La pandémie de COVID-19 a plongé le monde dans une atmosphère de peur potentiellement sans fin. Les États-Unis dressent une feuille de route post-COVID-19 pour mieux prévenir les futures épidémies. Lors de son premier discours sur l’état de l’Union, Joe Biden a oscillé entre la peur de l'avenir et l'idée qu’il est maintenant temps de revenir à la normale.
Lors d’un point de presse réunissant les hauts responsables de la santé de la Maison-Blanche, le mercredi 02 mars dernier, le Dr Anthony Fauci, principal conseiller médical de la Maison-Blanche a déclaré « Nous allons clairement dans la bonne direction et, avec toutes les informations dont nous disposons, je pense que nous sommes préparés à l’éventualité d’un nouveau variant, en ce qui concerne les vaccins, les rappels, les tests, et les antiviraux« .
En effet, pour tirer un trait sur la pandémie, la Maison-Blanche a dévoilé son plan COVID de 96 pages avec quatre objectifs principaux : se protéger contre le Covid-19 tout en mettant à la disposition du public un traitement efficace , se préparer à l’apparition d’éventuels variants, prévenir les fermetures d’entreprises et d’écoles, aider le reste du monde à avoir accès aux vaccins
Sur ce dernier point, depuis le début de la pandémie, les États-Unis ont déjà distribué 475 millions de doses de vaccin gratuites à 112 pays, mais encore loin de leur promesse de 1,2 milliard de doses. Pour Biden, la vaccination de la population mondiale est considérée comme essentielle pour prévenir un éventuel prochain variant. Pour rappel, lors du Sommet mondial de la santé » à Berlin, le directeur général de l’OMS a aussi fixé comme objectif de vacciner 70% de la population mondiale d’ici le milieu de 2022.
Les nouvelles directives reposent essentiellement sur l’accès aux « tests de traitement ». Dès ce mois de mars, ces derniers seront disponibles dans les pharmacies, les centres de santé communautaires et d’autres sites. Le but étant de permettre à la population de se faire facilement dépister et de prendre directement des antiviraux sur les lieux, sans frais en sus.
Selon Natalie Quillian, coordinatrice adjointe de la réponse au COVID-19 à la Maison-Blanche, la prise rapide des pilules antivirales permettra de traiter rapidement le malade.
En parallèle, l’administration Biden envisage également la possibilité de lever l’obligation de porter un masque dans les avions, les trains et les transports publics. La levée de cette restriction dépendra en grande partie de l’évolution de la pandémie.
Le plan a besoin du soutien du Congrès pour être financé
Toutefois, le plan nécessitera un soutien du Congrès pour être financé, notamment pour l’achat des traitements et à la production importante de tests. Le gouvernement estime qu’un financement plus important contribuerait à détecter les nouveaux variants en améliorant la collecte de données, le séquençage et les systèmes de surveillance des eaux usées.
Par ailleurs, les personnes immunodéprimées, les personnes handicapées , les personnes âgées demeureront prioritaires pour les traitements. La feuille de route veille à ce que les personnes les plus exposées à une maladie grave due au COVID-19 ne se sentent pas marginalisées lors de la reprise des activités normales.
Le plan prévoit également un soutien financier aux personnes ayant perdu un être proche du au covid-19. Ce plan national souhaite que le Congrès rétablisse les crédits d’impôt pour couvrir les congés de maladie et les congés familiaux payés pour que les personnes travaillant dans des petites et moyennes entreprises puissent rester chez eux si elles ont contracté le COVID-19 ou doivent s’occuper d’un proche atteint de COVID.
Même si le plan ne mentionne pas de montant spécifique en dollars, des sources proches du dossier auraient déclaré le mois dernier que l’administration Biden chercherait 30 milliards de dollars au Congrès.
Par ailleurs, en présentant son plan dans son discours sur l’état de l’Union, le président Biden s’est voulu confiant ,en marchant sans masque dans l’allée centrale de la Chambre des représentants.
Dans son discours, il a déclaré « Nous allons continuer à combattre le virus comme nous le faisons pour d’autres maladies. Et parce que c’est un virus qui mute et se propage, nous resterons sur nos gardes. »
Pourtant, dans son discours de l’été dernier, le démocrate de 79 ans avait déclaré que les États-Unis étaient « plus près que jamais de déclarer leur indépendance à l’égard de ce virus mortel« . Cette fois, avec la présentation de cette feuille de route , l’administration Biden s’est montrée plus prudente.
A noter qu’aux États-Unis, selon les statistiques, plus de 959.000 personnes sont décédées du Covid depuis début 2020 avec un total de 79 231 072 cas détectés à ce jour.