Depuis la baisse des taux directeurs des banques centrales, et tout spécialement de la banque centrale européenne, la rémunération des fonds en euros de l'assurance-vie est devenue un sujet particulièrement sensible et épuisant pour tous les assureurs. Il faut en effet racler les fonds de tiroir pour rémunérer une épargne placée dans des valeurs dont le prix baisse mécaniquement. Les assureurs ont obtenu l'an dernier un assouplissement des règles de provisionnement pour ces fonds... Mais l'écrasante baisse de rentabilité de ces placements laisse entrevoir un abandon progressif de leur commercialisation. Voilà une donnée à bien prendre en compte pour se lancer dans un placement pour son épargne.

L’assurance-vie en euros a-t-elle vĂ©cu ? Plusieurs Ă©vĂ©nements cette semaine obligent Ă se poser cette question, tout en restant dans la nuance bien entendu. Mais des Ă©volutions se dessinent, qui mĂ©ritent d’ĂŞtre bien comprises avant de se lancer dans un placement de ce genre.Â
L’assurance-vie en euros est devenue une mauvaise affaire
L’assurance-vie en euros est une mauvaise affaire pour tout le monde depuis que la Banque Centrale EuropĂ©enne a baissĂ© ses taux directeurs. On comprend bien pourquoi cette politique lancĂ©e en son temps par Mario Draghi, alors PrĂ©sident de la banque, devenu Premier Ministre en Italie depuis cette Ă©poque, s’est mise en place… L’objectif officiel Ă©tait de relancer l’inflation. La vraie raison Ă©tait de permettre aux Etats dĂ©pensiers comme l’Italie de financer leurs immenses besoins Ă bas prix.Â
Ce faisant, la rĂ©munĂ©ration des fonds en euros n’a cessĂ© de baisser. C’est une mauvaise nouvelle pour les Ă©pargnants qui ne dĂ©gagent guère plus de 1,50% de rentabilitĂ© de leurs actifs lorsqu’ils sont bien placĂ©s. C’est aussi une mauvaise nouvelle pour les assureurs-vie qui doivent rĂ©ussir des miracles pour rĂ©munĂ©rer leurs clients dans un univers aussi hostile.Â
Premiers ajustements en 2020
Face Ă l’obligation, pour les assureurs, de respecter des normes strictes en matière de solvabilitĂ©, Bruno Le Maire a consenti Ă un geste majeur l’an dernier. Il a adaptĂ© la rĂ©glementation applicable, dans des conditions discutables que nous avons Ă©voquĂ©es Ă l’Ă©poque, pour desserrer l’Ă©treinte prudentielle qui menaçait les ratios rĂ©glementaires des assureurs.Â
Mais il s’agissait d’une solution de courte durĂ©e, et 2021 fleurit de mesures qui, sans le dire, annoncent la fin d’une Ă©poque.Â
La faible rentabilité des fonds en euros
Dans la pratique, aucun assureur n’est parvenu Ă rĂ©ellement rĂ©munĂ©rer ses contrats au-dessus de 1,70%, avec une moyenne qui se situe plutĂ´t autour de 1,5%. Beaucoup resteront donc sur leur faim face Ă ces annĂ©es maigres, et beaucoup auront la tentation de racheter leur contrat pour regarder ailleurs.Â
S’agissant de l’assurance-vie, il faut toujours bien se souvenir que les avantages fiscaux ne valent que pour une durĂ©e de placement supĂ©rieure Ă 8 ans, et qu’une sortie anticipĂ©e peut donc coĂ»ter assez cher Ă l’Ă©pargnant pressĂ© ou imprudent. Ces circonstances obligent donc Ă rĂ©flĂ©chir Ă deux fois avant de s’engager dans “l’Ă©pargne prĂ©fĂ©rĂ©e des Français” selon l’expression traditionnelle.Â
Les assureurs-vie poussent aux fonds en euros
Progressivement, les assureurs-vie jettent d’ailleurs l’Ă©ponge et ralentissent la commercialisation de produits dont la garantie de capital coĂ»te de plus en plus cher Ă couvrir en fonds propres. D’oĂą l’idĂ©e de commercialiser plutĂ´t des fonds dits “euro-croissance”, qui comportent obligatoirement des placements boursiers et dont le capital n’est garanti qu’Ă une Ă©chĂ©ance donnĂ©e.Â
Sans surprise, ces fonds inventĂ©s sous Hollande et rĂ©formĂ©s par Bruno Le Maire ont connu jusqu’ici un faible succès. Il faut en effet attendre longtemps avant d’espĂ©rer pouvoir en sortir sans garantie de rĂ©munĂ©ration de son Ă©pargne… Par les temps qui courent, cela fait beaucoup d’inconnues.Â
MalgrĂ© ces inconvĂ©nients, la CNP a Ă©tĂ© la première Ă annoncer cette annĂ©e qu’elle misait dĂ©sormais sur ces fonds pour attirer les Ă©pargnants. Il s’agit d’une tendance de marchĂ© qui devrait s’imposer Ă l’ensemble des acteurs de la place Ă brève Ă©chĂ©ance.Â
Faut-il parier sur l’euro-croissance ?
L’euro-croissance fut beaucoup poussĂ©e Ă l’Ă©poque par une dĂ©putĂ©e socialiste qui avait oeuvrĂ© au ministère des Finances avant son mandat. Son principe Ă©tait simple : il s’agissait d’obliger les Ă©pargnants Ă prendre un peu de risque en apportant de l’argent Ă la bourse ou aux entreprises, mais pas trop. Les avantages fiscaux et les garanties de capital ne se dĂ©clenchaient donc qu’au bout d’une certaine durĂ©e choisie Ă l’avance.Â
Toute l’ambiguĂŻtĂ© de l’assurance-vie Ă la française est lĂ : elle laisse miroiter une rĂ©munĂ©ration sans risque, alors que l’Ă©conomie française ne permet plus d’enrichir les Français par l’Ă©pargne. Face aux risques d’inflation et de dĂ©flagration boursière qui guettent, s’engager dans la seringue d’un placement sur au moins huit ans, sans taux garanties, est devenu une gageure.Â
Aujourd’hui, des placements avec une valeur d’usage garantie (comme l’immobilier) paraissent plus sages.Â

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