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Accueil Economie

🎖Quand l’Union prépare méthodiquement une crise systémique

Éric VerhaegheparÉric Verhaeghe
27 avril 2020
dans Economie, La confidentielle des stratèges
Temps de lecture : 9 minutes
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L’Union Européenne, est singulièrement la Banque Centrale Européenne, la BCE désormais présidée par Christine Lagarde, sont-elles en train de réunir méthodiquement toutes les conditions d’une crise systémique, dans l’indifférence apparente des États-Membres ? La question mérite désormais d’être posée clairement, car les risques se multiplient très dangereusement. 

La BCE devient-elle la pire bad bank de l’UE? 

Premier point qui ne manque pas d’inquiéter : la BCE intègre dans son actif des « contre-parties » de plus en plus pourries. La raison est assez simple à comprendre : les banques, en particulier italiennes, ont besoin de liquidités et demandent des facilités à la Banque Centrale. Celle-ci exige une contrepartie pour garantir ces crédits. 

Comme les créances saines sont à peu près toutes épuisées, les banques italiennes ne disposent plus que de contreparties très incertaines, et donc très risquées. La BCE a décidé de les accepter… au risque de découvrir un jour que les banques qui ont emprunté n’ont pas les moyens de rembourser, et que les garanties données en contrepartie ne valent plus un kopeck. 

Autrement dit, le bilan de la BCE va afficher des valeurs totalement illusoires… Pour l’ensemble des contribuables européens, cette annonce est assez contrariante dans la mesure où la BCE est la prêteuse en dernier ressort. Si elle devait faire l’objet d’observations désagréables de la part des agences de notation, on mesure immédiatement la crise de confiance que pourrait susciter la zone euro. 

Plus profondément encore, il serait très fâcheux que la BCE soit obligée de faire outrageusement tourner la planche à billets pour équilibrer son bilan. À la différence d’une banque commerciale classique, la banque centrale, en tant que prêteur en dernier ressort, ne peut en effet faire faillite au sens classique du terme.

En revanche, la faculté qu’elle a de faire tourner la planche à billets pour ramener ses comptes à l’équilibre peut se révéler redoutable pour la valeur de la monnaie qu’elle émet. Rien n’exclut en effet que la valeur de l’euro ne souffre profondément, dans les semaines à venir, si les créances accordées aux banques, en attendant que les gouvernements ne se mettent d’accord sur un plan de soutien à l’économie, devaient subir des défauts en cascade…

Responsabilité directe des gouvernements de l’Union dans cette prise de risque

Comme nous l’indiquions récemment, cette prise de risque est une manoeuvre d’urgence prise par la technostructure de la Banque Centrale pour pallier l’incapacité des gouvernements européens à se mettre d’accord sur un plan de sauvetage de nos économies. Le temps passe et la riposte à la crise est aujourd’hui laissée à la main de chaque État-membre. Problème : le marché unique est aujourd’hui trop intégré pour ne pas disposer d’une action coordonnée sur un plan budgétaire, comme l’exige la théorie des zones monétaires optimales. 

On peut donc dire que, pour l’instant, l’économie européenne ne s’est pas effondrée grâce à l’intervention de la BCE. Mais il devient raisonnable de ne pas disposer d’une politique budgétaire pour accompagner la politique monétaire.  

Le dangereux gouffre des banques commerciales européennes

Pendant ce temps, les banques européennes sentent l’eau monter dans la cale et cherchent à lâcher du lest. Depuis plusieurs semaines, elles ne cessent de demander des allègements dans les contraintes prudentielles. Les derniers en date ont consisté à changer les normes comptables pour limiter l’exigence en fonds propres en contrepartie des engagement qu’elles prennent (norme IFRS). C’est un peu comme si un sportif demandait l’autorisation du dopage pour maintenir ses performances…

Dans la pratique, l’assouplissement réglementaire leur permet de prendre plus de risques (notamment en accordant des prêts à des entreprises en difficulté) sans disposer des moyens de faire face en cas de défaut de ces emprunteurs. La crise de 2008 n’est pas survenue autrement. 

L’UE veut encourager les banques à acheter de la dette souveraine

Alors que les banques ont déjà obtenu ces facilités, elles en veulent encore plus. C’est pourquoi, sur les traces de la Réserve Fédérale américaine, la Commission Européenne veut modifier encore une fois les règles comptables applicables aux banques. Cette fois-ci, il s’agit de neutraliser les dettes souveraines dans les bilans des banques pour calculer les fonds propres à cumuler de façon prudentielle. 

Autrement dit, une banque qui a acheté des dettes souveraines ne sera plus obligée de compter celles-ci dans le compartiment des engagements risqués. Elle pourra continuer à prêter aux entreprises sans intégrer le risque souverain dans ces calculs. Inversement, les banques pourront souscrire à des dettes souveraines sans limite… puisque la réglementation considérera que ces dettes ne sont pas risquées. 

Voilà un calcul qui pourrait se payer très cher si tel ou tel État venait à faire défaut. Par exemple en cas de défaut italien, situation désormais tout à fait plausible si les désaccords politiques persistaient entre le gouvernement en place à Rome et ses petits copains du nord de l’Europe, les banques qui auraient souscrit de la dette italienne et qui auraient accordé des crédits douteux à des entreprises ou à des particuliers pourraient se trouver en situation extrêmement difficile. Beaucoup de banques, soyons clairs, seraient entraînées dans la tourmente et obligeraient la Banque Centrale Européenne à intervenir massivement.

Il faut faire très attention à ce phénomène qui a failli se produire en Grèce dans les années 2010. Même si les États et les gouvernements s’organisent pour que le risque ne se réalise pas, les pays en difficulté vivent forcément une situation de trouble politique. Rares sont les populations qui apprécient les mesures de rigueur ordonnées par les créanciers dans ces moments difficiles. 

Le risque systémique est désormais réel

Cet ensemble de mesures, consistant d’une part à laisser la Banque Centrale Européenne prendre de plus en plus de risque de crédit sur les marchés, d’autre part à autoriser les banques à prendre de plus en plus de risque en accordant des emprunts à des créanciers douteux, rassemble les conditions d’une crise systémique majeure. 

Il suffirait, par exemple, que les entreprises italiennes soient à bout de souffle après plus de deux mois de confinement, et que des faillites s’enchaînent, pour que la contamination gagne rapidement l’ensemble du système financier. 

N’oublions jamais que les acteurs économiques sont interdépendants. Qu’une compagnie aérienne fasse faillite, et c’est toute une chaîne de sous-traitants qui se trouve en difficulté (on considère que 350.000 emplois dépendent d’Air France, par exemple), et potentiellement en faillite. Ce genre d’effets de boule de neige peut se révéler tout à fait redoutable pour l’économie européenne. 

Étiquettes : banquesBCEcrise systémiquedette italienneItalieUE
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Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Fondateur du Courrier des Stratèges. Ancien élève de l'ENA, ancien administrateur de la sécurité sociale. Entrepreneur.

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Commentaires 1

  1. Dasvidania says:
    il y a 3 ans

    « On peut donc dire que, pour l’instant, l’économie européenne ne s’est pas effondrée grâce à l’intervention de la BCE. Mais il devient raisonnable de ne pas disposer d’une politique budgétaire pour accompagner la politique monétaire.  »

    Est-ce que vous ne vouliez pas plutôt dire qu’il devient déraisonnable de ne pas disposer d’une politique budgétaire… ?

    Répondre

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