Selon nos informations, la Chine aurait bloquĂ© les exportations de masques vers l’Occident, en reprĂ©sailles aux dĂ©clarations de Donald Trump et des gouvernements occidentaux. Cette dĂ©cision, encore officieuse, n’a pas fuitĂ© dans la presse et aurait Ă©tĂ© levĂ©e aujourd’hui. Elle a provisoirement retardĂ© les livraisons de masques et autres appareils mĂ©dicaux. Le bras de fer commence.Â
Selon nos informations, les plates-formes logistiques ont Ă©tĂ© bloquĂ©es en Chine entre vendredi et lundi, et les commandes de masques ne pouvaient ĂŞtre expĂ©diĂ©es en Europe et aux États-Unis par une dĂ©cision unilatĂ©rale non publiĂ©e du gouvernement chinois. En reprĂ©sailles aux propos de Donald Trump et des gouvernements europĂ©ens (France et Grande-Bretagne en particulier) sur l’origine du virus, la Chine aurait donc dĂ©cidĂ© de montrer sa puissance en rappelant Ă l’Occident toute sa dĂ©pendance vis-Ă -vis de la production chinoise.Â
La Chine pourrait ruiner les stratégies de déconfinement
Alors que l’Occident entame les rĂ©flexions sur son dĂ©confinement, et prĂ©pare politiquement des plans de retour Ă la normale, le grain de sable chinois pourrait se rĂ©vĂ©ler redoutable pour leur mise en oeuvre. Sans un Ă©quipement massif en masques, les pays d’Europe et les États-Unis ne pourraient en effet dĂ©confiner sans exposer leur population Ă une redoutable seconde vague d’Ă©pidĂ©mie.Â
Nul ne sait comment pourrait se dĂ©rouler une deuxième vague “aiguisĂ©e” par une pĂ©nurie de masques. La Chine le sait, et utilise visiblement de façon maximale les armes dont elle dispose pour faire plier les Occidentaux.Â
En plein apaisement Ă Sciences Po sur Gaza, Attal jette de l’huile sur le feu
A quoi joue Gabriel Attal? Est-il mĂ©content que la direction et les manifestants de Sciences Po aient trouvĂ© un accord le 26 avril? Ce 27 avril, il a Ă nouveau jetĂ© de l’huile sur le feu, Ă l’unisson de tous ceux, des macronistes Ă “l’extrĂŞme-droite”‘, qui accusent la direction d’avoir “cĂ©dĂ© Ă l’extrĂŞme gauche”. Je rĂ©agis comme ancien recteur d’acadĂ©mie et ancien directeur de grande Ă©cole. La direction de Sciences Po a pris une sage dĂ©cision en Ă©tablissant un dialogue avec les manifestants qui protestent contre le massacre des populations civiles Ă Gaza. J’entends beaucoup d’indignation dans les mĂ©dias et sur les rĂ©seaux sociaux. Mais la direction de Sciences Po et le gouvernement s’Ă©taient pris les pied dans le tapis Ă la mi-mars, en prenant des positions pro-israĂ©liennes, contribuant Ă la radicalisation des dĂ©fenseurs des Palestiniens. Il Ă©tait grand temps de sortir de l’impasse. L’universitĂ© doit rester, autant que possible, un lieu de libre dĂ©bat, oĂą toutes les opinions sont respectĂ©es. Si l’on interdit un dĂ©bat, pour des raisons de paix civile au sein de l’Ă©tablissement, ce ne peut ĂŞtre au dĂ©triment d’une seule des deux parties. Surtout, règle d’or, il faut Ă©viter toute ingĂ©rence du gouvernement dans les affaires de l’universitĂ©. Le directeur de Sciences Po serait en droit, ce 27 avril, au nom de l’autonomie des Ă©tablissements et des libertĂ©s acadĂ©miques, de remettre en place Gabriel Attal. A la mi-mars, le gouvernement et les mĂ©dias avaient surrĂ©agi Ă une polĂ©mique sur les rĂ©seaux sociaux. En substance, on avait accusĂ© certains Ă©tudiants de Sciences Po d’avoir refoulĂ© une Ă©tudiante d’un amphithéâtre “parce qu’elle Ă©tait juive”. AussitĂ´t, le prĂ©sident de la RĂ©publique et le gouvernement avaient jetĂ© de l’huile sur le feu: Le 12 mars, des Ă©tudiants du ComitĂ© Palestine de Sciences Po Paris investissent par surprise un amphithéâtre de cet institut, pour une confĂ©rence destinĂ©e Ă marquer leur solidaritĂ© avec les victimes du massacre en cours Ă Gaza. Quelques heures plus tard, l’Union des Ă©tudiants juifs de France (UEJF) publie, sur X (ex-Twitter), un post affirmant que des adhĂ©rents de ce syndicat ont Ă©tĂ© « pris Ă partie comme juifs et sionistes » lors de ce meeting, puis un autre message soutenant qu’une Ă©tudiante en particulier a Ă©tĂ© empĂŞchĂ©e d’entrer dans l’amphithéâtre parce qu’elle Ă©tait « sioniste et juive ». AussitĂ´t, les accusations d’antisĂ©mitisme pleuvent sur les organisateurs de la confĂ©rence : Emmanuel Macron, prĂ©sident de la RĂ©publique, se scandalise pendant le conseil des ministres qu’« une jeune femme juive a(it) Ă©tĂ© interdite d’accès et victime de propos antisĂ©mites », et son Premier ministre, Gabriel Attal, fustigeant ce qu’il appelle « une dĂ©rive liĂ©e Ă une minoritĂ© agissante et dangereuse Ă Sciences Po », annonce avoir saisi la justice. La presse et les mĂ©dias s’emparent de ce qu’ils prĂ©sentent dès lors comme « une affaire d’État » Blast, 17 mars 2024 Finalement, Le Parisien avait rĂ©tabli les faits, mais sans qu’on en tire toutes les consĂ©quences: l’Ă©tudiante concernĂ©e avait Ă©tĂ© refoulĂ©e de l’amphithéâtre parce qu’elle ne voulait pas renoncer Ă filmer les dĂ©bats malgrĂ© la demande des organisateurs. L’impĂ©ratif pour un dirigeant d’Ă©tablissement universitaire: bannir la politisation des discussions internes Un prĂ©sident d’universitĂ© ou un directeur de grande Ă©cole sont confrontĂ©s, le plus souvent, Ă des situations complexes. Les Ă©tudiants se passionnent pour des questions politiques ou des enjeux de sociĂ©tĂ©. Le chef d’Ă©tablissement est garant de la libertĂ© des opinions Ă l’intĂ©rieur de son Ă©tablissement. Il doit permettre que la diversitĂ© des convictions s’y expriment. Je suis le premier Ă reprocher Ă des prĂ©sidents d’universitĂ© ou Ă des directeurs d’Ă©cole de manquer de courage quand ils laissent boycotter tel ou tel orateur sur leur campus sous prĂ©texte qu’il serait “catholique” ou “d’extrĂŞme droite”. Mais c’est pour cette mĂŞme raison que je refuserais d’interdire un dĂ©bat sur Gaza dans un Ă©tablissement. Le fait que les organisateurs des dĂ©bats sur Gaza Ă Sciences Po ou dans des universitĂ©s soient qualifiĂ©s “d’extrĂŞme-gauche” m’inspire trois rĂ©flexions: (1) je voudrais ĂŞtre sĂ»r que les prescripteurs d’opinion qui les qualifient ainsi ne cèdent pas Ă la facilitĂ© des amalgames. (2) Nous n’y pouvons rien si, comme je le faisais remarquer hier, la droite est myope au point de laisser la gauche s’emparer d’une cause humaine, qui n’est ni de droite ni de gauche, celle de la dĂ©nonciation des crimes de guerre israĂ©liens Ă Gaza, en Cisjordanie et au Liban. (3) Je comprends très bien l’Ă©motion qui est celle de la communautĂ© juive après l’attaque-surprise des combattants palestiniens de Gaza le 7 octobre 2023. Et un directeur d’Ă©cole doit se tenir prĂŞt Ă rappeler Ă l’ordre aussi bien ceux qui voudraient faire taire les pro-IsraĂ«l que ceux qui voudraient faire taire les dĂ©fenseurs de la cause palestinienne. Comme dirigeant d’Ă©tablissement universitaire, on n’a aucune opinion personnelle Ă exprimer. Il est lĂ©gitime de laisser s’exprimer des Ă©tudiants qui dĂ©fendent la Palestine; tout comme des Ă©tudiants qui dĂ©fendent IsraĂ«l. En rĂ©alitĂ©, il y aura vraisemblablement plus de deux points de vue. J’imagine des Ă©tudiants organisant un dĂ©bat sur la nĂ©cessitĂ© de remplacer Netanyahu; ou bien une confĂ©rence spĂ©cifiquement dĂ©diĂ©e aux Palestiniens chrĂ©tiens; ou une autre cherchant Ă comprendre comment les mouvements combattant palestiniens ont refait l’unitĂ© nationale, Ă l’occasion de la prĂ©sente guerre, après des dĂ©cennies de dĂ©testation mutuelle. La multiplication des approches nuancĂ©es serait un succès pour l’espace acadĂ©mique. Bien Ă©videmment, tout cela peut, Ă l’inverse, dĂ©gĂ©nĂ©rer, vu qu’il y a le risque d’importer des passions inexpiables Ă la place du libre dĂ©bat des idĂ©es. Et donc, un directeur de Sciences Po doit se tenir prĂŞt Ă Ă©ventuellement interdire TOUT dĂ©bat sur la question – aussi bien ceux oĂą s’expriment des points de vue pro-palestiniens que ceux oĂą s’expriment des points de vue pro-israĂ©liens. Si la dynamique des dĂ©bats – Ă©ventuellement alimentĂ©e de l’extĂ©rieur de l’Ă©tablissement – amenait Ă des amalgames permanents (aussi bien Netanyahu = IsraĂ«l = Juifs: ou Ă©tudiants manifestants pour Gaza = gauchistes = islamistes = apologie du terrorisme), alors le le devoir du chef d’Ă©tablissement serait d’interdire les dĂ©bats sur la question. Et il faut alors faire savoir bien fort que l’on a interdit les dĂ©bats organisĂ©es par TOUTES les parties, pour prĂ©server la paix civile dans l’Ă©tablissement. Ce que je dis pourrait s’appliquer Ă la guerre d’Ukraine. Le premier rĂ©flexe d’un chef d’Ă©tablissement devrait ĂŞtre de laisser s’exprimer les points de vue des deux parties. Ou bien d’interdire tout dĂ©bat sur le sujet si cela risquait de dĂ©gĂ©nĂ©rer. En mars, on avait demandĂ© Ă la direction de Sciences Po de prendre partie pour IsraĂ«l Ce qui Ă©tait insupportable dans les Ă©vĂ©nements de la mi-mars, c’est l’ingĂ©rence politique, jusqu’au sommet de l’Etat. Emmanuel Macron et Gabriel Attal n’ont fait que reproduire ce qui se passait aux Etats-Unis, oĂą des prĂ©sidents d’universitĂ© ont Ă©tĂ© convoquĂ©s par la commission Ă©ducation de la Chambre des ReprĂ©sentants. J’ai dit avant-hier ce que je pensais des interventions du Speaker de la Chambre, Mike Johnson, Ă Columbia. En tout cas, Ă la place du directeur de Sciences Po, en mars, j’aurais convoquĂ© les mĂ©dias pour faire savoir mon profond mĂ©contentement de l’intervention du chef de l’Etat et du Premier ministre. Et j’aurais demandĂ© solennellement que l’on respecte la libertĂ© acadĂ©mique, fondement de toute vie universitaire. Evidemment, cela aurait Ă©tĂ© l’occasion de rappeler aux Ă©tudiants que toute manifestation d’intolĂ©rance dans l’Ă©tablissement mettait en danger la possibilitĂ© de tenir des dĂ©bats. Je ne suis pas Ă©tonnĂ© de ce qui s’est passĂ© depuis le 13 mars. ConfrontĂ©s Ă l’ingĂ©rence du pouvoir politique, les Ă©tudiants soucieux du sort des Palestiniens se sont radicalisĂ©s. Je n’approuve pas la venue de personnalitĂ©s politiques devant Sciences Po durant toute la journĂ©e du 26 avril (j’en ai parlĂ© hier soir). Mais ce qui devait arriver est arrivĂ©. Nouvelle ingĂ©rence scandaleuse de Gabriel Attal ce 27 avril Loin de comprendre sa lourde responsabilitĂ© dans les Ă©vĂ©nements en cours, Gabriel Attal a remis le couvert ce samedi 27 avril après qu’un accord a Ă©tĂ© trouvĂ© entre direction et Ă©tudiants: Le Premier ministre Gabriel Attal, lors d’un dĂ©placement Ă Pirou dans la Manche ce samedi 27 avril, a vivement critiquĂ© les Ă©vĂ©nements survenus cette semaine Ă Sciences Po Paris. Il a qualifiĂ© les tensions entre manifestants pro-palestiniens et pro-israĂ©liens de “spectacle navrant et choquant”, orchestrĂ© par une “minoritĂ© agitĂ©e” et “des forces politiques, notamment La France insoumise”. i24news.tv Que cherche le Premier ministre? A faire capoter tout accord et mettre l’universitĂ© Ă feu et Ă sang? En tout cas, il reprend la rhĂ©torique qui voudrait assimiler la dĂ©fense humaniste des victimes de Gaza Ă du “wolkisme”: il s’agirait de n’avoir aucune “tolĂ©rance avec l’action d’une minoritĂ© agissante et dangereuse qui cherche Ă imposer ses règles et une idĂ©ologie d’outre-Atlantique”. [A moins que dans un soudain accès de luciditĂ©, le Premier ministre parle non pas du wokisme mais des nĂ©o-conservateurs….] La direction de Sciences Po a raison de jouer la carte du dialogue et de l’apaisement Pour toutes les raisons que je viens d’Ă©numĂ©rer, j’approuve la reprise du dialogue. Puisqu’Ă Sciences Po on est fascinĂ© par les Etats-Unis, eh bien, qu’ils y aillent pour un “townhall” , c’est-Ă -dire une rĂ©union de dialogue de la direction avec les salariĂ©s, la facultĂ© et les Ă©tudiants. Je ne vois aucune atteinte Ă l’autoritĂ© des dirigeants de l’Ă©tablissement dans l’interruption de procĂ©dures disciplinaires. On sape l’autoritĂ© en lui faisant servir de mauvaises causes. Reste la question de “l’investigation des partenariats de l’Ă©cole avec des universitĂ©s ou des organisations soutenant l’Etat d’IsraĂ«l”. La direction de Sciences Po rĂ©agit prudemment. Et elle a raison. De quoi parle-t-on? Un boycott des universitĂ©s israĂ©liennes? Je ne suis pas sĂ»r que ce serait opportun vu que ce sont des institutions oĂą l’on trouve des gens hostiles Ă la politique de l’actuel gouvernement israĂ©lien. Des universitĂ©s partenaires d’autres pays? Les Ă©tudiants idĂ©alistes devraient faire confiance au bon sens de la facultĂ© et des centres de recherche au sein de Sciences Po pour savoir ce qui est opportun.
Libertarisme : comment le chèque-Ă©ducation va remettre l’Ă©cole sur la bonne voie
Dans cette deuxième leçon libertarienne, j’explique notre projet pour l’Ă©cole et pour quelles raisons il permettra de relever rapidement le niveau d’apprentissage. Le mystère de l’Education Nationale consiste en effet Ă transformer une extraordinaire somme d’intelligences individuelles en une immense bĂŞtise collective, grande productrice de souffrance au travail pour les enseignants. Voici la voie que nous proposons pour transformer l’intelligence de nos enseignants en une richesse partagĂ©e Ă bon escient. Notre analyse est que, dans un monde bouleversĂ© par les ruptures technologiques dans l’Ă©conomie du savoir, il faut ĂŞtre agile et non rigide pour intĂ©grer la rĂ©volution en cours. Je republie ci-dessous la leçon libertarienne n°1 publiĂ©e il y a quelques jours.
La BCE ne légalisera finalement pas le vol, par Florent Machabert
L’info de la semaine – Fitch et Moody’s maintiennent la note de la France ! Depuis 2012, et ce pour les trois plus grandes agences de notation (Moody’s, Standard & Poor’s et Fitch Ratings), la France est sur une pente glissante, alors que de 1975 Ă 2011, elle a toujours dĂ©crochĂ© les meilleures notes. A titre de comparaison, l’Italie, l’Espagne et le Portugal rattrapent leur retard, Ă tel point que sur le moyen terme, l’Espagne et le Portugal pourraient dĂ©passer le France (lire Finance & Tic) ! MalgrĂ© des performances mĂ©diocres en matière de finances publiques, la France voit avec soulagement sa note maintenue par Moody’s à « Aa2 » avec une perspective « stable ». Cette dĂ©cision a bien sĂ»r Ă©tĂ© accueillie positivement Ă Bercy, oĂą l’on souligne l’importance de redoubler d’efforts pour restaurer la santĂ© Ă©conomique du pays. Bruno Lumière© a d’ailleurs insistĂ© sur la nĂ©cessitĂ© de poursuivre les objectifs de croissance, d’emploi et de rĂ©formes structurelles, tout en rĂ©duisant les dĂ©penses publiques afin d’atteindre un dĂ©ficit infĂ©rieur Ă 3% d’ici 2027. Et des hausses d’impĂ´ts ?Ce contenu est rĂ©servĂ© aux abonnĂ©sPour profiter pleinement de l'ensemble de nos contenus, nous vous proposons de dĂ©couvrir nos offres d'abonnement.Connectez-vous si vous avez achetĂ© un abonnement et/ou ce contenu. S'abonner AccĂ©dez Ă tous nos contenus. Plus de 5 000 articles. S'abonner maintenant Acheter l'article DĂ©verrouillez cet article et obtenez un accès permanent pour le lire. DĂ©verrouiller
La dĂ©fense des Palestiniens est un sujet trop sĂ©rieux pour ĂŞtre abandonnĂ© Ă l’extrĂŞme-gauche
La droite française n’est pas plus lucide que la droite amĂ©ricaine. Elle est autant dĂ©cervelĂ©e que sa sĹ“ur d’AmĂ©rique du nord par le nĂ©o-conservatisme. On s’y offusque de ce que l’extrĂŞme-gauche manifeste sur les campus pour dĂ©noncer les massacres de civils palestiniens par l’armĂ©e israĂ©lienne. La rhĂ©torique consistant Ă assimiler les Ă©tudiants et le terrorisme est bien huilĂ©e , sous prĂ©texte que des groupes d’extrĂŞme gauche sont, au moins partiellement, Ă la manĹ“uvre. Et pourtant, quel aveuglement. N’est-il pas absurde de laisser le thème de la dĂ©fense de Gaza et de l’avenir d’un Etat palestinien souverain Ă l’extrĂŞme-gauche? Surtout quand on est persuadĂ© de dĂ©fendre les intĂ©rĂŞts de la France. Nous avons parlĂ© hier des campus amĂ©ricains. En France, Sciences Po joue le rĂ´le de Columbia: “De Paris Ă Gaza : rĂ©sistance rĂ©sistance” Les jeunes se soulèvent devant sciences Po pour l’avenir de l’humanitĂ©. ❤️ pic.twitter.com/yE8zQYxr8o — Ilan Gabet (@Ilangabet) April 26, 2024 Vous n’y pensez pas? vont me dire les gens de droite. D’ailleurs, c’est un sujet, oĂą apparemment, les droites pont fait l’union. Rassemblement National, RĂ©publicains, ReconquĂŞte ont des nuances mais on m’y fait les gros yeux depuis le mois d’octobre. Tout y passe, comme dans la rhĂ©torique des RĂ©publicains amĂ©ricains. Les Ă©tudiants qui manifestent sur nos campus sont des gauchistes identitaires, des complices du Hamas, des antisĂ©mites etc. Aucun doute: la gauche occupe le terrain Nous sommes devant un bel exemple de prophĂ©tie auto-rĂ©alisatrice. En effet, regardons qui Ă©tait Ă Sciences Po ce jour pour soutenir les Ă©tudiants: đź”´ Rima Hassan s’exprime Ă Sciences Po : « une pression politique s’exerce contre les voix de la paix » Rima Hassan est arrivĂ©e Ă Sciences Po ce midi pour soutenir les Ă©tudiants mobilisĂ©s contre le gĂ©nocide Ă Gaza. « La mobilisation Ă Sciences Po est un symbole extrĂŞmement… pic.twitter.com/m28Tf6izt2 — L’insoumission (@L_insoumission) April 26, 2024 Je suis allĂ© soutenir les Ă©tudiantes et Ă©tudiants de @sciencespo Ă Paris qui se mobilisent actuellement pour le respect du droit international Ă Gaza, et donc pour l’arrĂŞt du gĂ©nocide en cours. Ils souhaitent aussi que leur Ă©cole soit un lieu de discussion ouvert sur la question… pic.twitter.com/cpQsXIeYMO — Aymeric Caron (@CaronAymericoff) April 26, 2024 Devant Sciences Po pour dire mon soutien Ă celles et ceux qui s’y mobilisent en faveur du cessez-le-feu et contre le gĂ©nocide Ă Gaza, et qui protestent contre les manĹ“uvres d’intimidation Ă l’encontre de tous ceux qui dans le pays se mobilisent pour les droits du peuple… pic.twitter.com/bnNqweQEzH — Eric Coquerel (@ericcoquerel) April 26, 2024 Est-il bien raisonnable de laisser le thème de la dĂ©fense des Palestiniens Ă la gauche (de la gauche)? Bien Ă©videmment, nous connaissons tous la culture de la gauche, surtout de la gauche de la gauche. Il n’est pas certain qu’une personnalitĂ© politique de droite qui viendrait apporter son soutien aux Ă©tudiants de Sciences Po soit accueillie sans sifflet. Encore que: ce serait tellement inattendu…. Les droites françaises se sont mises dans une situation absurde. Depuis le 7 octobre elles sont dans l’idĂ©ologie et, une partie de la gauche garde les deux pieds dans le rĂ©el. C’est comme aux Etats-Unis. Allez, j’avoue mes prĂ©jugĂ©s d’homme de droite. Je soupçonne que la gauche aura du mal Ă s’extraire de l’Ă©motion sur le sujet de Gaza. Je ne suis pas sĂ»re qu’elle se prĂ©occupe beaucoup des chrĂ©tiens de Gaza et de Palestine. Allez, je continue dans le procès d’intention assumĂ©. Je crains que la gauche s’installe dans une posture antisioniste facile. Autant la dĂ©nonciation des crimes du gouvernement Netanyahu doit ĂŞtre sans concession; autant il va falloir faire preuve de nuances pour sortir de la crise. Le clivage droite/gauche est l’hĂ©ritier du dĂ©bat entre rĂ©alistes et nominalistes au Moyen-Age. Entre ceux, les rĂ©alistes, qui restent humbles devant le rĂ©el et pensent qu’on ne fait jamais qu’en dĂ©couvrir une petite partie; et puis les autres, les nominalistes, qui sont persuadĂ©s que l’on ne tient entre ses mains que des mots (“nomina nuda tenemus”) et qui, tout Ă leurs jeux verbaux, en profitent ensuite pour tenter de plier le rĂ©el Ă leurs dĂ©sirs. Si l’on veut la paix au Proche-Orient, il va falloir accepter la complexitĂ© du rĂ©el. Je suis bien d’accord pour dire que les droites françaises, aujourd’hui, se comportent comme des idĂ©ologues. Le nĂ©oconservatisme est d’abord un parasitage de thèmes conservateurs et libĂ©raux par d’anciens trotskistes. Justement, il va falloir redevenir “palĂ©o-conservateur” pour trouver une issue. + accepter la rĂ©alitĂ© de l’union nationale palestinienne: du Hamas au Front Populaire de LibĂ©ration de la Palestine; du Jihad islamique international aux dissidents du Fatah. + accepter la rĂ©alitĂ© de la puissance iranienne et du nouvel Ă©quilibre possible de la rĂ©gion, entre “l’Axe de la RĂ©sistance” (Iran, milices irakiennes, Hezbollah, Ansarallah) et la coalition arabo-turque. + accepter l’indispensable prĂ©sence de la Russie dans la rĂ©gion pour aider Ă trouver un accord. + accepter de pousser l’entrĂ©e de la Palestine comme Etat Ă part entière Ă l’ONU etc…. + garantir le libre exercice du culte chrĂ©tien en Terre Sainte. Sur tous ces sujets, nous avons besoin de conservateurs authentiques, d’hĂ©ritiers du gaullisme, de libĂ©raux, de chrĂ©tiens-dĂ©mocrates. Il va falloir aussi sortir de l’absurde confrontation avec “l’islamo-gauchisme”. De deux choses l’une, soit nos interlocuteurs en France sont des musulmans pratiquants et nous devons nous entendre sur un pacte conservateur. Soit nous avons affaire Ă des musulmans sĂ©cularisĂ©s, dont la vocation est d’aller vers tous les partis – et qui ne trouvent aujourd’hui pas d’autres interlocuteurs que la gauche. Quant Ă ceux que l’on appelle les islamistes, il faut les combattre de manière froide et rationnelle – et en se souvenant que beaucoup d’entre eux ont Ă©tĂ© largement manipulĂ©s par IsraĂ«l et les rĂ©seaux amĂ©ricains nĂ©o-conservateurs dans les vingt dernières annĂ©es. Le bourgeois conservateur assumĂ© que je suis prĂ©fĂ©rerait avoir affaire Ă des forces politiques hĂ©ritières de la tradition capĂ©tienne et du gaullisme pour mettre en oeuvre une politique Ă©trangère appropriĂ©e. Mais actuellement nous ne les voyons pas. Nous bien obligĂ©s de nous appuyer sur les gens de gauche qui n’ont pas perdu tout bon sens et ne traitent pas les humanistes de terroristes. Et puis, soyons sĂ©rieux: des hĂ©ritiers du grand Jaurès, fidèles aux principes de la RĂ©volution mais attentifs au rĂ©el, s’il y en avait, ce serait une bonne nouvelle.
Pour augmenter un smicard de 100€, il faut sortir 500€ de la caisse de l’employeur
Plus que jamais, et pour des raisons qui restent Ă Ă©claircir, la rĂ©munĂ©ration des travailleurs est devenue un mystère. Et c’est particulièrement vrai pour les smicards, dont plus personne ne comprend rĂ©ellement comment fonctionne leur salaire. C’est bien le signe qu’il faut le rĂ©former Ă la tronçonneuse ! Une mission mandatĂ©e par le Premier Ministre vient de constater que, pour augmenter de 100€ un salariĂ© au SMIC, une entreprise doit parfois dĂ©bourser 500€ ! Il est temps d’en finir avec la bureaucratie qui se mĂŞle de tout et appauvrit les salariĂ©s… Je ne vous conseille pas forcĂ©ment de lire le “rapport d’Ă©tape” de la mystĂ©rieuse “MISSION RELATIVE Ă€ L’ARTICULATION ENTRE LES SALAIRES, LE COĂ›T DU TRAVAIL ET LA PRIME D’ACTIVITÉ” composĂ©e des Ă©conomistes Bozio et Wasmer dĂ©jĂ Ă©voquĂ©s dans nos colonnes. Vous risquez en effet de vous poser de sĂ©rieuses questions sur la dĂ©connexion des thurifĂ©raires qui confortent Macron dans ses illusions avec la rĂ©alitĂ©. Il suffit de lire leur jargon pour comprendre le mal qui frappe ce pays : ceux qui dĂ©cident ne vivent pas dans la mĂŞme rĂ©alitĂ© que ceux qui prennent le mĂ©tro ou la Supercinq d’occasion pour aller faire leurs courses. Reste un constat implacable, qui lui aussi explique la dĂ©sespĂ©rance française : pour augmenter un smicard de 100€ nets par mois, le dĂ©dale fiscal français oblige certaines entreprises Ă dĂ©bourser 500€. Le fait significatif est qu’il faut dĂ©sormais une mission spĂ©cialisĂ©e d’experts pour arriver Ă ce constat… dans un rapport d’Ă©tape dont un dixième seulement des mots est comprĂ©hensible par le grand public. VoilĂ une leçon Ă mĂ©diter : tout le monde parle de tout et a un avis sur tout, mais combien faut-il dĂ©bourser pour augmenter un smicard de 100€, personne ne le sait, en rĂ©alitĂ©. Et les experts peinent Ă expliquer comment on en arrive lĂ …
Urbi et orbi : quelle est la vraie signification spirituelle des ponts du mois de mai ?
Le mois de mai qui arrive est propice aux “ponts” qui font du bien, mais dont on a parfois perdu la signification. Dans ce numĂ©ro d’Urbi et Orbi, Edouard Husson nous en rappelle la signification. Une capsule de salubritĂ© publique dans un temps oĂą le sens des choses est “passĂ©”. Dans cet entretien, Edouard Husson rappelle tout particulièrement la signification : et leur rapport avec les fĂŞtes juives correspondantes.
Donald Trump frappe fort contre la Chine
Il faut dire que le ton est montĂ© entre Occidentaux et Chinois sur la question de l’origine du virus. Selon Donald Trump, il n’est pas exclu que la Chine l’ait dĂ©libĂ©rĂ©ment laissĂ© circuler depuis le laboratoire P4 de Wuhan. La France et la Grande-Bretagne se sont Ă©galement inquiĂ©tĂ© d’une Ă©ventuelle intervention humaine dans la pandĂ©mie.
Ce ping-pong entre puissances a conduit Ă une convocation en bonne et due forme de l’ambassadeur chinois en France. Selon Le Drian, cette entrevue crispĂ©e s’est heureusement terminĂ©e. Il semblerait que ce soit le cas, puisque le blocage chinois a Ă©tĂ© levĂ© dans la foulĂ©e de cette entrevue. Â