Au moment où la plupart des banques centrales relèvent leurs taux d’intérêt, la réduction des taux chinois peut sembler paradoxale. Décryptage.
En dépit de l’opacité qui caractérise toutes les informations en rapport avec la Chine communiste, j’ai des raisons de penser que, en l’occurrence, la motivation affichée par les autorités chinoises (réduire le chômage des jeunes) est effectivement celle qui a inspiré cette décision des Princes rouges.
Mais commençons par préciser la raison expliquant que la Chine, elle, peut se permettre de réduire ses taux. Dans un contexte de relèvement des taux presque partout ailleurs, d’autres États craindraient de le faire, de peur de subir une fuite des capitaux.
Mais comme la Chine a d’ores et déjà son yuan numérique et son système de crédit social (qui, en Occident, reste à l’état de projet – certes imminent), elle sait que ses « investisseurs » à elle n’oseront plus chercher à fuir. Ils sont l’image de notre avenir.
Le yuan bon marché, nouvel opium du géant endormi
En Occident, les gouvernements de la démocratie mourante sont tenus en otage par une classe de rentiers : les retraités, derniers votants, qui veulent des monnaies fortes pour préserver leurs économies. En Chine, au contraire, le pouvoir n’a pas peur des vieux, mais de ses jeunes – qui lui ont déjà imposé par la force la fin du délire « zéro Covid », d’ailleurs pour partie responsable de ce chômage massif que la réduction des taux est censée combattre.
Une jeunesse certes de moins en moins nombreuse, à mesure que la Chine entre en hiver démographique : la surpopulation, c’est une fable bonne à raconter aux Européens. Mais aussi une jeunesse de plus en plus frustrée – notamment du fait du déséquilibre des sexes créé par la vague précédente d’ingénierie sociale (la politique de l’enfant unique, qui portait encore le sceau du bolchévisme à l’ancienne).
Xi pratique donc, comme Macron, le en même temps : envoyant tantôt la jeunesse travailler dans les champs (comme Ceauşescu), et tantôt revenant (comme à présent) à la doctrine Deng : celle de cette N.E.P. désormais mondiale, c’est-à-dire du capitalisme autoritaire, promu en Occident par ses amis de Davos.
Gageons que son en même temps finira par aussi bien fonctionner que celui du mari de Brigitte, et que le réveil du géant endormi réserve bien des surprises aux Princes rouges.
Bonjour Modeste
Serait-il possible d’avoir un article sur le Yuan numérique ?
Afin de comprendre exactement les caractéristiques de cette monnaie et des possibilités pour le gouvernement pour contrôler la population.
Est-ce que l’état chinois utilise déjà des méthodes coercitives ou est-ce que pour le moment il y va avec des pincettes pour manipuler en douceur sa population ?
Savez-vous s’il y a des restrictions sur certains achats ou dépenses etc ?
Merci