🎖Après sa campagne pour la destitution de Macron, Asselineau rattrapé par sa propre patrouille

Réunion publique du parti “Union Populaire Républicaine” à la maison du peuple de Belfort, dans le cadre de l’élection législative partielle des 28 janvier et 4 février 2018, en présence de François Asselineau (président-fondateur de l’UPR), Vincent Brousseau et Charles-Henri Gallois, Jonathan Vallart (candidat) et Aurore Macé (suppléante).

François Asselineau, président de l’Union Populaire Républicaine (UPR) a mené une campagne virale pour la destitution d’Emmanuel Macron, à qui il reprochait de nombreux manquements. Mais, visiblement mis en minorité par son propre bureau politique, il semble moins enclin à la destitution. Ou comment jouer aux chevaliers blancs peut être un piège douloureux. 

Il était difficile de passer à coté de la campagne virale menée par François Asselineau pour demander la destitution d’Emmanuel Macron. Celle-ci, largement relayée par ses partisans (de notre point de vue très fanatisés) sur les réseaux sociaux, a donné lieu à une communication forcenée. On retiendra par exemple ce communiqué de presse :

Bien différente d’une banale motion de censure est la procédure de destitution de Macron, qui peut être enclenchée par seulement 58 députés ou 35 sénateurs en application de l’article 68 de la Constitution, et qui permettra :

 » de faire connaître aux Français et au monde les violations multiples de notre loi fondamentale auxquelles Macron, et plus largement l’exécutif, se livrent sans vergogne,
 » d’obliger la macronie, ainsi mise en accusation, de s’expliquer sur ces violations,
 » d’installer durablement un débat dans l’opinion sur l’inaptitude de Macron à exercer sa fonction de Président de la République,
 » d’ouvrir la voie à la satisfaction de l’une des revendications fondamentales des « Gilets jaunes » qui est le départ de Macron,
 » de mettre un coup d’arrêt à la désinvolture, désormais évidente aux yeux des Français, avec laquelle leur Constitution est traitée par la classe politique française, et en particulier par le Président de la République, garant en théorie de nos institutions.

Il avait la dent dure contre le Président, notre François Asselineau national, grand adepte du Frexit et, au passage, ancien collaborateur de cabinet sous la droite, notamment de Charles Pasqua. L’essentiel de sa croisade, l’intéressé l’a menée le thème des valeurs et de la morale souverainiste… Un parti pris qui peut jouer de vilains tours quand on n’est pas soi-même irréprochable. 

Asselineau mis en difficulté dans son parti…

Et paf ! il semblerait que ledit Asselineau se soit pris les pieds dans le tapis en interne, comme le fait remarquer le Figaro avec malice. Une regrettable indiscrétion a porté sur un bureau du Figaro la lettre qu’une “écrasante” majorité de cadres du parti lui a écrite pour demander sa démission. Le courrier en question n’est effectivement pas tendre. 

En cause, la fuite le 10 avril dernier sur les réseaux sociaux Facebook et Pinterest d’un ensemble de documents, supprimés depuis, intitulés «Asselineauleaks». Des mails privés, des lettres de démissions, ainsi que des clichés censés démontrer des tentatives de séduction, appuyées et répétées, de François Asselineau envers deux collaborateurs, dont les embauches, selon les témoignages produits, n’auraient été dictées que par ce seul objectif. Le premier, employé de juillet à décembre 2018, aurait alarmé plusieurs cadres en interne des agissements du président de l’UPR, à la fin de son contrat, sans que le bureau national ne s’en saisisse.

Du harcèlement homosexuel à l’UPR ? Si cela est vrai, l’affaire, ou plutôt ces affaires, devraient constituer un vrai handicap pour le Président et lui coûter cher à deux ans des présidentielles. Si cela est faux, Asselineau a tout intérêt à rapidement porter plainte pour diffamation et à faire valoir ses arguments. 

La réponse qu’Asselineau a fournie tiendrait sur 5 pages qui ne semblent guère avoir convaincu ceux qui l’ont lue. De la difficulté de gérer les crises morales quand on est un chevalier blanc. 

Dans tous les cas, l’opération risque de torpiller en beauté une candidature atypique classée à droite, et que nous avons toujours considérée comme, au contraire, très à gauche par son étatisme. 

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3 commentaires
  1. fanatisés? si être fanatisé c’est de retrouver une France souveraine afin que plus aucun français ne crève de faim ou ne meurt à cause de notre appartenance à l’Europe qui nous rend pauvre et à L’OTAN qui tue des innocents ? alors j’accepte d’être traité de fanatisé.

      1. Et l’auteur de cet article l’a manifestement écrit bien confortablement installé dans son bureau… Quant on a un media qui prétend avoir un temps d’avance sur tous les autres, on prend la peine de faire des investigations de terrain. Il y a eu un putsch à l’UPR où certains se voyaient déjà calife à la place du calife… Un classique en politique qui semble vous avoir échappé.

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