Maintenant qu'il est parfaitement acté que ni Bercy, ni le ministre en charge de ce département, ne sont capables de voir la réalité économique avec des yeux lucides, que doit faire l'épargnant qui veut éviter d'être le dindon de la farce politique qui se joue en ce moment ? Nous proposons ici quelques grandes pistes pour éviter la "chyprisation" si prévisible de nos comptes en banque pour rembourser, au titre de la solidarité, la gabegie qui se grave, jour après jour, dans le marbre politique.

Nous l’avons dit par ailleurs, et depuis plusieurs jours, et mĂŞme depuis plusieurs semaines, la rĂ©forme des retraites est le noeud gordien des prĂ©lèvements sociaux de demain : plus nous tardons Ă rĂ©duire les dĂ©ficits (en repoussant, sous une forme ou une autre, l’âge de dĂ©part) des rĂ©gimes sociaux, plus nous nous exposons Ă une violente crise de la dette dont les Ă©pargnants seront les premières victimes. Mais, face Ă l’inertie des pouvoirs publics qui laissent dĂ©river dangereusement une situation de moins en moins contrĂ´lable, quelles sont les mesures prophylactiques Ă prendre de toute urgence ?
Mettre sous surveillance les actifs financiers
La première mesure Ă prendre est… une prise de conscience. Depuis la crise de 2008, les banques n’ont jamais “nettoyĂ©” leurs actifs toxiques, et la sphère financière nourrit en permanence des bulles spĂ©culatives, notamment sur les productions dits complexes, que les pouvoirs publics protègent par une rĂ©gulation ciblĂ©e. Concrètement, ce charabia signifie que les règles prudentielles applicables aux banques sont rĂ©gulièrement assouplies depuis 2008 pour Ă©viter des faillites, alors qu’un grand nombre de nos banques mĂ©riteraient de disparaĂ®tre.Â
Au demeurant, la BCE ne pense pas autrement, puisque, depuis plusieurs mois, ses responsables rĂ©pètent Ă l’envi que la crise bancaire se règlera par des fusions et des absorptions.Â
Il faut donc avoir conscience que les actifs financiers sont tous menacĂ©s par une crise systĂ©mique, dont la survenue est prĂ©dite ou en tout cas pressentie par la BCE elle-mĂŞme.Â
Face Ă cette rĂ©alitĂ© factuelle, nous restons donc persuadĂ© que, d’une manière gĂ©nĂ©rale, le placement boursier (mĂŞme s’il a attirĂ© de nombreux particuliers en 2020) reste plus risquĂ© que jamais, et le bon sens est de s’en tenir Ă©loignĂ©. Par un phĂ©nomène de contagion bien connu appelĂ© panique boursière, il risque en effet de rĂ©server, en 2021, de très mauvaises surprises.Â
L’assurance-vie et la crise de la dette publique
Dans la sphère financière, on marquera une mĂ©fiance toute particulière vis-Ă -vis des dettes souveraines, qui risquent, dans les deux ans Ă venir, de se trouver dans la tempĂŞte des surendettements Ă©tatiques. Il y aurait long Ă dire sur le sujet, mais on retiendra surtout les Ă©vidences sur cette question : la crise du COVID oblige les Etats Ă s’endetter massivement, au point qu’Angela Merkel a demandĂ© l’abandon de la règle d’or pendant plusieurs annĂ©es.Â
Donc, si mĂŞme l’Allemagne en arrive Ă ne plus pouvoir gĂ©rer sa dette…Â
Tout le problème des Ă©pargnants français tient Ă cette particularitĂ© appelĂ©e assurance-vie : ce dispositif d’Ă©pargne prospère essentiellement grâce Ă la dette publique, qui farcit les portefeuilles des Ă©pargnants. L’Etat s’est longtemps financĂ© grâce Ă l’assurance-vie, et, de façon privilĂ©giĂ©e, par l’intermĂ©diaire d’achats dĂ©fiscalisĂ©s proposĂ©s par les assureurs au titre de ses contrats dont les Français sont friands.Â
MĂŞme si, aujourd’hui, la BCE a pris le relais des Ă©pargnants français en achetant massivement la dette des Etats pour Ă©viter une envolĂ©e des taux, il n’en reste pas moins que l’assurance-vie française demeure un pilier de l’achat de dettes en France. Le tableau ci-dessous le rappelle :

En cas de dĂ©faut de l’Etat, on mesure les dĂ©gâts qui seraient causĂ©s sur le patrimoine financier des mĂ©nages. Et pourtant ce dĂ©faut, au moins partiel, est annoncĂ© !
On recommandera donc de se tenir Ă l’Ă©cart de l’assurance-vie, tant que la question du “jubilĂ©”, c’est-Ă -dire de l’annulation de la dette, ne sera pas rĂ©glĂ©e.Â
Gare Ă la chyprisation des comptes en banque
Certains Ă©pargnants ont la tentation de laisser leur argent sommeiller sur des comptes liquides ou bancaires en attendant d’y voir plus clair. C’est un rĂ©flexe lĂ©gitime, parce qu’il est simple et facile et, au fond, protecteur.Â
Mais il faut toujours se rappeler que les Etats membres de l’Union ne couvrent les dĂ©pĂ´ts qu’Ă hauteur de 100.000€. Au-delĂ de cette somme (qui n’est pas anodine), il y a tout lieu de craindre la “chyprisation”, c’est-Ă -dire la confiscation au moins partielle par l’Etat des sommes laissĂ©es sur des comptes privĂ©s.Â
Sans recourir Ă ces extrĂ©mitĂ©s, on remarquera cependant que, dans cette pĂ©riode de taux nĂ©gatif, la tentation des banques consiste Ă prĂ©lever des frais grandissants sur la simple dĂ©tention des liquiditĂ©s, que ce soit en compte courant ou en Ă©pargne rĂ©glementĂ©e. Dans la pratique, cela revient Ă payer pour disposer de l’argent qu’on a gagnĂ©. Il s’agit lĂ d’une anomalie qui ne pourra durer Ă©ternellement.Â
Donc lĂ encore, on Ă©vitera d’engraisser les sur-effectifs des banques en les payant pour conserver notre argent.
L’immobilier, un pis-aller
Dans cette effervescence toxique du secteur financier, l’investissement immobilier constitue une intĂ©ressante valeur-refuge, dans la mesure oĂą l’achat d’un bien immobilier garantit une valeur d’usage mĂŞme en cas de krach. Mais il faut lĂ aussi avoir conscience que l’inflation cachĂ©e de ces dernières annĂ©es s’est beaucoup portĂ©e sur les biens immobiliers. Les prix de ceux-ci, en France, ont donc atteint des seuils très Ă©levĂ©s et il est difficile d’imaginer que la progression des prix est infinie.Â
On peut mĂŞme raisonnablement penser que, dans les annĂ©es Ă venir, la pente de l’immobilier sera plutĂ´t descendante. L’exemple de Paris, frappĂ©e de plein fouet par l’interruption du tourisme de masse, en est particulièrement illustratif. Paris retrouvera-t-elle la croissance exponentielle de ses prix immobiliers dans les annĂ©es Ă venir ? On a un doute.Â
Les cours de l’or ont beaucoup montĂ©
Autre solution : acheter de l’or. Le graphique ci-dessous rĂ©capitule l’Ă©volution des cours du lingot depuis 2000:

On le voit, les cours de l’or depuis vingt ans (correspondant grosso modo Ă la mise en place de l’euro) ont beaucoup augmentĂ©. Cette hausse a particulièrement concernĂ© la pĂ©riode allant de 2006 Ă 2014, puis la pĂ©riode qui a commencĂ© en 2019. Le lingot d’or flirte dĂ©sormais avec les 50.000€. Ceux qui ont achetĂ© un lingot Ă 10.000€ en 2005 ont donc fait une bonne affaire en l’espèce de 15 ans.Â
Cette hausse rapide incite Ă se montrer modĂ©rĂ© quand aux perspectives de l’or, qui demeure un placement très spĂ©culatif. Intuitivement, on penche plutĂ´t vers l’idĂ©e que l’instabilitĂ© qui s’annonce plaide plutĂ´t en faveur d’une nouvelle flambĂ©e dans les annĂ©es Ă venir. Mais il faut bien retenir que les cours ont d’ores et dĂ©jĂ franchi des caps historiques.Â
Tous ceux qui auraient un doute sur cette évolution consulteront ce graphique, lui aussi tiré du site france-inflation :

Le graphique parle de lui-mĂŞme.
L’expatriation, une solution Ă mĂ©diter
Reste que, face aux menaces qui s’annoncent, et face Ă l’ingratitude de l’assurĂ© ou de l’assistĂ© social qui compte sur l’Etat (c’est-Ă -dire sur l’Ă©pargnant) pour l’aider Ă franchir sans encombre une crise qui n’a aucun impact sur le niveau de vie de plusieurs millions de fonctionnaires, l’un des rĂ©flexes les plus sains et les plus salvateurs pour ce pays reste de s’expatrier le temps qu’il faut, en rendant visite Ă des pays oĂą la raison est mieux prĂ©servĂ©e. Dans le monde, tous les pays ne sont pas dirigĂ©s par une caste qui fait croire aux citoyens, pour garder le pouvoir, que l’on peut tout avoir sans effort.Â
Nous rĂ©capitulerons dans les prochains jours nos premières recherches sur le sujet, en faisant la synthèse des pays Ă la fiscalitĂ© la plus favorable.Â

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Il faut dire “Maintenant qu’il est parfaitement Ă©tabli que ni Bercy,”