
L'assurance-vie en mars vit son pire mois depuis 2011
Les rachats de contrats augmente, la collecte diminue. Pendant ce temps, 22 milliards sont tombés sur des livrets. Gare à la fiscalisation de ces matelas en liquide qui ne devrait pas tarder.
La décollecte de l'assurance-vie a commencé, sans surprise. Le mois de mars affiche une décollecte nette de plus de 2 milliards €, et le mois d'avril devrait être cataclysmique. Ces chiffres commencent à donner une image de la panique qui s'est emparée des ménages depuis la survenue de la pandémie et du krach boursier (profitons-en pour rappeler une fois de plus que le krach boursier n'est pas dû au confinement, mais à la guerre des prix pétroliers... ce qui explique qu'il existe des fondamentaux négatifs empêchant une reprise rapide après le déconfinement).
L'ampleur des dégâts
Selon les chiffres livrés hier par la Fédération Française de l'Assurance (FFA), la décollecte de l'assurance-vie a atteint 2,2 milliards en mars 2020 par rapport au mois de mars 2019. Ce mouvement s'explique par un double phénomène. D'une part, la collecte a baissé de 3 milliards pour se situer à 9 milliards (25% de baisse). D'autre part, les rachats de contrats ont progressé de 12% pour dépasser les 11 milliards.
Sur l'ensemble du trimestre, la collecte est à peu près équilibrée. C'est au deuxième trimestre que les assureurs-vie devraient connaître un moment difficile. Mais on sent d'ores et déjà
2 milliards sur un encours de 1800 milliards (environ 1400 en euros, 400 en UC), c’est une goutte d’eau : à peine plus de 0,1% ! Et même si en avril la décollecte était de 5 milliards, ça resterait une miette (0,25%). Je rappelle que les assureurs ont récolté 25 milliards nets de décollecte en 2019, donc on serait loin d’annuler simplement la collecte nette de l’an dernier avec 7 milliards de décollecte en 2 mois.