La renégociation de la convention d’assurance-chômage entre les particuliers a échoué, alors même qu’elle avait pris du retard pour éviter le climat bouillonnant des Gilets Jaunes. L’Etat devrait dès lors imposer une solution réglementaire… qui le contraindra à imposer de sérieuses économies aux chômeurs. Un problème délicat pour Emmanuel Macron.
La nouvelle était attendue: la négociation sur la convention d’assurance chômage a échoué. Les partenaires sociaux se sont quittés aujourd’hui sans trouver d’accord. Cette rupture s’explique largement parce que le MEDEF n’a pas voulu inscrire le bonus-malus demandé par le gouvernement dans son texte.
Cette demande remonte à une lettre de cadrage très directive envoyée par le gouvernement en septembre 2018, quelques semaines avant que la crise des Gilets Jaunes n’éclate. A ce moment, l’exécutif exigeait une négociation imposant une modulation des cotisations chômage selon la précarité des salariés, en échange d’économies drastiques sur les indemnisations. Celles-ci devaient s’élever à 3 ou 4 milliards d’euros sur 3 ans.
Avec l’échec de la négociation, le gouvernement va reprendre la main et imposer sous son seing les économies aux chômeurs, et le bonus-malus aux petites entreprises qui consomment du CDD. Pas de chance: ces entreprises appartiennent à des secteurs comme l’hôtellerie-restauration fortement impactés par la crise des Gilets Jaunes.
On attend de voir l’arbitrage du gouvernement, mais voilà un chantier à risque de plus!