aurait d’un coté des créanciers responsables et de l’autre des dépensiers irresponsables. C’est l’ensemble des économies qui est en train de s’effondrer, y compris ce que possèdent encore les créanciers éventuels. Qui peut encore croire qu’il existe des fonds, des biens financiers, ayant encore quelque valeur, étant donné tout ce qu’on imprime ?
L’ordo-libaralisme n’est-il pas la version économique du libéralisme classique, comme Maurice Allais le suggérait quand il écrivait : “Pour l’essentiel le libéralisme ne se réduit pas à une doctrine économique. C’est fondamentalement une doctrine politique dont l’essence est de définir les conditions sous lesquelles les hommes peuvent vivre ensemble. L’organisation économique n’en constitue qu’un chapitre et elle a pour objet de préciser le système institutionnel dans lequel prennent place toutes les actions économiques dans le cadre d’une économie de marchés. En fait, le fonctionnement de l’économie de marchés est inséparable de son cadre institutionnel.”
Ce qui prime, me semble-t-il, ce n’est pas tant choisir une route (vers le libéralisme) que de supprimer les obstacles qui la bloquent. Le principal obstacle est la masse de la fonction publique, et sa force malsaine. Il n’y aura de résultat sans la suppression du statut, et cette suppression sans un véritable coup de force. La question est : comment y arriver ?