Nigel Farage, fondateur du UKIP, le parti du Brexit, a balayé les élections européennes hier en Grande-Bretagne. Donné favori dans les sondages, son score final est sans appel. Il illustre, mieux que n’importe quel referendum, l’attachement des Anglais au Brexit en faveur duquel le referendum avait tranché. Sa victoire signe l’effondrement des conservateurs et des travaillistes, et témoignent de la « recomposition » politique à la mode britannique.
Alors que la presse française aime à répéter que beaucoup de Britanniques auraient des états d’âme quant au Brexit et à leur volonté de le mettre en œuvre, le résultat du scrutin européen au Royaume-Uni laisse peu de place au doute. Avec 31,7% des voix, le Brexit Party remporte 29 sièges sur les 73 que les Britanniques doivent remplir à Strasbourg. Les Brexiters sont donc passés assez près de la majorité absolue.
Ce sont libéraux démocrates qui leur emboîtent le pas, avec 16 sièges, ce qui constitue là aussi une innovation majeure. Les travaillistes arrivent en troisième position avec 10 sièges seulement. Pour les conservateurs, l’humiliation est plus cuisante encore: ils arrivent en cinquième position, après les écologistes. Avec 8,7% des voix, ils envoient 4 députés à Strasbourg, ce qui constitue un impressionnant camouflet.
Comme l’a indiqué Nigel Farage, ce résultat est un « message massif » qui doit dissiper toute forme d’incertitude sur la nécessité de conclure le Brexit avant le 31 octobre. Tout laisse donc à penser que les négociateurs britanniques qui succéderont à Theresa May s’empresseront de conclure ce dossier bien mal embouché depuis plusieurs mois. La décision de sortir de l’Union paraît cette fois bien inévitable.