Un nouvel Etat Islamique pourrait-il voir le jour dans le Sahara, malgré la conduite de l’opération Barkhane par la France depuis de nombreuses années? Tout indique en tout cas que les groupes islamiques du Sahara, jusqu’ici dispersés, sont en train de se regrouper et de coordonner leurs forces pour mener de véritables opérations militaires menaçant le Niger. Il y a quelques jours, une attaque en règle menée contre une caserne de l’armée nigérienne n’a pu être dispersée que par l’intervention de Mirage 2000 français. Les soldats des forces régulières tués par des islamistes depuis un an se comptent en centaines dans la région, peut-être en milliers.
Le Sahara flambe. La semaine dernière, le camp d’I-N-Ates tenu par l’armée régulière du Niger a fait l’objet d’une attaque en règle. Celle-ci était conduite par deux mouvements islamistes connus dans la région: l’ISWAP (Province d’Afrique de l’Ouest de l’Etat Islamique) et l’EIGS (Etat Islamique au Grand Sahara). Jusqu’ici l’ISWAP intervenait plutôt au Nigéria. Mais tout indique que, malgré l’opération Barkhane, l’ISWAP a désormais pris le contrôle de l’EIGS et que le terrorisme islamiste dans cette région resserre ses liens et constitue désormais une menace militaire de poids.
Pour rappel, l’attaque a commencé par l’explosion de deux véhicules [VBIED] conduit par des candidats au suicide. Puis, ayant encerclé le camp, les jihadistes, arrivés à moto, ont ouvert le feu. Les combats ont pris fin après des frappes aériennes réalisées, a priori, par des Mirage 2000 de la force française Barkhane.
Or, l’ISWAP assure avoir que les jihadistes ont « fait fuir les soldats » nigériens avant de s’emparer des armes et des équipements de ces derniers et de « retourner sains et saufs dans leurs positions. »
Selon l’ONU, l’ISWAP est un acteur particulièrement virulent du combat islamiste. Ce mouvement bien équipé militairement et aux finances solides pourrait constituer une importante menace dans les semaines ou les mois à venir pour l’équilibre de la région.