Ayant apparemment décidé, pour la mise au point de sa personnalité automne/hiver, de mimer un réveil à la réalité de l’immigration de masse, Macron entrerait en contradiction, non seulement avec le mainstream bruxellois, mais aussi avec une partie de sa propre base. Heureusement, tout cela n’est que théâtre lycéen.
Selon le proverbe favori de feu mon arrière-grand-mère : « Chaque matin, un imbécile se lève – il suffit de le trouver ». Le mari de Brigitte pense visiblement l’avoir trouvé, dans cette partie de l’EHPAD centriste qui votait jadis RPR.
Et en effet : les naïfs qui ont réussi à traverser « le Covid » et « l’Ukraine » en continuant à déclarer « incompétent » ce très compétent incendiaire pourront bien reprendre une portion de jobardise en s’imaginant que leur gendre idéal a « enfin compris » que les arabes ils sont méchants « l’immigration pose problème ».
Et l’adhésion renforcée de ces cocus-là devrait permettre de compenser les pertes sur la gauche de la Macronie centrale qu’impliquera forcément ce virage rhétorique. Gauche macronienne qui sera alors attirée dans l’orbite de la NUPES, cette dernière s’efforçant de devenir le parti de l’immigration – imitant ainsi une stratégie (d’ailleurs partiellement ratée) du Parti Démocrate américain.
Sancho Darmanin, à l’école de Don Macron du En même temps
L’ennui, c’est que c’est ce même Poulidor Darmanin – à qui Macron confie maintenant son « projet de loi immigration » – qui, pas plus tard qu’en mai, accusait encore d’intentions de « Frexit migratoire » ceux qui, côté LR, parlaient de projets semblables.
Et c’était, pour une fois, la stricte vérité qui sortait de sa bouche : effectivement, la submersion migratoire n’est qu’une conséquence de la perte de souveraineté – au profit (entre autres) de l’Union européenne.
Il va donc à présent falloir que Darmanin s’accuse lui-même de projets de Frexit migratoire. Si cette gestion acrobatique du principe de non-contradiction venait à lui poser des problèmes de chorégraphie, il n’aura qu’à prendre des leçons de en même temps auprès du champion du genre, dont la prestation pour Le Point force l’admiration :
« Pour le président de la République, bien qu’il soit ‘faux de dire’ que la France est ‘submergée’ par l’immigration, la situation actuelle ‘n’est pas tenable’. »
Et de conclure, magistral :
« Il ne faut rien s’interdire. »
Là, c’est plus de la politique, c’est de l’art.
N’oublions jamais que Macron a été le ministre du pitresidûment Hollande qui a dit « l’afflux de migrants est une situation exceptionnelle qui va durer «.
Le pitresident Hollande