
S'expatrier à Londres était une idée à la mode avant le Brexit. Le divorce avec l'Union Européenne a créé un climat d'incertitude, et beaucoup ont nourri la conviction que la Grande-Bretagne sans l'Union n'avait pas d'avenir et était condamnée à un inexorable déclin. Dans la pratique, la solitude nouvelle des Britanniques devrait leur permettre de se livrer à une concurrence féroce avec leurs anciens partenaires, même si le traité de sortie limitent en théorie les possibilités de recourir à cette stratégie. L'émergence d'un Singapour-sur-Tamise est toutefois plausible dans les années à venir, avec tout ce que cela peut comporter.
L'expatriation à Londres a longtemps été à la mode pour les entrepreneurs français et pour quelques rentiers prêts à subir le climat grand-breton. Mais le Brexit a changé les mentalités, donnant le sentiment que le commerce entre la capitale anglaise et le reste du continent, dont la France, serait moins fluide. Dans la pratique, les prochaines années pourraient donner lieu à une résurrection de Londres, portée par le projet dit de "Singapour sur Tamise", qui mérite d'être étudié avec soin.
Singapour sur Tamise, c'est quoi ?
Le projet de "Singapour sur Tamise" consiste évidemment à créer un paradis fiscal grâce aux changements de règles du jeu permises par la sortie hors de l'Union Européenne. En particulier, depuis plusieurs mois, il est acté que l'impôt sur les sociétés doit passer à 15% (au
C’est vrai que les villes-États ont eu, historiquement, des réussites assez remarquables. Bien sûr Singapour. Il y eut Hong-Kong, dommage que Macao sa voisine n’ait pu devenir son alter-égo façon portugaise, ce qui lui aurait rajouté un charme supplémentaire certain que le monde anglo-saxon n’a pas. Je me suis toujours demandé pourquoi il n’y pas eu davantage de villes-États dans le monde. Ce serait bien trop long à développer ici, mais je suis à peu près sûr de savoir pourquoi. On peut rappeler les succès des villes de la Hanse entre les 13ème et 15ème siècle au moins. Et que dire de Venise dont le rayonnement fut extraordinaire et aussi Gêne qui devint une très grande place bancaire, la Corse lui appartint longtemps jusqu’au 18ème siècle. Mais ce parvenu de Napoléon 1er crut bon de supprimer Venise, obnubilé qu’il était par l’ « unification », ce réflexe délétère typiquement français que la Suisse territoriale dément avec tout le succès qu’on connaît de la Confédération Helvétique complètement décentralisée depuis des siècles et où viennent travailler chaque jours au moins 50 000 citoyens de la République française des ‘droits de l’homme’ où le chômage devenu endémique (depuis bien avant la crise sanitaire) où ils touchent des salaires bien meilleurs, sinon pourquoi viendraient-ils en Suisse ?.