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Nous l’avions interviewé la semaine dernière. Denis Payre nous avait donné une magnifique interview. Il nous l’avait expliqué: “Ma candidature a été bloquée pendant un mois et demi sans raisons valable par la direction de LR“. Confirmation le 2 novembre à 17h: après quinze jours de campagne, Denis Payre n’avait qu’une bonne trentaine de signatures d’élus LR quand il en aurait fallu 250. S’il avait pu faire campagne dès la fin août, il y serait donc arrivé ! Mais cela nous en dit long sur le fonctionnement du système politique. Le Général de Gaulle, quand il avait instauré l’élection du Président de la République au suffrage universel, avait prévu 100 signatures de maires; après son départ, le régime des partis a fait monter le nombre de signatures nécessaires à 500 rendues publiques. Evidemment, la qualité de l’offre s’est réduite d’autant et les partis ont songé à faire des primaires – en imitant les Etats-Unis. Mais les partis n’aiment pas les primaires: même si un électorat réduit vote, cela bouscule les pronostics. En 2007, les “éléphants” du PS n’ont eu de cesse de mettre des bâtons dans les roues de Ségolène Royal, candidate issue des primaires; pourtant la candidate a fait un excellent score au premier tour, à 26% – comme François Mitterrand en 1981! Qu’aurait-elle réussi si son parti avait été derrière elle? En 2016, les votants aux primaires de la droite ont fait le choix inattendu de François Fillon. Les deux perdants, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, n’ont eu de cesse de dézinguer Fillon, qui a raté de peu le second tour. Les Républicains, cette fois, s’en remettent à un Congrès. Mais le fait d’écarter Denis Payre relève, de la part de Christian Jacob, de la peur de l’inattendu: on aurait très bien pu imaginer que les adhérents LR mettent un peu de piment dans le vote ! Imaginez Xavier Bertrand empêché d’arriver au second tour par la faute d’un entrepreneur ! Quelle horreur !
Le constat dressé par Denis Payre, durant ses quelques semaines de campagne est implacable. Il l’a résumé pour les lecteurs du Courrier des Stratèges: “Je pense que faire reculer l’Etat est une absolue nécessité, une urgence vitale même pour le pays. Nous assistons à l’effondrement du mode de gouvernement français avec un Etat tellement coûteux qu’il écrase le pouvoir d’achat des Français comme jamais. Le gouvernement doit faire dans l’urgence un chèque de 100 Euros à 38 millions de personnes suite à une hausse du prix de l’essence pour éviter une crise sociale majeure. Notre pays est devenu un pays extrêmement pauvre. Nous étions le 5° pays au monde en création de richesse par habitant en 1975, nous avons dégringolé à la 26° place. Et entretemps, la population de fonctionnaires a augmenté deux fois plus vite que la population. Avec un salaire de 2.000 Euro net par mois, l’entreprise paye 1.500 Euro de charge. Si le salarié vivait en Espagne, aux Pays-Bas ou en Allemagne, il toucherait entre 500 et 1.000 Euro de plus en net par mois. Nous avons les services publics les plus coûteux au monde, et pour autant l’Etat n’est plus capable de fournir le plus élémentaire, un service régalien de qualité avec une justice et une lutte contre l’islam radical peu efficaces, et une politique migratoire largement hors de contrôle, malgré la qualité incontestable de nos fonctionnaires. Notre système éducatif est dans un état avancé de délabrement avec un système parmi les derniers de tous les classements internationaux et terriblement inégalitaire. La question légitime est de savoir où va l’argent ?”
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Edouard Husson est directeur de la rédaction. Ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure, agrégé et docteur en histoire, professeur des universités, ancien vice-chancelier des universités de Paris. Spécialiste de l'Allemagne.
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