La garantie de la Confédération suisse pour la banque Crédit Suisse s’élève à 100 milliards d’euros. S’y ajoutent une garantie de pertes de 9 milliards pour l’UBS et – très probablement – 8 milliards supplémentaires à titre de dédommagement pour les détenteurs d’obligations. Les citoyens suisses doivent désormais craindre une cure d’austérité sévère, tandis que la « nouvelle UBS » devient la sixième plus grande banque d’Europe. Le total de son bilan devrait être plus de deux fois plus élevé que le PIB suisse. Tandis que la politique s’empêtre dans sa propre logique, la spéculation se poursuit allègrement sur la place financière suisse.
C’était un signal politique, même s’il était faible : la semaine dernière, le Conseil national suisse a rejeté à la majorité les crédits d’urgence pour le sauvetage de CS. Le vote avait été précédé par des prises de parole bruyantes. Le Parti socialiste suisse a par exemple demandé que le Conseil fédéral introduise des dispositions visant à augmenter le ratio de fonds propres des banques. L’Union démocratique du centre a quant à elle demandé exactement le contraire. Car une augmentation significative des exigences en matière de fonds propres aurait pour conséquence un renchérissement considérable des crédits bancaires. Les Verts suisses estiment qu’une banque d’investissement en Suisse ne peut pas être en même temps un gestionnaire de fortune. La Schweizer Handelszeitung juge le non de ces trois partis aux crédits d’urgence de manière pragmatique : « L’UDC, le PS et les Verts voulaient donner une leçon au Conseil fédéral et à la ministre des Finances Karin Keller-Sutter. Ils y sont parvenus ».
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