Dans son dernier communiqué, la Fed a indiqué qu’elle ne relèverait pas ses taux et qu’il existait des incertitudes. En réalité, la Fed craint l’effondrement de son paradis artificiel où la manipulation à la baisse des taux et la multiplication à l’infini du crédit sont sans conséquence sur l’inflation.
L’inflation des prix à la consommation s’établit aux États-Unis à 5,4% en juin et ne donne pas de signe d’essoufflement. Cependant la Fed exclue toute hausse de taux, persiste dans ses rachats d’actifs alors que les voyants d’activité économiques (notamment la production industrielle) sont en amélioration depuis le mois dernier. Que craint donc la Banque centrale américaine ?
Tous les robinets de la création monétaire restent grand ouverts
Aucune hausse de taux et poursuite des rachats d’actifs à hauteur de 120 Mds$ par mois. Malgré l’amélioration de l’économie, la Fed estime qu’il demeure trop d’incertitudes, analyse Les Echos.
L’article des Echos commente la politique monétaire de la Fed de façon très orthodoxe, c’est à dire dans la pure tradition keynésienne :
« Durant la crise, ces interventions ont permis de maintenir l’économie américaine à flot et de permettre au marché du crédit de fonctionner. Depuis décembre, « l’économie a fait des progrès vers les objectifs (de plein-emploi et de stabilité des prix, NDLR) et le comité continuera d’évaluer les progrès au cours des prochaines réunions », indique le communiqué. »
L’interventionnisme monétaire, c’est bien, à n’en pas douter.
Le « fonctionnement du marché du crédit » signifie en réalité la manipulation à la baisse des taux d’intérêt. Depuis 2008, la Fed rachète des obligations publiques et privées qui sinon ne trouveraient pas de preneurs ce qui :
- produirait des faillites
- ferait monter les taux d’intérêt
Le rôle de la banque centrale américaine n’est plus de veiller au pouvoir d’achat de la monnaie mais de maintenir la fiction qu’une pyramide de dettes ont encore une valeur.
L’inflation est supposée transitoire car elle ne peut plus exister
Rappelons que, traditionnellement, depuis l’instauration des devises dites fiduciaires (donc adossées uniquement sur la confiance de ceux qui les utilisent), la Banque centrale est supposée contrôler l’inflation pour maintenir le pouvoir d’achat de sa devise et donc la confiance.
Or, il semblerait que depuis l’épidémie de Covid, les États-Unis connaissent une petite poussée d’inflation des prix des biens et services.
Voici ce qu’en disent Les Echos :
« Les prix continuent de grimper et l’inflation devrait se poursuivre dans les prochaines semaines. Plusieurs entreprises ont annoncé qu’elles allaient répercuter la hausse du prix des matières premières sur leurs clients. L’inflation s’est ainsi établie à 5,4 % en juin, par rapport à la même période l’an dernier, après avoir atteint les 4,2 % en avril et 5 % en mai. «L’inflation pourrait être plus élevée et plus persistante que ce que nous attendons», a confié Jerome Powell, dans une première mise en garde sérieuse sur ce sujet. »
Pour la Fed, toutefois, il s’agit de facteurs «transitoires». L’objectif de long terme de 2 % d’inflation n’est pas remis en cause. «Il y a un risque d’inflation à court terme», mais à moyen terme, elle devrait redescendre. »
Il est évident que l’inflation doit être transitoire. Il ne peut en être autrement. Car toute montée des taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation serait fatale au paradis artificiel créé par la Fed.
Dans ce paradis artificiel :
- La faillite des gros acteurs protégés par l’État est interdite (principe du too big to fail)
- Les taux ne peuvent que baisser pour simplifier les refinancements. Ils ne peuvent monter ce qui alourdirait le poids des dettes.
- Le montant du crédit peut être infini et on ne demande pas à un prêt de financer des activités rentables.
- L’inflation des prix et services de la vie quotidienne est exclue.
Qui se préoccupe encore du pouvoir d’achat au quotidien ?
Depuis la nuit des temps, toute augmentation de la masse monétaire finit, tôt ou tard, par entraîner une augmentation des prix.
Depuis la fin de l’épisode des chocs pétroliers, l’inflation résultant de la politique monétaire laxiste menée depuis quarante ans est restée cantonnée aux prix des actifs ; ainsi, les obligations, les actions, l’immobilier ont connu des hausses considérables partout dans le monde sous l’effet de la baisse continue des taux d’intérêt des grandes devises.
Rappelons le mécanisme de cette inflation du prix des actifs. Depuis les années 1980, les banques ne prêtent plus de l’épargne déjà constituée mais de l’argent qui n’existe pas encore ; elles paient ce privilège au tarif du « taux directeur » donc plus les taux baissent plus elles peuvent prêter puisque l’argent inexistant leur coûte moins cher.
Toutefois, les banques prêtent aux « déjà riches », ceux qui peuvent leur donner des garanties d’où l’inflation du prix des actifs et le creusement des inégalités que nous constatons. Ces inégalités sont les fruits de la politique monétaire qui punit l’épargne et récompense l’emprunt (effet de levier). Elles sont violemment compensées dans certains pays par la pression fiscale exercée sur les moyennement riches, ceux dont le patrimoine ne cesse de gonfler sous l’effet justement de l’inflation des actifs !
L’inflation des actifs transparaît surtout dans les prix de l’immobilier des zones riches et le niveau des indices boursiers. Elle est – pour le moment – sans grand effet sur les prix de la vie quotidienne (à l’exception du renchérissement du coût d’accès à la propriété de son logement et du renchérissement des impôts). Par conséquent, cette injustice monétaire reste invisible, satisfait les ultra-riches comme les amateurs de clientélisme prônant toujours plus de redistribution pour lutter contre les inégalités qu’ils créent eux-mêmes.
Aucune bonne porte de sortie à quarante ans de laxisme monétaire
L’inflation des prix à la consommation mettrait cependant fin à ce paradis artificiel de la fausse monnaie et du crédit infini. Car sans hausse des taux directeurs, le pouvoir d’achat du dollar serait définitivement entamé et la confiance s’évanouirait rapidement. Mais cette même hausse des taux directeurs déclencherait une spirale de faillites et un effondrement économique.
Lorsque la Fed indique vouloir réduire ses achats d’actifs, elle ment. Réduire les achats d’actif pousserait aussi les taux à la hausse et ferait s’effondrer l’inflation des actifs pénalisant les profiteurs du système. Nous avons déjà eu un avant-goût de ce qui se produirait au moment des taper tantrum en 2013 puis 2020. Cette expression désigne la réaction de panique sur les marchés à l’annonce par la Fed de la réduction du débit des robinets de monnaie factice. Chacune de ces annonces avait provoqué une hausse des taux, de sévères corrections boursières et une rapide volte-face des autorités monétaires.
De l’Allemagne au Zimbabwe, il n’y a pas une expérience de création monétaire illimitée qui ne se soit pas terminée par un désastre. Celle-ci n’échappera pas à la règle.
Plus l’inflation va durer, plus il sera difficile à la Fed de maintenir qu’elle est transitoire, plus la confiance s’évanouira tant aux États-Unis qu’à l’étranger où résident beaucoup de porteurs de dettes libellées en dollars.
À court terme, nous entrons dans une période de taux d’intérêt réels négatifs pour les porteurs de dettes à 10 ans libellées en dollars. C’est-à-dire qu’avec une inflation à 5,4% et un bon du Trésor à 10 ans qui rapporte 1,27%, le détenteur de cette obligation perd 4,13% par an. La dernière fois que nous étions dans cette situation, le cours de l’or – le seul flic des monnaies qui ne soit pas corrompu – s’était enflammé.
Pour vous prémunir contre la crise monétaire qui couve, vous aussi, vous pouvez acquérir de l’or. Quel or acheter, où, comment le conserver, comment le revendre ou le transmettre : tout est expliqué ici.
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Excellentissime papier, d’une limpidité absolue.
A diffuser partout.
Précisons à propos de la « FED », la Réserve fédérale américaine, dont l’objectif est de « centraliser et contrôler l’économie mondiale », qu’elle est née en décembre 1913, des menées des banquiers globalistes, dont le noyau dur se trouvait à Londres ; menées auxquels les intérêts de la Banque Rothschild (via les banquiers Warburg), ceux de l’empire financier des Rockefeller, et ceux de J.P. Morgan, n’étaient pas étrangers. Trois personnalités de premier plan étaient opposées à la création de cette banque centrale américaine : Benjamin Guggenheim, Isidor Strauss et Jacob Astor (ami et mécène de Nicola Tesla). Ils périront dans le naufrage du Titanic… en avril 1912.
Aujourd’hui, le véritable pouvoir auxquelles sont soumises les populations, maintenues dans la naïveté et l’inconscience, est économique : il appartient aux principaux détenteurs de capitaux de la planète ; lesquels ont tant et si bien œuvrés depuis des centaines d’années qu’ils sont devenus propriétaires directs et/ou indirects de la majeure partie des actifs tangibles de ce monde. Depuis le XVIIIème siècle, et siècle des « révolutions », les principaux banquiers sont étroitement interconnectés entre eux et ont des intérêts communs et liés. Les activités de ces banquiers sont structurellement internationales, leurs intérêts pouvant être qualifiés d’apatrides, ou plus exactement de supranationaux, en ce sens qu’ils n’ont aucun rapport avec un quelconque « intérêt national » au sens culturel et géographique du terme « national ». La France, les USA et leurs alliés ne sont plus depuis le début du XXème siècle, au bas mot, gouvernés par ce qu’on appelle un phénomène politique, qui représente l’intérêt commun, mais par un cartel d’entreprises dirigé par les principales banques globales d’investissement qui ont leur quartier général, depuis Oliver Cromwell, à la City de Londres.
En réalité, les Etats occidentaux n’existent plus car ils ont été privatisés lorsque le contrôle de leurs monnaies est tombé dans les mains des banquiers privés, ce qui explique, en Europe, l’apparition des institutions européennes, qui ne sont que la formalisation politique (traités de Maastricht et Lisbonne) de cette capture des règles d’organisation des peuples par des intérêts privés.
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