Malgré une hausse continue de l’utilisation d’Internet dans le monde, un tiers de la population reste hors ligne, avec une fracture numérique marquée entre les zones urbaines et rurales. Une situation qui reflète des disparités profondes entre les zones urbaines et rurales, et entre pays à revenu élevé et faible, selon le dernier rapport de l’Union internationale des télécommunications (UIT).
En 2024, 5,5 milliards de personnes seront connectées à Internet, soit 68 % de la population mondiale, selon les dernières données publiées par l’UIT. Cela représente une augmentation de 227 millions par rapport à l’année précédente, mais les défis restent immenses. Cosmas Luckyson Zavazava, directeur du Bureau de développement des télécommunications de l’UIT, a exprimé son inquiétude lors d’un point de presse à Genève :
« Un tiers de l’humanité n’utilise toujours pas Internet. La connectivité universelle reste une perspective lointaine, en particulier dans les zones rurales et les pays pauvres. »
Une connectivité en hausse, mais des disparités persistantes
Les disparités numériques sont criantes. Alors que 93 % des habitants des pays à revenu élevé sont en ligne, ce chiffre tombe à seulement 27 % dans les pays à faible revenu. Les zones rurales sont particulièrement touchées, avec 1,8 milliard de personnes non connectées sur les 2,6 milliards hors ligne dans le monde.
Doreen Bogdan-Martin, directrice générale de l’UIT, parle de « deux réalités numériques » :
« Dans les pays à revenu élevé, l’écart d’accès se réduit progressivement, tandis qu’il reste immense dans les pays à faible revenu. Les fractures numériques empêchent les plus vulnérables d’accéder à l’information, à l’éducation et aux opportunités d’emploi. »
Une fracture numérique liée au développement économique
Le niveau de développement économique d’un pays reste un facteur déterminant dans l’accès à Internet. Alors que 93 % des populations des pays à revenu élevé devraient être connectées en 2024, ce chiffre tombe à seulement 27 % dans les pays à faible revenu et à 35 % dans les pays les moins avancés.
Dans les pays enclavés en développement, la situation est tout aussi préoccupante, avec seulement 39 % de la population en ligne.
« Ces chiffres illustrent un véritable fossé numérique qui perpétue les inégalités et freine les opportunités pour les communautés les plus vulnérables », a souligné Doreen Bogdan-Martin, Secrétaire générale de l’UIT.
La 5G, un progrès inégalement réparti
La couverture mondiale de la 5G atteindra 51 % de la population mondiale en 2024. Toutefois, ce progrès technologique est loin d’être uniforme : 84 % des pays à revenu élevé bénéficient d’une couverture étendue, contre seulement 4 % des pays à faible revenu.
Cette différence illustre la double réalité numérique : d’un côté, des pays avancés profitant d’innovations technologiques, et de l’autre, des nations en retard, pour qui l’accès à un simple réseau Internet reste un luxe.
Des enjeux majeurs pour les régions rurales
Un point positif ressort néanmoins du rapport : l’écart d’accès entre les sexes se réduit. En 2024, 70 % des hommes et 65 % des femmes seront en ligne. Bien que 189 millions d’hommes de plus que de femmes utilisent Internet, des progrès vers la parité numérique sont observés, à l’exception des pays les moins développés.
Les zones rurales concentrent les populations les plus déconnectées. Ces communautés éloignées font face à des obstacles significatifs : sans accès à l’électricité, infrastructures limitées, coûts élevés, et manque d’éducation numérique. L’UIT rappelle que « combler le fossé rural-urbain est essentiel pour atteindre un accès universel à Internet ».
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