Depuis plusieurs semaines, la situation se dégrade en Libye, où l'offensive militaire lancée par le maréchal Haftar pour conquérir le pouvoir donne lieu à d'importantes tractations internationales. Le président turc Erdogan a déclaré son soutien au régime en place. Visiblement, ce soutien ne serait pas que diplomatique et pourrait ouvrir un nouveau foyer de conflit dans la région.
Il y a quelques semaines, nous avions évoqué l’offensive du maréchal Haftar en Libye. Celui-ci, avec le soutien probable de la CIA et des services secrets occidentaux, dont ceux de la France, a entrepris une conquête militaire du pouvoir face au gouvernement légal en place. Dans la pratique, Haftar a assez rapidement menacé d’élargir sa conquête militaire aux pays voisins, ce qui a justifié que les services occidentaux le calment et lui imposent une forme de modération.
Dans ce conflit, la Turquie et la Russie ont offert leur médiation pour trouver un accord de paix entre Haftar et le gouvernement de Fayez Al-Sarraj. Haftar a toutefois refusé le projet d’accord et a quitté la réunion de Moscou où les deux puissances tentaient de lui tordre le bras pour renoncer à ses prétentions.
Erdogan a alors annoncé qu’il punirait Haftar et qu’il sauverait militairement le régime en place. On découvre aujourd’hui qu’Erdogan procède au renforcement de la présence militaire turque en Libye, en accord avec les déclarations hostiles d’Erdogan. Ainsi, le porte-avions Charles De Gaulle a identifié cette semaine au large de la Sicile une frégate turque qui escortait un transport de troupes et de blindés sur un cargo libanais.
La Turquie s’apprête donc à un affrontement direct en Libye… Un nouveau foyer de tensions pourrait donc s’ouvrir à quelques cinq cents kilomètres des côtes italiennes.