L'OCDE a beaucoup tempéré l'optimisme des commentateurs hier en publiant ses perspectives économiques à court terme. Le moins que l'on puisse dire est que nous sommes loin de la reprise en V souhaitée ardemment par tous les gouvernements du monde, et par toute la presse mainstream qui cherche à se rassurer à tout prix sur un retour rapide à la normale. En dehors de la Chine, qui sort grande vainqueuse de cette crise mondiale qu'elle a largement provoquée, l'ensemble des pays du monde devrait mettre plusieurs années avant de retrouver l'activité économique de 2019... qui était déjà, rappelons-le, très mauvaise et en quasi-récession. Autrement dit, fin 2023, nous serons à peine au niveau d'activité d'une année en demi-teinte. Et dans ce cadre, la zone euro semble particulièrement engluée dans une morosité économique qui devrait susciter de nombreuses interrogations à venir sur le maintien en l'état de la zone monétaire.
Comme le montre le graphique ci-dessus, l’OCDE commence à mesurer l’ampleur des dégâts causés par la crise du COVID-19. En comparant les scénarios de croissance de 2020 à ceux de 2019, on comprend que l’ensemble des prévisions de croissance est en baisse de 4 points par rapport aux perspectives de l’an dernier. Pire, si le scénario “basique” pour l’ensemble de l’économie mondiale prévoit un retour à l’état de 2019 à la fin de 2021 (ce qui inclut la Chine, qui biaise la moyenne mondiale), un scénario pessimiste ne prévoit pas ce retour avant la fin de 2022.
La lecture du rapport global de l’OCDE réserve, au passage, des surprises bien plus désagréables :
L'économie mondiale rentrerait dans l'ordre début 2022
Cette projection moyenne prévoit une récession historique de 4,2 points en 2020, et un "recovery" en 2021. La croissance ralentirait en 2022, avec seulement 3,7% de progression du PIB mondial, soit moins qu'en 2021. On est loin du scénario de reprise rapide et fulgurante annoncé par de nombreux analystes.
La Chine est le seul pays à échapper à la récession
En 2020, la croissance chinoise resterait positive avec près de 2% de croissance. Le mouvement serait accéléré avec 8% de croissance en 2021, et 4,9% en 2022. Ce chiffre serait supérieur à la progression de l'Inde, et légèrement inférieur à la progression de l'Indonésie.
L'économie américaine connaîtrait un recovery rapide
Aux USA, la catastrophe serait limitée en 2020, avec une récession de seulement 3,7 points de PIB, quasiment rattrapés en 2021. La croissance de 2022 serait modérée mais réelle.
Catastrophe économique au Royaume-Uni
Après une récession de plus de 11% en 2020, le Royaume-Uni serait toujours à la traîne en 2022, avec une indice de PIB inférieur à celui de 2019 d'au moins 3 points.
La zone euro attendrait 2023 pour revenir à l'état de 2019
Dans le concert mondial, la zone euro fait figure de mauvais élève par rapport aux autres grandes zones économiques du monde. Avec 7,5% de récession en 2020, est beaucoup plus touchée que le Japon ou la Russie, et presque deux fois plus pénalisée que la moyenne mondiale. Elle ne regagnerait que 6,9 points de croissance d'ici à la fin de 2022. Avec 3,6 points de croissance en 2021, son économie sera à la traîne du reste du monde.
L'Allemagne tire son épingle du jeu
En 2020, la récession en Allemagne serait de 5,5%. L'Allemagne dépasserait l'indice de 2019 dès 2022, ce qui en ferait une nouvelle fois l'économie la plus prospère de la zone euro.
La France se rétablirait fin 2022
Selon le scénario moyen de l'OCDE, la France perdrait 9 points de PIB cette année, en regagnerait 6 en 2021 et dépasserait légèrement sa situation de 2019 fin 2022. Insistons sur le fait qu'il s'agit du scénario moyen, plus pessimiste que le scénario euphorique, mais plus optimiste que le scénario "bas".
L'Italie ne se rétablirait pas avant 2023
Pour l'Italie, la situation serait très négative. Après une récession de 9 points en 2020, comme la France, le pays connaîtrait une croissance de 4,3 points en 2021, et de 3,2 points en 2022. Autrement dit, le retour à l'état de 2019 n'interviendrait pas avant 2023.
Les déséquilibres à venir de la zone euro
Autrement dit, la zone euro risque de traverser une crise politique structurelle. D’une part, ses déséquilibres internes vont exacerber les rivalités entre l’Allemagne, les pays du Nord et le reste de la zone, Italie, Espagne et France en tête. D’autre part, sa performance économique globale pose la question de son intérêt économique. Le camp du Frexit devrait se renforcer.
L’UE a préféré détruire le tissu économique que gérer une épidémie en faisant confiance au privé, après avoir consciencieusement négligé les hôpitaux pendant plusieurs années . Ceux qui pensaient que tout serait rétabli rapidement étaient dans la pensée magique, on n’a rarement réussi à construire aussi vite que l’on peut détruire . Quand aux Etats-Unis, les prévisions ne sont pas crédibles actuellement . Selon que ce soit Trump ou Joe le déglingué qui soit élu il est certain que les résultats seront différents . Il suffit de regarder les différences actuelles entre les états démocrates et les états républicains pour s’en apercevoir .
quand on voit le nullité des hopitaux, les avoir négligé est une bonne chose : je n’ai jamais vu autant de menteurs qu’aujourd’hui !!!
Ne serait-ce pas l’occasion de privilégier la production éthico-enviro-soutenable et de taxer l’autre, y compris quand il s’agit d’alimentation.
Je ne plains absolument pas un producteur de base d’une arme de mort ou de Roll Royce qui se retrouve au chômage.