Les 25 millions d’habitants de Shanghai ont vécu plus de deux mois le chaos d’un confinement drastique. Isolés de tout, ils n’avaient aucun moyen d’exprimer leurs souffrances et leur colère qu’à travers le réseau social, WeChat. En Chine, WeChat est devenu le réseau des résistants. Sur cette plateforme, nombreux font part de leur frustration et de leur colère, mais rapidement censurée par le parti. Les millions d’habitants de la mégalopole ont surtout fait face à des problèmes d’approvisionnement en nourriture et en médicaments.
Pour faire baisser le nombre de cas Omicron dans la capitale économique du pays, Pékin a décidé de placer tout son espoir dans stratégie très stricte du zéro covid . La politique de zéro Covid a en effet, mis les 25 millions d’habitants de Shanghai dans une situation complexe et frustrante pendant presque deux longs mois. Hormis le fait de ne pas pouvoir sortir, ils ont fait face à une forte pénurie de nourriture. Les supermarchés sont fermés, les livraisons de nourriture à domicile sont drastiquement réduites. Si l’organe disciplinaire chinois avait appelé la population à « combattre l’épidémie d’un seul cœur… et à travailler ensemble pour une victoire rapide ». Cette situation a vite poussé les Shanghaiens à bout.
De nombreux témoignages accablants publiés sur WeChat
La politique du zéro Covid en Chine a conduit les dirigeants à appliquer des restrictions sévères lorsqu’une forte vague de pandémie a frappé Shanghai. La capitale économique chinoise a subi un verrouillage complet. La population devait rester en quarantaine et les personnes testées positives ont été envoyées de force dans des centres d’isolement.
Les habitants de Shanghai ont aussi fait face à la pénurie de nourriture et au manque de soins de santé. Frustrés et en colère, ils ont essayé de trouver un moyen pour contester les mesures adoptées par l’Etat. Ils ont alors créé des groupes WeChat. Ils s’exprimaient et communiquaient à travers cette plateforme de médias sociaux.
Plusieurs témoignages de l’enfer subi au quotidien par les habitants de Shanghai ont été publiés sur WeChat. La publication de la célèbre vidéo de 6 minutes de Si Yue Zhi Sheng qui révélait la situation vécue par les habitants de Shanghai pendant le confinement sur WeChat a attiré l’attention des internautes.
Supprimée par les censeurs du gouvernement, elle a été reportée, puis retirée à nouveau. Mais les groupes WeChat créés par les habitants de Shanghai se sont relayés pour maintenir la vidéo en ligne.
WeChat comme principale source d’information pour les habitants
En effet, les entreprises médiatiques et les médias sociaux en Chine ont fait l’objet d’une censure sévère pendant le confinement. La seule source d’informations disponible était le canal officiel du gouvernement de Shanghai sur Weibo, qui fonctionne de manière
similaire à Twitter.. Son contenu est évidemment géré par les autorités chinoises. Mais les gens étaient sceptiques quant à sa fiabilité.
Les médias sociaux, notamment WeChat, étaient donc le principal moyen de communication et la source d’information fiable pour les habitants.
Sur les réseaux sociaux, nombreux ont fait part de leur frustration et de leur colère. Les réseaux sociaux étaient vite inondés de commentaires critiques sur la situation, mais rapidement censurés par le parti. Face au mécontentement croissant, le Parti communiste ont mis en garde les auteurs. Ces mises en garde restent présentes dans les espaces publics, où des messages très clairs sont affichés sur des écrans: “surveillez votre langage ou faites face à une punition sévère”, “n’exprimez pas en ligne des opinions en lien avec la pandémie”.
Désolée mais indiquer que le blocage de Shanghaï était dû au combat du PCC contre le COVID est tout sauf la vérité. C’est un prétexte. Le Président Xi cherche à faire d’une pierre plusieurs coups : tester la docilité des citoyens shanghaiens qui de tout temps ont été les moins dociles et montrer au monde entier que le “crédit social” qu’il veut exporter fonctionne dans sa dimension restriction des libertés ; Ruiner le fief économique du clan de Jiang Zimin (qui l’a quand même fait accéder aux plus hautes fonctions); déclencher des pénuries en Europe pour pouvoir négocier ce qu’il veut par la suite. Continuer à seriner le prétexte sanitaire c’est faire le jeu du PCC et montrer une certaine complaisance vis à vis de la doxa covidiste.
Merci pour cette intervention intéressante.
Je vous rejoins sur votre vision de la chose. Seules Shanghai et Shenzhen, et peut-être Canton étaient confinés aussi durement, du moins d’après ce que je sais, et il se trouve que ce sont trois lieux économiques très importants. Restons très vigilants, car le mensonge est puissant !
Le survol cauchemardesque de cette “ville” de 25 millions d’habitants (25 millions !!!), entassés comme des poulets de batterie, explique avec quelle facilité un pouvoir peut exercer toutes formes de cruautés au gré de soi-disant impératifs, qu’ils soient sanitaires ou autres. C’est sans issus pour ces pauvres gens. La Chine dispose de terres immenses et fertiles, de “ressources humaines” infinies. Mais non ! Faut réduire, concentrer, concasser, broyer, miniaturiser, chosifier. Jusqu’à la convulsion finale. Un tel monde ne peut pas perdurer. Je pense bien à eux, aux enfants, aux vieux, aux malades. Amen !