En titrant sur « les chiffres alarmants du recrutement des enseignants », Marianne assure à l’usine à gaz de Pap Ndiaye un après-vente qui se veut critique, technique – en tournant méticuleusement autour du pot politique.

Crise des vocations, inégalités territoriales… Marianne formule et problématise son constat dans les termes dans lesquels son lectorat a été dressé à réfléchir – et qui (divine surprise) se trouvent être justement les termes de l’idéologie du chef d’orchestre Pap Ndiaye, généreusement cité, qui pontifie en technocrate averti sur les vrais-faux problèmes qu’il travaille à résoudre, en ingénieur expérimenté. Angle mort (prévisible) du « débat » : à quoi sert l’école ?
En lisant plus attentivement l’article, on remarque pourtant – c’est déjà une habitude – qu’il livre tous les éléments factuels qui peuvent servir de base à un constat bien plus inquiétant que celui d’une collection de lacunes dans l’organigramme de tels ou tels lycées. Et notamment :
- Approfondissement du précipice entre langues et mathématiques d’un côté (en grave crise des vocations) et autres disciplines.
- Disparition accélérée du « candidat moyen » aux concours de recrutement : « Les écarts se creusent entre une excellence qui peut être assez stupéfiante et des étudiants qui sont stupéfiants par leur niveau en baisse. »
« Ecole à deux vitesses », ou bourrage de crâne pour les masses ?
Ce que les mathématiques (une forme de langage formel) ont en commun avec l’allemand et les lettres classiques, c’est de constituer des disciplines techniques, non-réductibles à discours idéologique. En dépit de tous les efforts de l’inclusivité, les paradigmes de conjugaison du grec restent aussi insensibles à la correction politique que la méthode de réduction des équations du 2nd degré.
Ces matières doivent donc nécessairement faire l’objet d’un enseignement (qui équipe l’apprenant de savoirs techniques, non-idéologiques) – les autres (et notamment : lettres françaises, histoire…) ayant pour dénominateur commun d’être aisément réductibles à un catéchisme simplificateur et bien-intentionné : à une éducation – fonction parentale confisquée et dévoyée par l’Etat en charge de la société-ruche socialiste.
Or c’est justement la diffusion d’un tel catéchisme – globalement inutile à la vie professionnelle, et toxique pour le sens critique – que Pap Ndiaye compte confier à ses « nouveaux hussards noirs », qu’il n’aura d’ailleurs aucun mal à recruter dans la masse de ces débiles « stupéfiants par leur niveau en baisse ».
je ne suis pas d’accord sur tout. . Notamment :avancer l’idée quel étude de l’ histoire… puisse ’être aisément réductibles à un catéchisme simplificateur et bien-intentionné.
Vous savez sans doute que toute recherche historique, même si son auteur peut être habité de présupposés idéologiques, requiert le respect de règles déontologiques, comme dans toute discipline.
Il y a beaucoup d’intermédiations entre l’historien-chercheur et le professeur dans sa classe…
L’idéologie est largement infiltrée dans les universités, même scientifiques.
Très drôle, merci !
Oui j’avoue, tant de naïveté est amusant.
Pas d’accord
Beaucoup de pans de l’histoire sont révisionnés
C’est comme les scientifiques qu’on censure pour finalement dire ensuite vous voyez il y a bien consensus tout le monde est d’accord (euh non pas d’accord ; tout le monde est d’accord parmi ceux qui ont eu le droit de s’exprimer)
Si les bouquins d’histoire expliquait réellement les intentions des américains sur Paris lors de la seconde guerre mondiale ou encore quelles banques américaines finançaient le parti nazi, pas sûr que les gens verraient d’un bon œil notre vassalisation actuelle
Je suis d’accord avec Modeste pour l’instant 2+2=4 par contre même la science peut-être évangélisée : il suffit de voir la pandémie de tests avec les nouveaux malades imaginaires ! Avant nous étions malades parce qu’on ne se sentait pas bien, avec un symptôme ceci ou cela maintenant tu es malade parce qu’on te le dit (tu es positif)
Vous avez oublié de rappeler que le concours a changé depuis peu, et qu’il n’y a plus d’épreuve disciplinaire à l’oral ; elle a été remplacée par une épreuve au cours de laquelle on teste l’aptitude du candidat à transmettre les valeurs de la république. Le jury n’entendra donc jamais un futur professeur d’anglais parler anglais, etc.
Professeur (30 ans, college, lycée puis fac) inspectrice (6ans), j’approuve les candidats qui fuient le métier dans leur premières années d’exercice et les étudiants qui ont le bon sens de penser à ne jamais embarquer dans cette nef des fous qu’est devenue, en 50 ans, “l’ecole”: c’est un signe d’intelligence et ces gens feraient leur malheur en réussissant des “concours” basés sur un faible niveau disciplinaire et une forte tendance au conformisme et une appétence certaine pour les religions moralisatrice de type écologiste, climato-apocalyptique, wokiste, postcolonialiste revancharde, voire anticolonialiste et tutti quanti.
La société a réclamé une école qui au lieu d’instruire pour émanciper – en sélectionnant-et préfère une structure destinée à a eduquer et formater pour intégrer le jeune dans un monde devenu fou et suicidaire. Résultat : encéphalogramme plat a l’école à force de cours de moraline à tout crin, mais “en transversal”, et tolérance de tous les comportements des jeunes “en devenir” (= bordel dans bien des cours).
Enfin ça, c’est pour les gueux. Les 1% veulent l’école alsacienne ou Franklin et ils l’ont. Perso, j’ai connu l’école sous le ministère de l’instruction publique, où ça ne rigolait pas avec le niveau à atteindre chaque année (dans des matières pas absolument “en prise avec le monde hors l’école” comme le latin, la trigonométrie, la physique, etc.) mais j’ai bien rigolé avec les copains en classe et en recré, et n’ai eu aucun mal a obtenir des diplômes, d’où ma vocation! Je suis rentrée dans le métier un peu après le moment où ça a basculé (les années 70) et en 2000 le secondaire était quasiment détruit – et mort pour moi. Le reste du paquebot a bientot coulé jusqu’à l’apothéose Pape N’Diaye.
Précision : si le latin et le grec se prêtent peu à un enseignement teinté d’idéologie, il n’en va pas du tout de même pour les langues vivantes car on est censé enseigner conjointement le code linguistique et la culture ou l’histoire étrangères qui vont avec. On arrivera donc facilement à intégrer catéchisme, un discours misérabiliste et moralisateur, sur l’immigration, le sort des femmes, des minorités, apocalypse écologique, etc. A quoi s’ajoute le volet “compétence communicationnelle” pour laquelle l’efficacité l’emporte sur l’exactitude. D’où le niveau pathétique des élèves de terminale après 7 ans d’anglais; au collège on trie ses déchets et on est gentil avec son prochain puis au lycée on sanglote sur le sort des immigrés européens triés à Ellis Island ou des Irlandais forcés à émigrer à cause de la famine de pommes de terre et des méchants anglais, et l’extermination des bisons et des indiens. Ce sont de vraies questions historiques, mais elles sont très faciles à idéologiser, à relire au prisme de nos lubies actuelles, où le fardeau de l’homme blanc est devenu la culpabilité dudit homme blanc, sans aucune nuance.
le niveau en langue vivante après 7 ans d’enseignement est tout simplement décourageant pour les élèves… (ils restent débutants).
Faut dire qu’avec 3 voire juste 2 heures de cours par semaine… (alors qu’il en faut au minimum 4).
Pardonnez-moi, mais 4 heures au lieu de 3 à ratiociner en langue étrangère approximative sur toujours les mêmes maximes du catéchisme du politiquement correct c’est tour aussi chi… et ça n’élève ni le niveau, ni l’esprit. Et ne venez pas faire l’éloge du CECRL (cadre européen commun de référence pour les langues), car ce n’est qu’un machin pour trouver des acquis où il y surtout des manques, après 7 ans de cours – 7 ans “d’apprentissage” voudrait dire qu’il y a effectivement eu apprentissage… et le résultat est pour la masse des élèves une expression en langue bien étrange !
L’article passe sous silence l’éléphant au milieu de la pièce : le contenu des épreuves et la moyenne des candidats !!!
En commentaire à votre vidéo, elle-même commentant votre billet (“Circulez…”), je proposerais outre la discrimination entre matières “techniques” et “idéologiques” de sous-disntinguer les matières techniques “idéologisables” (la bio.) des matières “idéologiques” “technicisables” (les sciences éco.) pour déduire les matières “premières” qui sont soit imperméables à l’idéologie (les math.), soit imperméables à la technique (l’EMC).