En pleine crise des Gilets Jaunes et en pleine sortie du Grand Débat, GE Electric (qui se restructure après l’absorption d’Alstom) vient de promouvoir directeur général son lobbyiste officiel, ce qui sonne forcément comme une provocation. Il s’agit du conseiller ministériel qui était, au temps où Emmanuel Macron était ministre de l’Économie, en charge des restructurations. Une fois de plus, la question des collusions entre administration, pouvoirs publics et grandes entreprises privées se pose.
Il n’est pas connu du grand public. Il s’appelle Hugh Bailey.
Il vient officiellement d’être promu directeur général par GE Electric.
A compter du 22 avril, monsieur Hugh Bailey, actuellement directeur des affaires publiques de GE France, est nommé directeur général” de la branche française de GE.
Autrement dit, Hugh Bailey va passer du rôle de lobbyiste officiel de General Electric au rôle de directeur général. Cette information pourrait passer inaperçue si le parcours professionnel de l’intéressé ne soulevait certaines questions.
En fouillant dans la presse, on trouve en effet ce petit rappel.
D’une part, Hugh Bailey fut nommé au cabinet d’Emmanuel Macron à Bercy par un arrêté du 20 septembre 2014. Il était en charge des restructurations et des financements export.
D’autre part, on s’aperçoit que cette nomination auprès d’Emmanuel Macron est tombée en plein milieu de la cession d’Alstom à GE Electric, qui a supposé l’autorisation de la Commission Européenne (intervenue en 2015). De là à dire que General Electric a, en son temps, recruté le fonctionnaire qui lui a fait un joli cadeau… il n’y a qu’un pas. Que nous franchissons.
Le même fonctionnaire devient aujourd’hui directeur général de l’entreprise.
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