Acheter du bois peut paraître une idée incongrue par ces temps d'énergies renouvelables et autres préjugés à la mode. Pourtant, le bois constitue probablement une matière d'avenir, qu'il faut se dépêcher d'acheter pour les raisons que nous exposons ci-dessous. Entre envolée des cours du fait de la pénurie actuelle, faible émission de CO2 et rentabilité future des forêts, le projet mérite de faire son chemin.

Acheter du bois… voilà une idée qui mérite d’être creusée, et pas seulement pour des raisons liées à la poésie de la forêt qui agite nos esprits et notre imaginaire. Économiquement, l’idée est tout sauf farfelue.
Acheter du bois rapidement pour faire des économies
Premier point, qui est essentiel, le bois demeure l’énergie la moins chère et la moins polluante en dehors de l’énergie solaire. Le graphique ci-dessous le montre parfaitement :

Comme on le voit, le bois est imbattable pour le chauffage, avec un coût inférieur à quatre ou cinq centimes par kilowatt/heure utile, quand le propane approche ou dépasse les 20 centimes ! Ce seul argument de prix justifie l’achat de bois de chauffage, à condition de bien maîtriser les coûts, bien entendu. Cet avantage tarifaire dure tant que le stère de bois ne dépasse pas les 100€.
On notera que les industriels proposent des granulés en vrac ou en sac qui font monter les prix, mais qui disposent d’un fort pouvoir calorifique. Le granulé peut monter à 350€ la tonne. Son avantage tient à sa capacité à dégager plus de chaleur que le bois ordinaire à la découpe.
Les amateurs de flambée au coin de la cheminée se souviendront que les granulés produisent moins de flammes que les bûches, et décevront donc les romantiques.
Dans tous les cas, se chauffer au bois est, financièrement, un calcul intelligent en l’état,, ,ne serait-ce qu’en appoint ou en complément d’un chauffage au fuel ou à l’électricité.
Des tarifs en hausse
Un argument plaide pour un investissement rapide dans le bois : les tarifs devraient augmenter prochainement. D’une manière générale, nous vivons une crise de l’énergie, et le bois n’échappe pas à la rareté, donc à l’augmentation des prix. C’est particulièrement vrai du bois de construction, mais ce phénomène de hausse se vérifie dans l’ensemble de la filière.
Les raisons de cette pression sur les prix sont bien connues : les normes environnementales imposent des limites générales à l’utilisation des énergies fossiles, pendant que la production industrielle ne fléchit pas vraiment. Il faut donc produire autant d’énergie qu’avant tout en diminuant les sources d’énergie qui rendent possible la production.
Une telle gageure est peu crédible. Elle produit mécaniquement une hausse des prix qui se ressentira tôt ou tard par le consommateur. Il faut en avoir conscience.
Les conséquences à tirer par le consommateur sont assez simples : il faut acheter rapidement. Traditionnellement, les prix augmentent en hiver, au moment où les pics de consommation sont atteints, puis baissent au printemps. Mais les temps changent, et une crise structurelle de la production s’installe, qui devrait fortement amenuiser l’effet saisonnier des variations tarifaires. Rien n’exclut même que, au printemps, les tarifs soient supérieurs à ceux de l’hiver.
Investir dans des forêts : attention au risque fiscal
Dans cette configuration, il peut être tentant de consacrer une partie de ses économies à un investissement dans les forêts, notamment françaises, qui sont nombreuses. L’idée est bonne et prometteuse, mais, comme toujours en France, la pression fiscale doit être attentivement suivie pour calibrer la dépense. La forêt française est en effet plus taxée que la forêt étrangère, ce qui en réduit l’intérêt financier.
Dans la pratique, l’investissement forestier présente des difficultés techniques car il faut évaluer la valeur d’un bien qui ne nous est pas forcément familier. Il peut donc être intéressant de rejoindre un groupement forestier qui offre différents avantages. En particulier, ce dispositif permet d’obtenir une réduction d’impôt sur le revenu de 18% du montant de l’investissement, dans la limite de 11.400 euros pour un couple soumis à imposition commune et 5.700 euros pour une personne seule est allouée au souscripteur de parts d’un groupement. Pour les travailleurs indépendants, et sous certains conditions, les limites peuvent être portées à 100.000 euros pour un couple, et 50.000 euros pour une personne seule.
En outre, l’investissement forestier peut ouvrir droit à de fortes réductions sur l’IFI.
Tous ces arguments justifient que les personnes concernées ne se contentent pas d’acheter du bois rapidement, mais qu’elles envisagent d’investir dans des groupements forestiers. Il n’est toutefois pas superflu de s’adresser à un professionnel pour procéder à un investissement de ce genre.
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1 commentaire
La forêt j’en ai! Un peu. 25% de réduction d’impôt à la souscription ça ne se refuse pas. Je diversifie mes FIP Corse avec un meilleur rendement annoncé. J’en reprendrai l’an prochain si nous restons sur ces mêmes bases. Et aussi je dis aux gens: arbitrez pour des FCP Énergie et/ou Climat, le train vient de partir c’est le moment de sauter en marche. Sachant que le nec plus ultra c’est quoi? L’eau.