Ce n’est pas sans un certain cynisme – qu’on lui connait si bien – qu’Olivier Véran est venu justifier mercredi 2 février le recours aux cabinets de conseil dans la gestion de la crise sanitaire devant la Commission d’enquête sur l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques. Décidément, le ministre des Solidarités et de la santé à un agenda parlementaire bien chargé en ce moment, et il faut bien le lui reconnaitre, il devient expert dans l’art de la prestidigitation verbale. Le programme des questions change rarement cependant, et peut se résumer ainsi : pourquoi vous faites n’importe quoi ?
McKinsey et le ministère de la santé
Le Ministre commence son intervention par donner le détail des commandes en prestation de conseil relevant de son ministère : 54 commandes entre mars 2020 et aujourd’hui, pour un montant global de 26,79 millions d’euros (à rapprocher du montant global 1,717 millions d’euros engagé en 2019 sur un périmètre équivalent).
La Sénatrice Eliane Assassi fait le point sur les missions du cabinet McKinsey :
- la mise en place d’une tour de contrôle stratégique auprès de santé publique France pour un montant de 605 000 €. A la demande du Ministre, le cabinet conduisait des revues d’anticipation et des « briefs quotidiens transverses » internes à santé public France deux fois par jour.
- un collaborateur était spécifiquement détaché et mis à la disposition de Santé Publique France « pour assurer la coordination opérationnelle de la distribution des vaccins ».
Cette personne a été facturée 170 000 €, comment son rôle s’articulait avec le marché précédemment cité ? Un fonctionnaire d’Etat n’aurait-il pas pu remplir cette mission de liaison à la place d’un conseiller privé ?
Véran répond que cette personne était un agent d’interface qui a été depuis remplacée par une ressource interne.
Le sénateur Jérôme Bascher souhaite lui savoir si McKinsey a effectué des missions probono récemment, et le Président Bazin ajoute que ce même cabinet a réalisé une étude probono pour le Premier Ministre afin de comparer les réactions de la population des autres pays face à la crise sanitaire.
Olivier Véran réplique avoir des flots de benchmark sur son bureau, mais aucune n’est probono.
Le consultant, inconnu au bataillon du contrat de travail
Les parlementaires vont tenter tout au long de l’entretien de définir qui est l’auteur de la décision publique lorsqu’un cabinet de conseil intervient en amont de cette décision. Dans la nomenclature actuelle des rapports entre les administrations et les conseils, cette réponse est impossible à trouver.
En effet, la rapporteur Eliane Assassi expose deux exemples concrets afin de comprendre les limites du rôle de chacun.
Le 23 août 2021, McKinsey fait un bilan des injections vaccinale et dresse une projection pour atteindre la cible des 50 millions de primovaccination. Le même jour se tenait un conseil de défense, ce modèle a-t-il été utilisé ?
« Quel a été le rôle de McKinsey dans l’établissement de ces projections vaccinales par exemple en septembre 2021 ? » : @ElianeAssassi révèle qu’un livrable de McKinsey a été transmis au Conseil de défense à l’Élysée pic.twitter.com/5KM7y8nLP4
— Public Sénat (@publicsenat) February 2, 2022
Le ministre a tout de même l’audace de répondre que ce document est interne au ministère, qu’il n’est pas estampillé McKinsey, qui n’a fait que contribuer et « venir en appui ».
Est-ce que ces missions relèvent de prestations de service, y-a-t-il une commande ?
Eliane Assassi donne un 2e exemple. La rédaction d’une note « sécurisant l’objectif 40 000 000 de vaccinés » – cette note à l’intention de la direction générale de la santé a été écrite par un consultant externe.
« On est le 08/07/21, 4 jours avant l’intervention du Président [extension du passe sanitaire]. McKinsey rédige un livrable intitulé « sécuriser l’objectif de 40 millions de vaccinés à fin août » » mentionne @ElianeAssassi
« Est-ce qu’il y a marqué McKinsey ? » réagit @OlivierVeran pic.twitter.com/xQ5KurUl8G— Public Sénat (@publicsenat) February 2, 2022
Olivier Veran ne voit absolument pas le problème. La personne est déléguée, c’est donc son rôle.
Le Sénateur Jérôme Bascher rappelle que dans la pratique de l’administration, une note est rédigée un agent de l’administration, pas par la personne détachée.
Les Sénateurs Stéphane Sautarel et Patrice Joly soulignent l’ambiguïté autour du terme de conseil. Est-ce de l’intérim opérationnel ? donc une mise à disposition. Le contrat de prestation de service dépend lui de la commande publique, tous ces différents régimes n’entrainent pas les mêmes conséquences au niveau des missions d’un cabinet externe.
L’appel du pied des conflits d’intérêts
Nous avons établi que la mission de travail des consultants en conseil n’était pas correctement définie, mais sur la question déontologique, la réponse apportée par le ministre de la santé n’est pas plus rassurante.
Ce personnel externe est incorporé aux équipes de l’administration d’état et ont accès à des données sensibles. Olivier Véran assure évidemment que des clauses de confidentialité sont insérées dans les contrats. Et pour la vérification des liens et conflits d’intérêts, comment l’opère-t-on ?
La loi régissant l’accord-cadre DITP n’oblige pas à aller vérifier les activités antérieures et les liens familiaux du personnel mis à disposition. Donc on ne vérifie pas …
Nous sommes en guerre
Olivier Véran s’insurge lorsque le Sénateur Arnaud Bazin insinue que les fonctions des conseillers de cabinets privé ne seraient pas bordées dans un marché clair « Vous sortez du cadre » ; il n’y a aucune ambiguïté dans les contrats passés avec les cabinets de conseil et nous parlons ici de situation exceptionnelle, notre pays est en guerre.
Oui McKinsey a eu physiquement accès à la cellule interministérielle de crise, mais pas par plaisir, la bibliothèque Simone Veil à l’intérieur des locaux du ministère a été transformée en open space avec des Dashboards et des lits de camps – parce que c’est la guerre.
Eliane Assassi termine l’audition en demandant si à l’occasion d’une autre crise, les cabinets privés seraient encore de la partie malgré l’expérience acquise aujourd’hui. Cette situation nécessite de faire appel à toutes les forces vives du pays, qu’elles viennent du privé ou du public (mais surtout du privé), donc oui.
S’agissant du recours spécifique au cabinet McKinsey, le ministère de la santé indique avoir fait appel une nouvelle fois à lui tout début 2022 afin de renforcer la campagne vaccinale à destination des enfants.
Grâce à son intervention, il rappelle que le portail SI-DEP et le passe sanitaire ont été mis en place en seulement 3 semaines. L’aide ponctuel du cabinet a permis également de monter 700 lits de réanimation de façon durable, de former 6000 infirmières de plus, de travailler à décloisonner certaines missions.
Franchement on se demande bien pourquoi on finance le service public hospitalier, merci McKinsey ! (les soignants apprécieront).
Voilà mon pronstic.
Vu le CV criminel du loustic et pourtant il est jeune,
15 jours avant le passage de témoin au 55 quoiqu’il se passe électoralement
puisqu’il ne pourra plus être Ministre avec un tel passif accumulé…
Taratatam…
le cinglé du 55 va le promouvoir à un poste de diplomate international OMS en Suisse, 15.000 balles par mois et immunité diplomatique à vie. Prenons les paris !
C’est comme ça que je vois les choses, il y a des précédents.
La condition du contrat, c’est silence radio ad vitam, comme pour Cahuz, sinon BIG TECH & PHARMA envoient les nettoyeurs… Honnêtement, avec tout ce fric et cette épée de Damoclès sur le cou, je les plains.
Je doute qu’il puisse passer le reste de son temps tranquille sans se retourner,il y aura certainement des personnes victimes comme Serge Klarsfeld qui auront des motifs pour agir .
« il n’y a aucune ambiguïté dans les contrats passés avec les cabinets de conseil et nous parlons ici de situation exceptionnelle, notre pays est en guerre. »
Quel bel argument depuis le début de l’épidémie et désormais à toutes les sauces.
Véran ne connaît plus la honte c’est son masque qui rougit !!!
Stratégie, définition des objectifs, plans opértionnels, exécution. Où est donc passée l’armée française dont la gestion de la « guerre » est la principale mission. Que viennent faire ces consultants de McKinsey sinon remplacer nos commandants et dicter une mission venant de l’alliance mondiale, l »étranger en somme.
Officier en retraite, ayant fait l’école de guerre, j’ai été consterné dès le début par les décisions prise par le gouvernement. Des spécialistes de gestion de crise il y en a beaucoup dans la fonction publique. Si on ne veut pas appeler de militaires, il y a des pompiers, des urgentistes, des préfets… Mais peut-être fallait-il justement éviter de faire appel à eux, ils n’auraient pas compris ou pas accepté certaines contraintes exogènes… tandis que Mac Kinsey n’a pas ces états d’âme…
Je donne un seul exemple. Nous avons un dicton « à la guerre on utilise toutes ses armes ». Dès lors pourquoi refuser les traitements précoces ? Pourquoi se priver de la compétence, la créativité, l’expérience de tous les médecins généralistes, dont beaucoup connaissaient des pistes issues de leur expérience de terrain ? Pourquoi bannir l’hydroxychloroquine alors que tous les coloniaux savent que les anti-paludéens sont sans risque pour autant qu’on respecte les doses ? Pas la peine d’aller plus loin, n’est-ce pas ?
Absolument. Et il est remarquable que le fait que McKinsey soit américain n’a jamais été abordé pendant cette audition.
« Le ministre a tout de même l’audace de répondre que ce document est interne au ministère, qu’il n’est pas estampillé McKinsey, qui n’a fait que contribuer et « venir en appui ». »
Toute commande publique, donc payée par « l’argent public » (qui n’existe pas, puisque c’est le résultat du vol à main armée du contribuable dans ce pays) est réputé devoir être transparente, ce qui veut normalement dire publicisée.
Il y en a marre que les comptes publics soient totalement opaques et même cachés, quand dans les autres pays, c’est plus que transparent – certains mettent à jour le site officiel recensant les dépenses publiques plusieurs fois par jour, leurs écritures sont précises au cent près et ils fournissent en sus des explications limpides (par qui, pour quoi, pourquoi, comment) – tout ça doit changer et le plus vite sera le mieux. Maintenant « on comprend », vu que certains sinistères sont totalement incapables de connaître leurs propres dépenses… (et que Bercy, quand elle daigne répondre au questionnement d’un sinistre, lui communique des données sur papier non-photocopiable).
« Est-ce que ces missions relèvent de prestations de service, y-a-t-il une commande ? »
Et surtout, y-a-t-il eu passation de marché public au préalable ?
Le problème que la France est une mafia et une République bananière depuis des dizaines d’années… Vous imaginez les rétro commissions étalées au grand jour lors des contrats d’armement, par exemple ? Et les milliards d’avantages en nature des gouvernements.
Je vais vous affranchir de l’origine de ce mal, que vous devez connaître… Au XVIè siècle comme vous le savez, le schisme de l’église accouche des mêmes causes et des mêmes conséquences qu’aujourd’hui. L’église vaticane par ses indulgences était corrompue jusqu’à l’os, passons les détails. Puis l’Édit de Nantes et sa Révocation un siècle pus tard. Les Protestants sont tout d’abord vilipendés, assassinés et pourchassés, puis clandestinés et en fuite massive vers nos pays voisins limitrophes, d’où l’origine du Protestantisme fondateur de richesse des Allemagne, Angleterre, Hollande, Danemark, Scandinavie, etc. Ces pays ont alors gardé à travers ces derniers siècles, comme colonne vertébrale et morale publique, une éthique des affaires privées et publiques hallucinante. Aujourd’hui, ces mêmes pays ont des comptes publics, comme vous le dites, complètement transparent et « publics », c’est à dire portés à la connaissance de tous.
Vous rêvez de cela en France ? Alors que notre pays a plutôt un modèle politique dominant de type latin, impérial, puis jacobin. Les Protestants n’ont jamais envahis des pays étrangers, chez eux, la norme sociale est une pratique de réseau et de respect mutuel, même si on reprochera au Protestantisme un gout pour le secret qui aboutit logiquement à la Franc-maçonnerie, son esprit sectaire et manipulateur.
Rien n’est parfait !
Le schisme protestantisme / catholicisme continue de perdurer à notre époque. Il est le fondement principal de nos désaccords de pays à pays : traités, accords, contrats, relations humaines… Et il n’y a aucune honte à constater que les pays les pus corrompus d’Europe sont les pays catholiques. C’est un fait. « En même temps » l’humour, la galéjade, l’insoumission et la gloriole chez les protestants, vous repasserez ! Ils sont très, très, très, très obéissants, très normatifs. Le nazisme n’aurait pu naitre en France, il est consubstantiel de la pensée allemande rigoureuse, qui est elle même fille du Protestantisme. J’ai une sainte horreur de la corruption, mais cet état d’esprit « nordique » nous plait pendant les vacances. Mais à l’année, c’est la déprime totale…
Les Allemands de plus sont héritiers du Droit Romain Justinien le plus pur et le plus rigoureux, qu’on retrouve dans structure de la langue.
Je sais tout ça, je me faisais plutôt l’avocat du diable, tout en sachant pertinemment que ça restera un rêve tant que le système n’aura pas été explosé, puis reconstruit du sol au plafond en réservant la place royale aux citoyens, avec RIC révocatoire, s’entend. 🙂
Les cabinets conseils mondialistes sont un élément de la subversion du politique par la sphère économico-financière. Autrement dit, au bout du processus, déjà bien avancé dans les faits même si ce n’est pas complètement révélé, c’est la fin de la démocratie.
Véran est totalement complice de projet, tout comme Macron. « c’est notre projeeettt)»
Ces contrats signés avec des cabinets de conseil, montrent que notre gouvernement n’accorde pas une grande légitimité aux hauts fonctionnaires de notre État.
Les contribuables aux impôts apprécieront la double peine… La rémunération de nos fonctionnaires et de Mc Kinsey…