Une alimentation saine améliore la santé et contribue ainsi à une vie plus longue, mais contribuera-t-elle également à une vie plus heureuse ? Si une alimentation saine a un effet sur le bonheur, cet effet est-il similaire pour tout le monde ? Et quels aliments faudrait-il privilégier ?
Une alimentation riche en fruits et légumes contribue à notre santé
Une alimentation saine, en particulier une alimentation riche en fruits et légumes, contribue à notre santé. Cela est valable principalement parce qu’elle réduit nos chances de contracter un certain nombre de maladies liées à l’alimentation.
Ces dernières années, la relation entre l’obésité, notamment, et les états mentaux a commencé à susciter un intérêt sérieux pour la recherche, tout comme la relation entre des micronutriments spécifiques et la santé psychologique. Pour l’instant, il existe peu de recherches sur la relation entre la nutrition et le bonheur.
Pourtant, cela vaut la peine de savoir dans quelle mesure nos habitudes alimentaires affectent notre bonheur, car la plupart d’entre nous sont préoccupés par leur bonheur et cherchent des moyens de l’augmenter.
Une alimentation saine contribuera à une bonne santé et une bonne santé contribuera au bonheur. Comme mentionné dans cette synthèse de recherches, des corrélations positives significatives subsistent lorsque la santé est contrôlée.
Quel modèle alimentaire est optimal ?
Plusieurs études ont été réalisées dans cette optique, où les fruits et légumes ont été identifiés comme une clé vitale du bien-être mental.
Une étude publiée 2017 dans BMC Medicine et menée par l’épidémiologiste Felice Jacka de l’Université Deakin en Australie, par exemple, a tenté de mesurer l’impact thérapeutique d’une alimentation saine. L’étude comprenait 67 sujets souffrant de dépression, dont certains recevaient une psychothérapie, certains prenaient des antidépresseurs et d’autres les deux. La moitié a reçu des conseils nutritionnels, l’autre moitié a reçu un soutien social individuel avec l’aide d’un professionnel pour les accompagner et les aider à s’engager dans des activités sociales connues pour aider les personnes souffrant de dépression.
Après 12 semaines de suivi, le groupe qui a changé son régime alimentaire s’est senti beaucoup plus heureux par rapport à celui qui a reçu une compagnie supplémentaire.
Le professeur Jacka explique,
« Les régimes alimentaires complets (non transformés) riches en aliments végétaux, en formes saines de protéines et de graisses, sont systématiquement associés à de meilleurs résultats en matière de santé mentale. Ces régimes sont également riches en fibres, essentielles au microbiote intestinal. Nous comprenons de plus en plus que l’intestin est vraiment le moteur de la santé, y compris la santé mentale. Il est donc très important de maintenir un apport élevé en fibres grâce à la consommation d’aliments végétaux. »
Nourriture et dépression, il y a-t-il une relation ?
La nourriture est aussi bien plus que des saveurs. Elle peut nous rassembler pour créer un sentiment personnel de bien-être et de soutien et est un moyen d’apaiser les émotions négatives. Certains aliments peuvent relier des expériences et des souvenirs passés, et nos choix alimentaires peuvent influencer les neurotransmetteurs de notre cerveau, qui ont un impact sur notre santé mentale. Vos choix alimentaires peuvent donc interagir directement avec votre perception de vous-même et de votre monde.
Il y a déjà eu plusieurs travaux intéressants sur l’alimentation et la dépression. Une étude publiée dans L’International Journal of Environmental Research and Public Health en 2020 le confirme. L’étude souligne que plusieurs carences en micronutriments contribuent aux systèmes dépressifs, en particulier avec une alimentation hautement transformée. Elle a dévoilé que ceux qui mangent un régime riche en aliments transformés avaient un apport significativement plus faible en vitamine B12, en magnésium et en acide folique dans leur alimentation, par rapport au groupe qui avait le plus faible apport en aliments transformés.
Quels aliments éviter ?
Plusieurs autres études vont dans le même sens. Cette étude publiée en 2018 dans la revue Nutritional Neuroscience a comparé des insulaires isolés en Australie qui avaient peu accès à la restauration rapide et mangeaient beaucoup de fruits de mer à un autre groupe qui mangeait régulièrement de la restauration rapide. Sans surprise, plus de consommateurs de fast-food (16 sur 100) ont montré des signes de dépression par rapport aux gros consommateurs de fruits de mer (3 sur 100).
Par ailleurs, les boissons sucrées, y compris les boissons diététiques, ont été associées à des taux plus élevés de dépression dans un projet de recherche qui a interrogé 263 925 personnes âgées de 50 ans et plus sur une période de 10 ans. Ceux qui buvaient quatre sodas par jour étaient 30 % plus susceptibles de développer une dépression que ceux qui s’abstenaient.
Pour rappel, les régimes alimentaires hautement transformés se caractérisent par des aliments qui ont été modifiés ou emballés de quelque manière que ce soit et dont la teneur en sodium, en sucre ou en matières grasses est plus élevée. Les régimes hautement transformés sont souvent déficients en de nombreuses vitamines que vous trouverez dans les choix d’aliments entiers non transformés, tels que les fruits, les légumes et les grains entiers.
Et quels aliments privilégier ?
Certaines des preuves les plus convaincantes de la façon dont une bonne alimentation affecte la santé mentale et physique proviennent de plusieurs études sur le soi-disant régime méditerranéen. Il ne s’agit pas d’un régime au sens propre, mais plutôt d’une façon plus saine de manger. Il privilégie les aliments à base de plantes, y compris les fruits frais, les légumes, les noix et les légumineuses, ainsi que le poisson. Il met également en avant l’huile d’olive, mais très peu de viande.
Avec ce « rééquilibrage alimentaire », le régime méditerranéen est lié à un risque moindre de maladie cardiaque et d’autres maladies chroniques. Bien évidemment, cette façon de manger n’est pas la seule à apporter des bienfaits pour la santé.
D’autres nouvelles perspectives
D’autres recherches confirment que manger plus de fruits et de légumes peut augmenter considérablement le niveau de bonheur et réduire le risque de maladies graves notamment le cancer et les crises cardiaques. Andrew Oswald, professeur en économie à l’University de Warwick (Angleterre) et le Dr Redzo Mujcic de l’Université du Queensland ont par exemple découvert que les modifications de la consommation de fruits et de légumes étaient prédictives de modifications ultérieures du bonheur et de la satisfaction à l’égard de la vie. Ils ont pris en compte de nombreux autres facteurs extérieurs, y compris les changements de revenus ainsi les conditions de vie des personnes.
Par ailleurs, des habitudes alimentaires saines, telles que le régime méditerranéen , semblent protéger contre la démence et le déclin cognitif. En effet, un récent essai randomisé contrôlé a montré que les personnes qui avaient adopté ce type de régime dans le cadre de l’étude avaient une meilleure cognition par rapport à celles du groupe témoin.
Rappelons qu’un taux de cholestérol élevé, l’hypertension, le diabète de type 2, une glycémie élevée et un IMC élevé sont tous des facteurs de risque de démence. Et ils sont clairement influencés par les habitudes alimentaires.
Ces études suggèrent donc que des changements dans les habitudes alimentaires mondiales pourraient influencer les taux de dépression et de démence. Pour le bien-être général, les mesures visant à améliorer la santé physique devraient avoir des effets positifs sur la prévention et le traitement des troubles mentaux. Cela renforce également la nécessité pou les décideurs de s’attaquer de toute urgence à notre environnement alimentaire.
C’est curieux qu’en ce qui concerne la nourriture, Nirilanto Rakotomalala hurle avec les loups.
Si le régime « méditerranéen » est meilleur, que donnent les statistiques d’espérance de vie et de fréquences de maladies mentales et cardiaques autour de la méditerranée ?
Si cela était vrai, ça ferait longtemps qu’on l’aurait remarqué.
C’est vraiment curieux, on avait autrefois le modèle de la pyramide alimentaire
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pyramide_alimentaire
De nos jours, on insiste bien sur le fait qu’il faut surtout prendre des légumes et des végétaux, en passant sous silence que ce sont eux et non la viande qui provoquent les caries.
Le jour où on se rendra compte que
– cela accompagne le rejet de la viande qui crée « plus de CO2 que les végéteaux » et surtout du méthane à cause des vaches,
– cela est organisé par les membres du Forum Économique Mondial, qui veulent à tout prix faire passer le CO2 pour nocif,
on aura accompli un progrès notable.