Un candidat à l'élection présidentielle peut-il déclarer : "Mes convictions évoluent avec celles de la société"? C'est ce qu'a fait Valérie Pécresse le 31 janvier 2022 en répondant à une question sur le "mariage pour tous". Mais la question ne concerne pas seulement les enjeux sociétaux. Elle vaut pour la politique, l'économie, la culture etc....Et puis est-ce la chose à dire pour une candidate dont ses électeurs potentiels se demandent si elle a des convictions?
Interrogée sur les question sociétales, lundi 31 janvier dans l’émission Mission convaincre sur LCI, Valérie Pécresse s’est vu demander dans quelle mesure elle aurait été opportuniste concernant le “mariage pour tous”. Elle avait participé à la Manif pour tous et elle semble aujourd’hui le regretter. Poussée dans ses retranchements, la présidente de la Région Ile-de-France, candidate à l’élection présidentielle, a répondu:
“Je suis humaine aussi, je rencontre des gens et cela me fait évoluer. Ceux qui n’évoluent jamais ont de la chance qu’elles n’évoluent pas, moi ce n’est pas mon cas, mes convictions évoluent avec celles de la société”.
La législation doit s’adapter aux moeurs, disait déjà Valéry Giscard d’Estaing, mais cela c’était en 1975, il y a presque un demi-siècle. La petite Valérie avait à peine huit ans. Et Emmanuel Macron n’était pas né. A l’époque cela paraissait moderne. Puis avec les années, les Français se sont rendus compte, que la question ce n’était pas seulement l’évolution des mœurs et de la société. C’était celle de l’action politique en général. Il est bon, sur les mœurs ou en économie, ou concernant la société, qu’il y ait des modernisateurs et des conservateurs, des libéraux et des sociaux-démocrates, des nationistes et des mondialistes. Les problèmes surgissent lorsque ceux qui aspirent à être élus penchent dans une seule direction – en expliquant qu’ils se rangent à l’avis majoritaire alors qu’il s’agit en réalité de ce qu’ils entendent le plus parmi les riches et les puissants qu’il fréquentent et de ce que sondent les instituts après un matraquage médiatique sur tel ou tel sujet.
Valérie Pécresse veut être élue à droite, pourquoi parle-t-elle comme une femme de gauche? Etre de droite, c’est penser qu’il y a des invariants qu’il vaut la peine de défendre en les adaptant aux transformations de la société. Etre de gauche, c’est courir après la dernière transformation en expliquant que c’est la “fin de l’histoire”.
Quand Valérie Pécresse renforce l'opinion de ceux qui pensent qu'elle ne sait pas ce qu'elle peut incarner
Evidemment, l’élection présidentielle est un peu plus complexe que le schéma d’un affrontement droite/gauche. Il y a dans nos institutions l’idée que le chef de l’Etat doit rassembler. Charles de Gaulle incarnait un large rassemblement. Georges Pompidou était un conservateur qui attirait aussi la France radicale issue des Troisième et Quatrième Républiques. François Mitterrand commença par réunir la gauche puis s’installa solidement au centre. On disait de Jacques Chirac qu’il était un homme de gauche qui savait se faire élire à droite. Nicolas Sarkozy sut parler un temps aux électeurs du Rassemblement National. Le plus audacieux fut, Emmanuel Macron, durant la campagne de 2017, capable de faire de sa volonté de rassembler à droite et à gauche un système, le “en même temps”.
Cependant, ce qu’aiment les Français, c’est, dans tous les cas, sentir une personnalité. Ils veulent un candidat qui ait de l’épaisseur. C’est la personnalité d’Emmanuel Macron qu’ils vont rejeter ou reconduire à l’Elysée. Malgré le flou de ses convictions, Jacques Chirac avait réussi à se créer une image de “bon copain”, avec qui on irait volontiers boire un coup. Ancien homme de droite, passé à gauche puis revenu au centre en quarante ans de carrière politique, François Mitterrand avait su insuffler l’idée qu’il était resté lui-même, personnage secret mais qui voyait loin et aimait la France.
Dans la palette actuelle des candidats, les Français ont le sentiment de saisir la personnalité de Marine Le Pen; Eric Zemmour clive mais nul ne doute qu’il incarne la droite; à gauche, on connaît Jean-Luc Mélenchon comme un “affreux jojo”, Anne Hidalgo comme une bourgeoise arrogante, Yannick Jadot comme un écologiste à la française, insaisissable et falot. Et il se peut que l’on trouve Fabien Roussel de plus en plus sympathique.
Mais Valérie Pécresse, qu’incarne-t-elle, quelle personnalité a-t-elle? Personne ne le sait. La perception générale est – à tort ou à raison, qu’elle n’est jamais elle-même. Et sa déclaration selon laquelle elle évolue comme la société ne va pas l’aider. Surtout quand elle continue, toujours lors de l’émission “Convaincre” sur LCI, en parlant dans une langue, mélange de communicante et de technocrate, à propos de la PMA : ” [J’exigerai] que l’on donne accès aux origines à l’enfant issu de la PMA, (…) parce que je pense que ces enfants ont un homme qui leur a donné leur patrimoine génétique”. Et encore: “J’ai beaucoup travaillé avec des enfants issus de l’adoption et je sais que ce besoin d’origine peut apparaître et on doit le satisfaire”,
Comme déclaration “incarnée”, on peut mieux faire.
Pécheresse est une Young Global Laquais. Une fois que l’on sait cela, il ne reste plus qu’à tourner la page et oublier son existence.
Pecresse est une bonne paysanne qui n’a pas de conviction devant les cultures qui poussent : agir juste en fonction des intempéries.
La société évoluée pense que Pécresse est une grosse M….
Il serait bien qu’elle en soit convaincue
Élue, Pecresse sera bien pire que l’actuel guignol de l’Elysee.
Je le crains aussi !
Pecresse est juste une opportuniste placée là par le système pour tenter de nous donner l illusion d’un renouvellement….Micron, la jeunesse, Pecresse, une femme.
Elle est débile, mais ce n’est pas plus mal. Bonne volontaire de gauche, à l’image de ce pays de vieux cons giscardiens.
Monsieur Husson, vous avez raison et « en même temps », si je puis me permettre, vous vous aveuglez un peu. Volontairement ou pas, je ne sais. Parce qu’elle est peu ou prou originaire des mêmes classes sociales que les vôtres dans l’Ouest parisien bourgeois. Vous parlez le même français parfait et châtié de ces contrées, possédez la même culture « de classe » qui vous a emmené vers les plus hauts sommets universitaires – Bourdieu et sa Reproduction des Élites. Pourtant, il n’y a rien à critiquer dans cette ascension sociale individuelle méritée par le labeur quotidien incessant depuis des dizaines d’années. Je connais. Mais il est toujours difficile de regarder avec honnêteté la classe sociale dont on est issu. J’en connais les affres. Même Juan Banco est malhonnête à ce sujet, 1000 fois plus que vous par ailleurs… Chez lui le prisme idéologique dépasse l’entendement, même s’il lève d’authentiques lièvres.
Valérie Pécresse est en fait assez simple à définir. C’est une Rastignac féminine versaillaise arrivée, pour qui l’opinion majoritaire est celle du compte en banque. Partout où vous la voyez intervenir, ses décisions sont celles du porte-monnaie, de ses lobbies électoraux capitale-istiques.
Le terroir ? Néant. Diantre, la France pour elle se résume à son club de la Défense et des patrons du CAC ! Elle aime par ailleurs les musulmans de sa région parce que l’islam c’est le pétrole, l’Arabie Saoudite et le Qatar, principaux clients, fournisseurs et bailleurs de l’État et du CAC. Que mange-t-elle à table ? D’où vient sa nourriture ? De chez Michel Edouard AOC, bien entendu…
Je ne crache pas sur l’argent, évidemment ! Mais sur la prééminence de la grande finance nationale, européenne et mondiale dans la décision politique aujourd’hui. Même dans la musique, l’art a été délaissé au profit… du profit pur et des concentrations financières contemporaines. C’est dans tous les milieux économiques le même schéma. Quelle tristesse !
Un artiste est avant tout… « bankable » (ou rien), premier critère musicologique et cinématographique de notre époque. Passons sur l’Histoire de la Musique et ses génies… Mais l’art permet de comprendre la société. On peut voir facilement que Val est une piètre musicienne du rang, « qu’elle joue faux », bien qu’elle joue du piano (ou du pipeau) parce qu’à Versailles tous les enfants sont inscrits au Conservatoire de la ville à partir du CP. Malgré ce manque de talent manifeste, par arrivisme, elle pourra quand même devenir déléguée syndicale nationale des orchestres et des musiciens… Elle le peut, elle est à droite ce qu’Ana María est à gauche. Les dents rayent le parquet de la salle de concert… L’Histoire pourra donc dire plus tard qu’elle aura laissé sa trace dans le domaine artistique…
Mais pas certain du tout, euphémisme, qu’elle laisse la sienne dans le club des génies premiers de cordée qui ont vaincu l’Everest ! Il faut de tout pour faire un monde, des besogneux et des génies, qui sont souvent trop besogneux à leur tour au point d’en perdre la santé, et la vie… La vie est imparfaite.
Ferait-elle une mauvaise Présidente ? Nul ne sait.
Inconsistante, dénuée de principes supérieurs pour orienter ses choix et ses faire-s, d’une intellectualité moins que médiocre, elle ne peut être que la “girouette” de service…mais justement au service de quoi ?
Comme Rastignac, elle a du chien. Elle dispose d’une belle équipe multi disciplinaire, expérimentée et méritante constituée de Michel Barnier, Xavier Bertrand, Eric Ciotti, Philippe Juvin. Elle n’est pas seule, même si le spectacle de guignol de l’élection présidentielle ne met en scène que le candidat seul face du peuple.
En effet, une belle équipe de vendus!
Pas étonnant que les droits fondamentaux et la Constitution n’aient pas d’importance pour elle.
Quand l’intérêt électoral prime, les convictions sont à géométrie variable.
Le peuple se lasse… et finira par se révolter.
Bonjour
Ce n’est pas la girouette qui tourne c’est le vent
C’est comme les algues, cette truffe molle changera de sens à chaque fois que le courant changera de direction, c’est le lot de tous ceux qui n’ont ni colonne vertébrale, ni convictions fortes, juste une ambition dévorante (surtout sur l’argent des autres…)