La hausse de 6% des tarifs de l’électricité suscite une colère grandissante dans l’opinion qui n’est pas sans rappeler l’effet de la taxe carbone qui a débouché sur la crise des Gilets Jaunes. Sauf que, cette fois, des “institutionnels” comme la CLCV ou Que Choisir? sont du côté des mécontents. Encore une décision technocratique qui pourrait coûter cher au gouvernement.
Selon les calculs de la Commission de Régulation de l’Électricité, autorité administrative indépendante officiellement chargée de réguler le prix de l’électricité, les tarifs doivent augmenter de 5,9% cette année. Tel est le produit et la décision des mécanismes technocratiques depuis que le marché de l’électricité a été libéralisé (sous la férule de plus en plus contestée) de l’Union Européenne.
Premier problème: cette annonce tombe à un moment où les Gilets Jaunes ont beaucoup exprimé leurs problèmes de pouvoir d’achat. On peut rêver mieux pour sortir du Grand Débat.
Deuxième problème: on n’est pas bien sûr que l’autorité administrative ait un fonctionnement parfaitement orthodoxe scientifiquement. C’est en tout cas ce que considèrent UFC-Que Choisir et la CLCV. Pour ces deux organes, la CRE s’est trompée dans les chiffres:
Selon les deux associations, cet avis de la CRE, “techniquement infondé et juridiquement contestable”, entraînerait une“évolution subjective du tarif réglementé qui est déconnectée de l’évolution des coûts réels de l’opérateur historique au détriment des consommateurs”.
Une saisine du Conseil d’État pourrait aboutir à une annulation de la décision. Entretemps, la polémique fait rage et illustre une fois de plus les dégâts causés par une libéralisation imposée par Bruxelles, mal expliquée aux Français, et pas forcément bien mise en place en France.
Le gouvernement ferait bien de prendre garde aux effets collatéraux de ce genre de grogne…