Le Courrier des Stratèges publie quotidiennement un bilan de l’évolution de la Guerre d’Ukraine. Avec une double perspective, croisée: la guerre sur le terrain; et le conflit stratégique global que les Etats-Unis essaient d’organiser contre la Russie – en prenant le risque très clair d’une escalade entre puissances nucléaires. Nous sommes dans une "crise des missiles de Cuba" au ralenti. L'instinct de survie et l'intelligence l'emporteront-ils sur le potentiel d'auto-destruction de l'humanité?
Point militaire
Comme nous le développons longuement dans l’analyse de la révolution militaire initiée par l’armée russe sous l’impulsion de Vladimir Poutine, la grande nouvelle militaire des 19 et 20 mars est l’utilisation, pour la première fois dans l’histoire militaire, de missiles hypersoniques pour détruire un entrepôt d’armement à l’ouest du pays et un dépôt de carburant au sud.
Ajoutons que plus de 100 soldats ukrainiens et volontaires étrangers ont péri dans la frappe d’une base près de Jitomir.
La bataille de Marioupol continue et les troupes ukrainiennes semblent à court de munitions. La marine russe est désormais en appui des combattants russes et donbassiens dans la ville. L’armée russe leur propose de se rendre. Les évacuations de civils ont aussi continué à rythme soutenu.
Ailleurs, les troupes russes consolident leurs positions et grignotent du terrain: autour de Nikolaïev et de Marinka au sud et dans la région de Kharkov au nord et à l’ouest de Kiev.
Les négociations entre Russes et Ukrainiens reprennent lundi 21 mars. Les opérations militaires menées sans se presser sur le terrain combinées aux frappes hypersoniques ou classiques sur des objectifs ciblés ont pour but de faire accélérer la disposition à conclure une négociation de la partie ukrainienne.
Le conflit géostratégique
+ Différentes informations circulent sur le développement de pourparlers de paix. Une source diplomatique française nous a indiqué qu’il existait un plan de paix israélien de 15 pages. Le gouvernement turc, de son côté, essaie aussi une médiation. Elle est bien décrite dans un article du New York Times.
En recoupant les informations de ces derniers jours, il semble que Vladimir Zelenski ait avancé sur tous les sujets liés à la démilitarisation du pays et sa non-appartenance à l’OTAN. En revanche, il continue de refuser toute concession territoriale. Et le déni de réalité continue puisqu’il explique qu’il a fait des propositions de paix non écoutées depuis deux ans.
+ Une déclaration importante du Ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi, lors d’une conférence de presse avec son homologue algérien:
“J’ai eu des échanges de vues avec de nombreux ministres des affaires étrangères de pays asiatiques et africains. J’ai le sentiment que de nombreux pays, comme la Chine, suivent de près l’évolution de la crise ukrainienne et partagent un grand nombre de points communs.
Pour commencer, nous pensons tous que les objectifs et les principes de la Charte des Nations unies doivent être respectés, que les différends internationaux doivent être résolus de manière pacifique et que les parties concernées doivent réaliser un cessez-le-feu et mettre fin à la guerre le plus rapidement possible. Je suis d’accord avec le ministre des affaires étrangères, M. Lamamra, lorsqu’il mentionne que lors des discussions à l’Assemblée générale des Nations unies sur la question de l’Ukraine, la Chine, l’Algérie et un certain nombre de pays se sont abstenus lors du vote. L’abstention est aussi une attitude. Elle vise à donner une chance à la paix et montre la désapprobation de l’utilisation de la guerre et des sanctions pour régler les différends, et c’est une attitude responsable. En même temps, nous sommes d’avis que la question de l’Ukraine n’en est pas arrivée là par hasard. Elle est le résultat de la confluence de divers facteurs et de l’éruption des tensions qui se sont accumulées au fil des ans. La question de la sécurité européenne est au cœur du problème, et l’expansion sans limite de l’OTAN vers l’Est mérite réflexion. Dans une perspective à plus long terme, les parties en Europe devraient suivre le principe de la sécurité indivisible et, sur la base du respect des préoccupations légitimes de chacun, poursuivre le dialogue et la négociation afin de construire une architecture de sécurité régionale équilibrée, efficace et durable“.
+ Les Etats-Unis ne pouvant convaincre l’Inde de se joindre à la coalition anti-russe, Madame Nuland, secrétaire d’Etat adjointe, signe un accord avec le Bengladesh. Le premier ministre japonais Kishida rendait visite pour la première fois à son homologue indien, Modi. Au nom de la cohésion du QUAD (quadrilatère de sécurité tourné contre la Chine et associant Australie, Japon et Inde avec les USA), M. Kishida a demandé à l’Inde de s’aligner sur les Etats-Unis, ce que Modi a refusé.
+ Le PDG de la Deutsche Bank fait savoir lors d’un entretien au journal Die Welt (édition du dimanche) son inquiétude sur l’effet boomerand d’une nouvelle vague de sanctions.
Comme toujours, plein de petites infos sympas qui permettent de recouper les communiqués officiels et les différentes propagandes. Je n’avais donc pas rêver, le Japon à changer de paradigme et fait savoir aux États-Unis que leurs soutient ne leurs est pas/plus acquis. D’ailleurs si on lis bien entre les lignes, on peut décelé une alliance de principe de tout les pays ne faisant pas partis de la sphère Atlantiste qui remet en question l’ingérence Américaine en Europe et en Asie.
Saddam Hussein en 1991 était dans le même piège que Zalensky en 2022 par rapport à une grande puissance les USA versus la Russie. L’Irak détenait des armes de destruction massive et se préparait à envahir le Koweit vs l’Ukraine était sur le point d’avoir des armes de destruction massive (arsenal nucléaire et laboratoires militaires de l’OTAN) et se préparait à envahir le Donbass qui était indépendant de fait depuis les accord de Minsk en 2014. Les nombreux pays émergents qui siègent à l’ONU nous enseignenet le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et que l’existence d’une nation est le fait d’un peuple qui occupe et gouverne un territoire. Ils l’ont payé assez cher avec la décolonisation et toute les rectifications de frontière qui s’en suivirent pour respecter l’indépendance des peuples et leur attribuer la gouvernance de leur territoire.
Grâce au digital, Zalenski est le premier chef de guerre qui agit à distance en délivrant des ordres pratiques à tous les puissants qui le soutiennent, en diabolisant par des images le gendarme global russe, et en dénonçant tous les fraudeurs qui n’appliquent pas les sanctions économiques visant la Russie sous couvert de neutralité. Là apparaît la puissance digitale de l’Ukraine capable de dévoiler les intérêts secrets des mondialistes comme les multinationales et autres oligarques.
Cette comédie meurtrière, bien moins que le drame de l’Irak, est complètement artificielle est devrait se résoudre rapidemenr sauf que le gourou Zalensky fait monter ses revendications auprès de ses soutiens occidentaux.
“Le PDG de la Deutsche Bank fait savoir lors d’un entretien au journal Die Welt (édition du dimanche) son inquiétude sur l’effet boomerang d’une nouvelle vague de sanctions.” Oui, ce monsieur a raison d’évoquer ce point et ce d’autant plus que nous n’avons pas encore eu les sanctions en retour de la Russie en réaction aux sanctions occidentales… Or Poutine nous les a promises. Et en général il tient parole. Plus le temps passe, plus il faut s’attendre à des surprises de taille.